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Novembre

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Jusqu’ici, les efforts de la communauté internationale n’ont pas permis d’enrayer le cycle de<br />

la violence. Les éléments détaillés dans le présent rapport devraient pousser la communauté<br />

internationale à mettre en œuvre une solution rapide et robuste à la crise. L’envoi d’une force de<br />

police internationale – et d’une opération de maintien de la paix dans le cas où la situation viendrait<br />

à dégénérer – ainsi que la tenue d’un dialogue politique inclusif entre les autorités et l’opposition<br />

et la société civile indépendantes apparaissent comme des mesures importantes afin de mettre<br />

fin à l’engrenage de la violence. Ces mesures devraient être accompagnées d’efforts effectifs<br />

pour l’établissement des responsabilités par une justice indépendante et impartiale. La nature<br />

des crimes commis au Burundi semble relever de la compétence de la Cour pénale internationale<br />

(CPI). Le 25 mars 2016, la Procureure de la CPI, Fatou Bensouda, a décidé de l’ouverture d’un<br />

examen préliminaire sur la situation au Burundi. Elle évaluera la gravité des crimes ainsi que la<br />

capacité et volonté des autorités nationales à enquêter et poursuivre les responsables de ces<br />

crimes internationaux avant de décider de l’ouverture ou non d’une enquête. Nos organisations<br />

soulignent que l’impunité totale dont bénéficient les auteurs des graves violations des droits<br />

humains à l’œuvre dans le pays n’a depuis le début de la crise qu’encouragé la commission de<br />

crimes plus graves encore. La lutte contre l’impunité est une priorité absolue pour mettre fin aux<br />

exactions et permettre le retour de la paix et de l’État de droit au Burundi et nos organisations<br />

exhortent la Procureure de la CPI à ouvrir une enquête sur les graves commis au Burundi depuis<br />

avril 2015 et relevant de sa compétence.<br />

Le 12 octobre 2016, l’Assemblée nationale burundaise a adopté à 94 voix pour, 2 voix contre et<br />

14 abstentions le projet de loi prévoyant le retrait du Burundi du Statut de la CPI 79 . Ce projet a été<br />

entériné, à l’unanimité, par le Sénat dans les heures qui ont suivi. La loi a été promulguée par le<br />

président de la République le 18 octobre. Cette décision, qui fait du Burundi le premier État à se<br />

retirer de la CPI, intervient deux jours après la suspension par le gouvernement de la coopération 80<br />

avec le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme et près d’un mois après la<br />

parution du rapport de l’enquête indépendante des Nations unies sur le Burundi (EINUB) 81 indiquant<br />

que « des violations graves des droits de l’Homme ont été et sont commises principalement par<br />

des agents de l’État et ceux qui sont liés à eux », et que « ces violations graves sont systématiques<br />

et constantes et l’impunité [...] omniprésente », et concluant qu’« étant donné l’histoire du pays, le<br />

danger du crime de génocide est grand ».<br />

Le retrait du Burundi de la Cour pénale internationale (CPI) et la suspension de sa coopération<br />

avec les organes de surveillance du respect des droits humains des Nations unies constituent à la<br />

fois une fuite en avant, le renforcement de l’isolement et un aveu de culpabilité d’un régime qui n’a<br />

finalement pas réussi totalement à dissimuler les violations graves des droits humains commises<br />

dans un pays qu’il contrôle d’une main de fer.<br />

79. Voir « Burundi : retrait de la CPI et rupture de la coopération internationale sur fond de perpétration continue de crimes<br />

internationaux », communiqué de presse de la FIDH et de la Ligue ITEKA du 14 octobre 2016, https://www.fidh.org/fr/<br />

regions/afrique/burundi/burundi-retrait-de-la-cpi-et-rupture-de-la-cooperation-internationale<br />

80. Déclaration du gouvernement burundais sur la collaboration et la coopération avec l’Office du Haut commissariat des<br />

droits de l’Homme au Burundi, le 11 octobre 2016, http://www.burundi.gov.bi/spip.php?article1538<br />

81. Rapport de l’enquête indépendante des Nations unies sur le Burundi, le 20 septembre 2016, http://ohchr.org/EN/<br />

HRBodies/HRC/UNIIB/Pages/UNIIB.aspx<br />

42<br />

FIDH - BURUNDI : Répression aux dynamiques génocidaires

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