Novembre

« recensé des allégations de première et de seconde main de violence sexuelle contre des hommes, en
particulier lors de leur détention ». Le cas suivant est rapporté :
« En mai 2015, un homme détenu par le SNR pendant 18 jours aurait été contraint à écarter les
jambes et sévèrement battu sur ses parties génitales, causant un dysfonctionnement érectile
permanent. Un étudiant qui a refusé de rejoindre les Imbonerakure aurait été kidnappé par
ses camarades de classe et emmené dans une maison, où il aurait été menotté et violé par
trois hommes, tandis que d’autres regardaient. » 161
Le rapport indique également que les experts ont recueilli des témoignages permettant d’affirmer
que les forces de sécurité utilisent d’autres formes de tortures comme « l’injection d’un liquide
jaune dans les testicules et d’autres parties du corps, induisant une paralysie » pour torturer certaines
victimes, la « fixation de poids aux testicules » ou encore « tirer une corde attachée aux testicules ».
Nos organisations ont d’ailleurs documenté des actes de torture visant spécifiquement les
organes sexuels des personnes détenues, en grande majorité des hommes. Un homme qui a été
détenu et torturé au SNR en juin 2015 et qui a témoigné sous couvert d’anonymat a indiqué à nos
organisations que des agents du service ont suspendu à ses testicules, de façon prolongée, un
bidon de 5 litres rempli de sable. Après plusieurs jours de ce régime, ses testicules avaient tellement
enflé qu’elles avaient quintuplé de volume. Cette victime a indiqué par ailleurs avoir été forcée
de marcher sur une planche cloutée alors que le bidon était toujours suspendu à ses organes
génitaux et d’avoir dû s’allonger nu dans de l’acide et d’avoir par la suite perdu connaissance.
Testicule de la victime, juin 2015,
Bujumbura
161. Rapport de l’EINUB, op. cit.
FIDH - BURUNDI : Répression aux dynamiques génocidaires 91