2 EVOLUTION DES ACTIVITES DE LA BANQUELa Réserve fédérale n’aura pas à s’interroger sur son taux directeur qu’elle enfermedans une fourchette de 0% à 0,25% depuis décembre 2008 : elle s’est engagée à lemaintenir à un niveau extrêmement bas au moins jusqu’à la mi-2013. Son opération“twist“, qui consiste à allonger la maturité des titres de dette publique qu’elledétient en portefeuille et qui porte sur 400 milliards de dollars, va se poursuivrejusqu’à sa clôture fin juin. A cette date, voire avant, elle pourrait, si la reprise encours venait à s’essouffler, envisager de mettre en œuvre un “QE3“, un troisièmevolet d’assouplissement monétaire quantitatif via des achats d’emprunts d’Etatou de titres hypothécaires. La Banque d’Angleterre, dont le taux directeur campeà un niveau voisin de zéro, à 0,5%, depuis mars 2009 et devrait s’y maintenir, alancé un "QE2" pas plus tard qu’en novembre, portant sur 75 milliards de livres,s’ajoutant aux 200 milliards de livres de titres de dette déjà acquis, qu’elle envisagede consolider. Quant à la Banque du Japon qui mène une politique de taux zérodepuis maintenant plus d’une décennie, elle ne devrait pas surprendre.Reste la Banque centrale européenne, dont le nouveau président, Mario Draghi,n’a pas ménagé ses efforts pour tenter de sortir d’une crise de la dette. S’il est peuvraisemblable qu’elle cède aux pressions en vue de monétiser la dette publique dela zone euro à "l’anglo-saxonne", les traités européens lui interdisant de financerdirectement les Etats, la BCE pourrait amplifier ses achats de titres sur le marchésecondaire, si la situation l’exige. Tout en poursuivant ses opérations de stérilisation,visant à neutraliser les effets potentiellement inflationnistes de ses achats par desponctions hebdomadaires de montants équivalents auprès du système bancaire. Nuldoute aussi qu’elle conservera son rôle de prêteur en dernier ressort des banques, àdéfaut des Etats. Sa deuxième opération programmée de refinancement à trois ansse déroulera le 29 février. La principale interrogation porte sur son taux directeur.Le détricotage en fin d’année des deux hausses opérées en <strong>2011</strong>, qui l’ont faitretomber sur son plancher historique de 1%, laisse-t-il place à des assouplissementssupplémentaires? La réponse des stratèges est majoritairement oui et ils pointentun nouveau plancher pour le taux de refinancement à 0,5%, peut-être dès la fin dupremier trimestre.La liquidité risque fort de rester le talon d’Achille des banques européennes en2012. A chaque nouveau soubresaut de la crise, le marché interbancaire se bloque.Certes les derniers épisodes de blocage n’ont pas été généralisés, contrairementà ce qui s’était passé juste après la chute de Lehman Brothers fin 2008. Sans laBanque centrale européenne (BCE), de nombreuses banques irlandaises, grecques,espagnoles ou portugaises se retrouveraient tout simplement dans l’incapacité dese refinancer à court terme. Ainsi, le 21 décembre, la Banque centrale de Francfortavait procédé à une opération inédite de refinancement des banques en quantitésillimitées : la demande s’était élevée à un autre record de 489 milliards d’euros deprêts à trois ans à 1%, soit le niveau de son principal taux directeur abaissé à l’issuede son dernier conseil des gouverneurs, le 7 décembre.46
Au sein de notre banque, le volume des activités de trésorerie a été soutenu.Nonobstant la bonne tenue des dépôts de la clientèle et le succès rencontré par lesprogrammes de refinancement internationaux, la <strong>BCEE</strong> a maintenu volontairementla réduction du volume des emprunts dans le marché interbancaire (4,3 milliardsd’euros en <strong>2011</strong>). Du côté des remplois, une part importante des fonds a été dirigéevers les effets publics et autres effets admissibles au refinancement auprès de la BCEet vers un portefeuille obligataire à faible risque et à bonne liquidité dont le volumeglobal a atteint près de 8,4 milliards d’euros.2 EVOLUTION DES ACTIVITES DE LA BANQUELes prêts et avances sont en légère baisse pour atteindre 5,9 milliards d’euros au 31décembre <strong>2011</strong>.Dans le but d’améliorer le rendement des opérations de trésorerie et d’en réduire,en même temps, le risque de crédit, la <strong>BCEE</strong> a fait largement appel aux produitsdérivés. Fin <strong>2011</strong>, l’encours des swaps de change et change à terme s’est élevé à plusde 8,7 milliards d’euros. A la même date, l’encours des “interest rate swaps” (IRS) et"cross currency IRS" s’élevait à 10,2 milliards d’euros.A noter également que sous la rubrique Prise en pension, un montant de 2,9milliards d’euros est garanti par des titres de la dette publique de la zone euro dansle cadre d’opérations de cession/rétrocession ("repurchase agreements").Taux directeur des Banques centrales (2007-<strong>2011</strong>)6,005,505,004,504,003,503,002,502,001,501,000,500TAUX DEREFINANCEMENT BCEFED FUNDS2007 2008 2009 2010 <strong>2011</strong>47