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Novembre

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• Conteneurs servant de positions militaires à côté d’un bâtiment de la Régie de production et<br />

de distribution d’eau et d’électricité (REGIDESO), dans la zone de Kigobe (voir infra) ;<br />

• Bâtiment de la REGIDESO à Ngagara ;<br />

• Sous-sol du SNR ;<br />

• Cellules secrètes du SNR.<br />

Antoine 138 a par exemple été détenu dans un conteneur au sein de la position militaire établie dans<br />

les locaux de la REGIDESO dans la zone urbaine de Kigobe, à Bujumbura. Il a été arrêté dans le<br />

quartier de Mutakura en février 2016 par des policiers et miliaires qui procédaient à des fouilles<br />

et arrestations massives dans ce quartier à la suite de l’explosion d’une grenade dans la nuit.<br />

Il raconte :<br />

« Vers 7 h, j’ai entendu les militaires entrer chez moi en exigeant que toute personne de sexe<br />

masculin sorte. Je suis sorti pensant qu’ils n’allaient pas m’arrêter. Je n’avais pas passé la<br />

nuit au quartier et je me suis dit qu’ils ne pourraient pas m’accuser d’être lié à l’explosion de<br />

la nuit. Je ne connaissais pas Darius [Ikurakure] et j’ai vu un homme qui a dit “Ligotez ce chien<br />

qui fait beaucoup de bruit”, et ses agents de garde m’ont ligoté.<br />

Ils nous ont rassemblés à plus de dix et en attendant le pick up qui devait nous conduire<br />

au cachot, ces militaires et policiers nous ont battus. Le pick up de Darius nous a conduits<br />

jusqu’aux locaux de la REGIDESO à Kigobe. Il m’ a semblé qu’on nous attendait car lorsque<br />

nous sommes arrivés ils ont ouvert le portail et nous sommes entrés. Darius a dit au jeune<br />

garçon qui était là de nous “conserver” et qu’il allait revenir pour nous le soir. Ce jeune a ouvert<br />

un conteneur et Darius a fermé la porte du conteneur avant de partir. Le conteneur était chaud<br />

et sans fenêtre, on était tous à l’intérieur et on étouffait.<br />

Nous avons passé toute la journée dans ce conteneur et le soir vers 18 h Darius est arrivé avec<br />

un autre groupe de jeunes dans un pick up. Moi j’ai été relâché car mon nom ne figurait pas sur<br />

les listes que Darius avait et il m’a dit que si j’étais à nouveau attrapé je serais exécuté. Plus de<br />

la moitié des jeunes avec moi ont été embarqués par Darius dans son pick up et ils sont partis<br />

vers une destination inconnue. Quand je suis parti, un autre groupe est arrivé à la REGIDESO. »<br />

Cette position militaire a été établie au moment des manifestations pour protéger les installations<br />

de la REGIDESO, puis s’est transformée en lieu illégal de détention et de torture. Des habitants<br />

ont rapporté avoir à plusieurs reprises entendu des gens à l’intérieur de deux conteneurs crier et<br />

frapper contre les parois.<br />

Maisons d’habitation<br />

D’après les enquêtes de la FIDH et de la Ligue ITEKA ces lieux illégaux de détention sont abandonnés<br />

lorsqu’ils sont « repérés » – du fait notamment des nombreux allers-et-retours et du positionnement<br />

devant ces lieux d’éléments des services de sécurité. La position militaire établie dans les locaux<br />

de la REGIDESO à Kigobe serait par exemple moins fréquentée depuis le mois de mars 2016 et<br />

ne serait plus utilisée comme un lieu de détention secret et non officiel.<br />

De nouveaux lieux secrets de détention arbitraire et de torture sont alors établis. Des personnes<br />

seraient par exemple détenues et torturées dans des maisons d’habitation. En mars 2016,<br />

138. Le prénom a été modifié.<br />

FIDH - BURUNDI : Répression aux dynamiques génocidaires 81

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