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Un activiste, brandissant une pancarte sur laquelle il est écrit « Save Burundi », manifeste à Nairobi (Kenya) le 18 décembre 2015 contre les récents assassinats commis au Burundi par les forces gouvernementales, dans le cadre d’une répression menée contre les personnes s’opposant au troisième mandat de l’actuel Pierre Nkurunziza. © TONY KARUMBA / AFP 168 FIDH - BURUNDI : Répression aux dynamiques génocidaires
VI. POUR ÉVITER LE PIRE : RELANCER LE DIALOGUE POLITIQUE, PROTÉGER LES CIVILS ET LUTTER CONTRE L’IMPUNITÉ Depuis avril 2015, la communauté internationale a multiplié les efforts pour que les autorités burundaises entament des pourparlers avec l’opposition politique et la société civile indépendantes et pour qu’une réponse robuste à la crise qui secoue le Burundi soit mise en œuvre. Après plus d’un an, un millier de morts, des centaines de personnes disparues et torturées, des milliers de personnes arrêtées arbitrairement, le dialogue politique est au point mort. Début avril 2016, le Conseil de sécurité des Nations unies a quant à lui annoncé sa volonté de déployer une force de police internationale dans le pays 358 et le 25 avril la Procureure de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé l’ouverture d’un examen préliminaire sur la situation au Burundi 359 . En juillet 2016, le Conseil de sécurité des Nations unies a autorisé le déploiement de 228 policiers pour une période d’un an 360 . Autant d’avancées qui doivent encore se concrétiser par des mesures concrètes et fortes permettant d’enrayer l’escalade de la violence à l’œuvre dans le pays. RELANCER LE DIALOGUE POLITIQUE Pendant la période pré-électorale, la communauté internationale a unanimement appelé le gouvernement burundais à mettre en place un dialogue avec toutes les parties à la crise afin que le scrutin puisse se tenir dans des conditions apaisées garantissant son inclusivité, sa crédibilité et son caractère démocratique. À peine entamées au début du mois de mai 2015, les négociations rassemblant à la même table les autorités burundaises et une large coalition de partis d’opposition ont été suspendues, l’opposition s’étant retirée du processus après l’assassinat de Zedi Feruzi, président du parti d’opposition l’Union pour la Paix et le Développement (UPD), le 23 mai 2015. Suite à la décision du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, prise à l’occasion de sa 515 e réunion au niveau des chefs d’État et de Gouvernement le 14 juin 2015 361 , d’imposer la reprise du dialogue entre toutes les parties burundaises « au plus tard dans un délai d’une semaine », les pourparlers ont repris le 24 juin, dans un climat très tendu. Ils n’aboutiront sur aucun consensus, les autorités étant résolues à maintenir le calendrier électoral et ayant boycotté l’étape suivante des pourparlers. Le 6 juillet, soit une semaine avant la date du premier tour de l’élection présidentielle, la Communauté des États d’Afrique de l’Est (CAE) a tenu un sommet extraordinaire à Dar Es Salaam (Tanzanie) et 358. Conseil de sécurité des Nations unies, S/RES/2279(2016), le 1 er avril 2016, https://www.un.org/fr/sc/documents/ resolutions/2016.shtml 359. FIDH, Burundi : « La CPI décide l’ouverture d’un examen préliminaire », le 25 avril 2016, https://www.fidh.org/fr/ regions/afrique/burundi/burundi-la-cpi-decide-l-ouverture-d-un-examen-preliminaire-sur-la 360. Conseil de sécurité des Nations unies, « Le Conseil de sécurité autorise le déploiement de 228 policiers des Nations unies au Burundi pour une période d’un an », le 29 juillet 2016, http://www.un.org/press/fr/2016/cs12469.doc.htm 361. Communiqué du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) - 515 e Réunion au niveau des Chefs d’État et de Gouvernement, le 14 juin 2015, http://www.peaceau.org/fr/article/communique-du-conseil-de-paix-etde-securite-cps-de-l-union-africaine-ua-515eme-reunion-au-niveau-des-chefs-d-etat-et-de-gouvernement-burundi FIDH - BURUNDI : Répression aux dynamiques génocidaires 169
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