15.11.2016 Views

Novembre

2fUWdE3

2fUWdE3

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

groupes armés opposés au pouvoir en place et de possibles mutins : le camp de Ngagara au nord<br />

de Bujumbura, le camp Base des forces armées (base logistique) et l’Institut supérieur des cadres<br />

militaires (ISCAM – centre de formation militaire) situés à Musaga, ainsi que le camp Mujejuru à<br />

Bujumbura Rural. De violents affrontements à l’arme lourde, qui ont duré environ quatre heures,<br />

s’en sont suivis avec les forces de défense et de sécurité.<br />

Aux environs de huit heures du matin, des militaires et des policiers se sont lancés à la poursuite<br />

des assaillants et ont bouclé les quartiers contestataires de Nyakabiga, Musaga, Ngagara et<br />

Cibitoke. Ils se sont ensuite introduits de force dans les maisons des habitants et les ont sommés<br />

d’indiquer « où se trouv[aient] les armes » et « les rebelles ». Des membres de l’armée et de la police<br />

ainsi que des Imbonerakure ont demandé à des habitants de préciser leur ethnie et ont proféré des<br />

insultes à caractère ethnique à l’attention des Tutsi telles que « sales chiens de Tutsi », d’après les<br />

témoignages recueillis par la mission. Certains jeunes de ces quartiers ont utilisé des armes pour<br />

se défendre et les forces de défense et de sécurité se sont ensuite livrées à une campagne de<br />

représailles à l’encontre des jeunes hommes de ces quartiers, raflant et exécutant sommairement<br />

des dizaines d’individus, la plupart des victimes étant des Tutsi.<br />

Environ 300 jeunes hommes auraient ainsi été arrêtés à leur domicile. Au moins 154 44 d’entre eux<br />

ont été retrouvés morts dans les rues de la capitale 45 entre le 11 et le 12 décembre. Tous étaient<br />

des hommes en tenue civile et non armés. Une majorité d’entre eux a été retrouvée exécutée d’une<br />

balle dans la tête et certains corps avaient les mains ligotées dans le dos.<br />

44. D’après les informations recueillies à travers différents témoignages de témoins, de victimes, d’habitants,<br />

d’observateurs locaux et de représentants d’organisations internationales présentes à Bujumbura.<br />

45. Principalement dans les rues de Nyakabiga et de Musaga et près des rivières Ntahangwa et Muha.<br />

Amissi, un jeune homme de 24 ans mort dans des affrontements avec la police dans le quartier de Buterere dans la capitale Bujumbura,<br />

le 12 mai 2015, le lendemain du rejet par le président des appels de la communauté internationale pour repousser les élections pour un<br />

troisième mandat controversé. © LANDRY NSHIMIYE / AFP<br />

32 FIDH - BURUNDI : Répression aux dynamiques génocidaires

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!