Novembre

Plusieurs sources internes ont par ailleurs évoqué le fait que Darius Ikurakure aurait été directement
impliqué dans l’assassinat du fils de Pierre-Claver Mbonimpa, Welly Fleury Nzitonda, le 6 novembre
2015.
Le 4 décembre 2015, des hommes du BCG conduits par le lieutenant-colonel Darius Ikurakure ont
procédé à des arrestations massives dans le quartier de Mutakura. Des témoins ont affirmé qu’une
trentaine de personne avait été arrêtée par les militaires. Parmi eux, quatorze jeunes élèves 331 , dont
certains mineurs, ont été emmenés vers une destination inconnue. Ils sont depuis tous portés
disparus, et leur famille demeure sans nouvelle d’eux depuis plus de 7 mois.
Des éléments du BGC, dont Darius Ikurakure, ont par ailleurs été identifiés dans les opérations de
représailles menées dans le quartier de Mutakura, Cibitoke et Ngagara les 11 et 12 décembre 2015
ainsi que dans d’autres quartiers les jours suivant.
Différents témoins ont également affirmé que Christa Benigne Irakoze, une représentante du
FRODEBU, et Eddy Claude Ndabaneze, ancien officier des ex-FAB, ont été arrêtés par des hommes
armés conduits par le lieutenant-colonel Darius Ikurakure le 29 décembre 2015 et embarqués dans
un véhicule militaire. Ils auraient été exécutés dans la province de Bujumbura à Muberure, en zone
Benga de la commune Isale 332 .
Brigade spéciale pour la protection des institutions – BSPI
Comme l’API, la BSPI est en charge de la sécurité des hauts responsables du pays et des institutions,
mais est un corps spécial de l’armée. D’après les informations recueillies par la mission, son
commandant, le colonel Dominique Nyamugaruika, est une figure motrice de la répression et est
impliqué dans de nombreux cas de violations des droits humains. Ses hommes sont considérés
comme des fidèles de P. Nkurunziza et de nombreux ex-FAB de la BSPI ont été mutés vers d’autres
corps de l’armée depuis le début de la crise. Les éléments de la Brigade, comme ceux du BGC,
mènent des campagnes d’arrestations d’arbitraires, ont commis et continuent de commettre des
violences sur des civils. Ils ont notamment été impliqués dans de graves exactions le 14 mai et les
11 et 12 décembre 2015, notamment dans le quartier de Nyakabiga.
Des bataillons impliqués dans de graves violations des droits humains
Par ailleurs, différents interlocuteurs ont évoqué le fait que des militaires de certains bataillons de
l’armée, dont les commandants sont connus pour être proches des plus hautes sphères du pouvoir,
sont impliqués depuis avril 2015 dans des exactions à caractère politique, ayant fait des victimes
civiles.
Par exemple, le major Marius Gahomera, alias « Gakoryo », un ancien militaire de l’AMISOM 333 , est
connu pour avoir participé à de nombreuses violations graves des droits humains depuis avril 2015.
Au début des manifestations, Marius Gahomera a participé au matage de la contestation populaire
à Bujumbura Mairie, notamment à Musaga et différentes sources locales ont affirmé qu’il avait
ordonné à ses hommes de tirer à balles réelles sur des civils, avait procédé à des arrestations
arbitraires et des actes de torture, alors qu’il était encore commandant en second du 521 ème
bataillon de l’armée.
331. Il s’agit d’Albert NDUWIMANA, Epipode NGABIRANO, Elvis NKUNDWA, Cassien MVUYEKURE, Leonidas
NGENDAKURIYO, Diomède BIGIRIMANA, Jean-Marie HARAGIRIMANA, Thierry, Samuel, Aloys, Louise, Elie ainsi que
deux jeunes en uniforme de scout dont les noms demeurent inconnus.
332. Voir la déclaration du FOCODE du 10 février 2016, http://www.focode.org/declaration-du-focode-du-10-fevrier-2016/
333. Mission de l’Union africaine en Somalie.
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FIDH - BURUNDI : Répression aux dynamiques génocidaires