Novembre
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attaché depuis avril 2015 à couvrir les exactions du régime et prendre des décisions favorisant la<br />
répression des voix contestataires du pouvoir (émission de mandats d’arrêt, déclarations passant<br />
sous silence les graves crimes commis les services de sécurité, etc.). Dans son rapport d’enquête<br />
paru le 17 mai 2016, la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples (CADHP)<br />
souligne que « malgré les plaintes pour différentes violations, le gouvernement n’a pas mené d’enquête<br />
ou engagé de poursuites ou bien alors il a réagi avec lenteur et de manière inadéquate » 389 , ajoutant que<br />
« les cas impliquant l’opposition ont fait l’objet d’enquêtes et ont été portés en justice, ceux impliquant<br />
les forces de sécurité de l’État ne sont pas suivis avec une diligence similaire », et concluant que c’est<br />
une « manifestation évidente de la partialité dans le fonctionnement du système de justice pénale [qui]<br />
contrevient à l’Article 3 de la Charte africaine ».<br />
Des avocats burundais ont fait part à la mission des difficultés qu’ils rencontrent au quotidien pour<br />
exercer leurs activités de façon indépendante et des menaces et actes d’intimidation auxquels ils<br />
sont confrontés. D’après les informations recueillies par nos organisations auprès de différents<br />
avocats burundais travaillant sur le terrain, tout avocat défendant un individu accusé de soutenir<br />
l’opposition politique ou les « criminels armés », selon les termes employés par les autorités, est<br />
lui-même taxé « d’opposant » et considéré comme un ennemi du régime. La FIDH et la Ligue<br />
ITEKA ont recensé une dizaine de cas d’avocats ayant été victimes d’attaques et de tentatives<br />
d’assassinat de la part d’éléments des forces de sécurité ou d’agents du SNR du fait de leurs<br />
activités professionnelles. Dans un tel contexte, la communauté internationale se retrouve investie<br />
de la responsabilité de mener des enquêtes indépendantes, impartiales et efficaces, et de punir<br />
les responsables de graves violations des droits humains.<br />
6. 3. 1. Lutter contre l’impunité : le besoin d’enquêtes indépendantes,<br />
impartiales et efficaces<br />
La FIDH et la Ligue ITEKA ont mené un intense plaidoyer auprès de l’Union africaine 390 , des Nations<br />
unies 391 et de la Cour pénale internationale 392 pour que des enquêtes sur les graves violations des<br />
droits humains perpétrées dans le pays soient ouvertes.<br />
Le 17 octobre 2015, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a adopté une décision 393<br />
permettant à l’Union africaine d’ouvrir une enquête sur les violations des droits de l’Homme dans le<br />
pays et d’augmenter le nombre d’observateurs des droits humains de l’UA déployés sur le terrain.<br />
Une délégation de la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples mandatée par<br />
le CPS a mené des investigations au Burundi entre le 7 et le 13 décembre 2015. Dans son rapport<br />
paru le 17 mai 2016 394 , elle fait notamment état de la perpétration de violations des droits humains<br />
graves, massives et systématiques, en grande majorité par les forces de sécurité du gouvernement<br />
burundais (exécutions extrajudiciaires, arrestations et détentions arbitraires, actes de torture, graves<br />
atteintes à la liberté d’expression et d’association ainsi qu’à l’indépendance du système judiciaire).<br />
389. Rapport de la délégation de la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples sur sa mission<br />
d’établissement des faits au Burundi, 7 au 13 décembre 2015, http://www.achpr.org/files/news/2016/05/d218/<br />
cadhp_rapport_mission_etabli_faits_fre.pdf<br />
390. Voir notamment FIDH, « 26 e Sommet : L’Union africaine doit adopter un plan d’urgence pour le Burundi afin d’éviter<br />
le déclenchement d’un conflit ouvert », le 27 janvier 2016, https://www.fidh.org/fr/regions/afrique/burundi/26emesommet-l-union-africaine-doit-adopter-un-plan-d-urgence-pour-le<br />
391. Voir notamment FIDH, « Répression aux dynamiques génocidaires, la réponse de l’ONU doit être à la hauteur »,<br />
le 14 avril 2016, https://www.fidh.org/fr/regions/afrique/burundi/repression-aux-dynamiques-genocidaires-lareponse-de-l-onu-doit-etre<br />
392. Voir notamment FIDH, « La CPI décide l’ouverture d’un examen préliminaire », le 25 avril 2016, https://www.fidh.org/<br />
fr/regions/afrique/burundi/burundi-la-cpi-decide-l-ouverture-d-un-examen-preliminaire-sur-la<br />
393. http://www.peaceau.org/uploads/cps-551.burundi.17.10.2015.pdf<br />
394. Rapport de la délégation de la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples sur sa mission d’établissement<br />
des faits au Burundi, du 7 au 13 décembre 2015, le 17 mai 2016, http://www.achpr.org/fr/news/2016/05/d218/<br />
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FIDH - BURUNDI : Répression aux dynamiques génocidaires