Novembre
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I. MÉTHODOLOGIE<br />
La FIDH et son organisation membre au Burundi, la Ligue ITEKA, sont présentes au Burundi depuis de<br />
nombreuses années. Elles disposent d’un réseau d’observateurs et d’informateurs sur l’ensemble du<br />
territoire national qui leur permet de suivre l’évolution de la situation politique, sécuritaire, humanitaire<br />
et des droits humains de façon quasi quotidienne. Une mission de la FIDH et de la Ligue ITEKA<br />
s’était déjà rendue au Burundi en février 2015 pour enquêter sur le contexte politique et sécuritaire<br />
en amont des élections générales. Elle avait alerté sur le risque d’un embrasement de la situation si<br />
le président Pierre Nkurunziza était réélu de façon non constitutionnelle 2 . 1<br />
Après le déclenchement de la crise que connaît le Burundi depuis avril 2015 et à la demande de<br />
la Ligue ITEKA, la FIDH a déployé une mission du 14 au 24 mars 2016, pour enquêter sur les<br />
violations des droits humains commises depuis avril 2015 et en identifier les principaux responsables.<br />
La mission était composée de M. Florent Geel, responsable du bureau Afrique de la FIDH, et de<br />
Mme Justine Duby, chargée de programme du bureau Afrique de la FIDH, et a bénéficié de la<br />
collaboration de partenaires africains dont l’anonymat est préservé pour des raisons de sécurité.<br />
Ils se sont rendus à Kampala (Ouganda) et à Bujumbura (Burundi). En Ouganda, la délégation de<br />
la FIDH était accompagnée de membres de la Ligue ITEKA mais les conditions de sécurité n’étaient<br />
pas réunies pour que ces derniers 3 poursuivent la mission au Burundi. 2<br />
Une centaine 4 d’entretiens ont été menés, y compris, dans certains cas, des entretiens de groupe.<br />
Ils ont été effectués avec des victimes et des témoins de violations des droits humains, des journalistes,<br />
des représentant(e)s d’organisations de la société civile, de la Commission nationale indépendante<br />
des droits de l’Homme (CNIDH), de partis politiques de l’opposition, de groupes armés rebelles,<br />
du gouvernement, d’organisations internationales et des diplomaties étrangères. La FIDH et la Ligue<br />
ITEKA ont également procédé à l’examen approfondi d’autres documents pertinents, y compris<br />
du rapport d’enquête de la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples (CADHP),<br />
les rapports des Nations unies, et d’autres organisations nationales et internationales de défense<br />
des droits humains. 3<br />
Dans le présent rapport, résultant d’un travail d’enquête et de recherche mené ces huit derniers<br />
mois, tous les prénoms des individus interviewés ont été modifiés dès lors qu’il existait des motifs<br />
raisonnables de croire que des actes de représailles pouvaient être entrepris contre eux et/ou<br />
leurs familles et proches. Des informations concernant certains lieux et dates ont également été<br />
volontairement supprimées, tout comme les noms des organisations internationales, pour éviter<br />
l’identification des sources.<br />
2. Voir le rapport d’enquête de la mission, FIDH, Ligue ITEKA, Éviter l’embrasement, 7 mai 2015, https://www.fidh.org/IMG/<br />
pdf/burundi_7_mai_2015_pdf_web.pdf<br />
3. Les membres de la Ligue ITEKA qui ont fui le Burundi ont été les cibles de la répression du régime et victimes de<br />
menaces, d’actes d’intimidation voire d’attaques quand ils étaient encore dans le pays.<br />
4. Ce chiffre inclut des entretiens qui ont été menés avant et après la mission.<br />
FIDH - BURUNDI : Répression aux dynamiques génocidaires 19