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Novembre

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et des filles, d’après les informations récoltées par nos organisations. Des informations de terrain<br />

indiquent qu’à la suite de ces arrestations, des Imbonerakure et des informateurs de la police et<br />

du SNR sont mobilisés pour désigner les « responsables ». Au moment de l’écriture du présent<br />

rapport, les arrestations arbitraires massives se poursuivent à un rythme toujours plus alarmant.<br />

DISPARITIONS FORCÉES<br />

À la suite de la réélection du président Nkurunziza le 21 juillet, la FIDH et la ligue ITEKA ont<br />

commencé à recenser des cas de personnes disparues à la suite d’arrestations par les forces de<br />

défense et de sécurité burundaises et/ou des agents du SNR. Ces cas se sont multipliés à partir<br />

du début de l’année 2016 et nos organisations estiment que près de 300 à 800 personnes sont<br />

portées disparues depuis avril 2015. Cette pratique viserait notamment à dissimuler les preuves<br />

des exactions commises par les forces de sécurité : actes de torture sur les détenus pouvant<br />

entraîner la mort, et exécutions sommaires et extrajudiciaires.<br />

D’après les informations de la FIDH et de la Ligue ITEKA, les victimes reçoivent généralement des<br />

appels téléphoniques d’individus connus ou inconnus qui leur proposent de les rencontrer. Arrivées<br />

sur le lieu du rendez-vous, les victimes sont arbitrairement arrêtées, et enlevées, puis conduites<br />

dans des lieux inconnus, à bord de véhicules du SNR, de la police ou de l’armée, ou encore de<br />

voitures banalisées. À partir de ce moment, aucune information sur le sort de la personne arrêtée<br />

ne peut être obtenue par la famille, qui paye souvent des rançons très élevées, généralement<br />

à des éléments des forces de sécurité, sans que leur proche réapparaisse ou que son corps<br />

leur soit restitué. Les membres de la famille entreprennent souvent des démarches auprès des<br />

commissariats de police et du SNR, généralement sans pouvoir localiser la victime.<br />

Diverses personnes avec lesquelles s’est entretenue la mission ont indiqué qu’elles connaissaient<br />

plusieurs individus ayant disparu, au sein de leur cercle familial ou de leurs proches. Un jeune<br />

étudiant de 18 ans a ainsi déclaré : « J’ai deux amis qui ont disparu et dont je n’ai plus de nouvelle.<br />

Le premier a disparu en novembre et le deuxième a été enlevé début décembre, avant le 11 décembre.<br />

Depuis je n’ai plus jamais eu de nouvelle d’eux. Ils étaient étudiants comme moi, et avaient participé aux<br />

manifestations. Ils sont toujours portés disparus. »<br />

Le 16 septembre 2015, Elvis Rukundo, un jeune homme âgé de 23 ans et originaire de la zone de<br />

Kinama, à Bujumbura Mairie, a été transféré du cachot de la police à Muramvya, où il était détenu<br />

depuis le 14 septembre, jusque dans un véhicule de police. D’après des témoins, il s’agirait de la<br />

voiture du commissaire provincial de police, Donatien Barandereka, qui se trouvait alors à bord.<br />

Le véhicule est parti en direction d’une destination inconnue. Depuis ce jour, aucune information<br />

n’a pu être obtenue par nos organisations sur le sort d’Elvis Rukundo, qui, d’après des sources<br />

locales, était accusé par les autorités de participer au « mouvement insurrectionnel ».<br />

Au mois de septembre 2015, Nestor Ndayizeye, un élu collinaire du CNDD-FDD, ancien membre<br />

du parti de l’opposition UPRONA, a été arbitrairement arrêté dans la zone Kiyonza, sur la colline de<br />

Kirundo, dans la province de Kirundo. D’après les enquêtes menées par nos organisations, il a été<br />

sommé de monter dans un véhicule non immatriculé qui appartiendrait au SNR par des individus<br />

vêtues de tenues policières. Il est depuis porté disparu.<br />

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FIDH - BURUNDI : Répression aux dynamiques génocidaires

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