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Novembre

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Bujumbura vers l’intérieur du pays 113 . 46 d’entre eux sont des Tutsi.<br />

La FIDH et la Ligue ITEKA estiment à plusieurs dizaines le nombre d’ex-FAB qui ont été victimes<br />

d’assassinats ciblés, ou de disparitions forcées depuis le début de la crise. Cette répression contre<br />

les officiers tutsi continue de s’intensifier depuis mars 2016 et les Forces de Défense nationale<br />

semblent aujourd’hui au bord de la rupture, ce qui pourrait pousser nombre d’ex-FAB à rejoindre les<br />

groupes armés rebelles, participant à l’intensification de la crise. Ces actes sont autant de signaux<br />

inquiétants de l’application d’une politique d’élimination ciblée de la part des autorités burundaises<br />

pouvant aller jusqu’à la perpétration d’actes constitutifs de crimes de génocide.<br />

ATTAQUES ET ASSASSINATS CIBLÉS PAR DES GROUPES<br />

ARMÉS REBELLES ET NON IDENTIFIÉS<br />

À partir d’août 2015, les assassinats ciblés perpétrés par des hommes armés non identifiés suspectés<br />

d’appartenir à des groupes armés rebelles se sont multipliés. Ils visent des hauts représentants du<br />

parti au pouvoir et des forces de défense et de sécurité mais également de plus en plus régulièrement<br />

des personnalités de second ordre : des représentants communaux et locaux du CNDD-FDD, des<br />

membres de la police et de l’armée et de façon générale, des personnes suspectées de soutenir la<br />

répression, d’être des Imbonerakure ou des informateurs de la police et du SNR 114 . Au Burundi, les<br />

personnalités politiques ne se déplacent désormais plus sans une garde prétorienne et le président<br />

Nkurunziza ne fait que de rares apparitions publiques. Il vit la plupart du temps dans la province de<br />

Gitega, au centre du pays, et ne fréquente la capitale que de façon tout à fait exceptionnelle.<br />

Ces attaques sanglantes à l’arme à feu et à la grenade, parfois au lance-roquette, dont certaines ont<br />

été revendiquées par des groupes rebelles armés (essentiellement Forebu et Red-Tabara 115 ), font<br />

très souvent des victimes civiles et sèment la terreur parmi la population. Un habitant du quartier de<br />

Jabe a confié à nos organisations : « Moi je ne sors quasiment plus. On a peur avec toutes ces grenades<br />

qui explosent. Avant on allait dans les bars à côté. Maintenant on rentre directement du travail et à 19 h<br />

tout le monde est chez soi. » A Bujumbura, un couvre-feu existe de facto et les rues de la capitale<br />

désemplissent à partir de 18 h, tous les soirs. Les barrages policiers et militaires se multiplient à<br />

la tombée de la nuit et les contrôles et fouilles des véhicules deviennent systématiques.<br />

Depuis janvier 2016, les attaques et assassinats ciblés par des hommes soupçonnés d’appartenir<br />

à des groupes rebelles se sont à nouveau intensifiés, ce qui atteste d’une escalade toujours plus<br />

meurtrière de la violence et ne fait que renforcer la répression des autorités à l’encontre de la<br />

population burundaise. Sur la base de leurs enquêtes, nos organisations estiment que depuis le<br />

début de la crise les groupes rebelles seraient responsables de plusieurs dizaines d’assassinats.<br />

Dans la nuit du 10 octobre 2016, un groupe d’hommes armés non identifiés a attaqué un bistrot<br />

sur la colline Saga, dans la zone Ruteme, en province Rumonge. Trois personnes ont été tuées<br />

au cours de cette attaque : Romuald Bigirindavyi, directeur de l’école fondamentale de Ruteme<br />

et membre du CNDD-FDD, Grégoire Havyarimana, enseignant à l’école fondamentale de Saga, et<br />

Édouard Sindatuma, habitant de la sous colline Saga. L’attaque n’a pas été revendiquée mais une<br />

source crédible a indiqué à nos organisations qu’elle visait probablement Romuald Bigirindavyi<br />

du fait de son appartenance au parti au pouvoir.<br />

113. Les postes stratégiques étant concentrés à Bujumbura.<br />

114. D’après les informations recueillies par nos organisations depuis avril 2015. Voir notamment les cas détaillés dans<br />

la partie ci-dessous.<br />

115. Deux groupes rebelles créés au moment de la crise : les Forces Républicaines du Burundi (FOREBU) et la Résistance<br />

pour un État de droit (Red-Tabara).<br />

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FIDH - BURUNDI : Répression aux dynamiques génocidaires

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