LES PROPHÉTIES DE DANIEL Chapitre 1 UN CAPTIF À LA COUR ...
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province appauvrie de Pannonie, et il lui demandait la permission de les emmener dans une<br />
région plus favorable qu’ils pourraient conquérir et posséder. Zénon lui donna la permission de<br />
marcher contre Odoacre et de prendre possession de l’Italie. Donc, après cinq ans de guerre,<br />
le royaume Hérule de l’Italie fut détruit, Odoacre mourut trahi, et Théodoric établit son<br />
royaume Ostrogoth dans la péninsule Italienne. Comme nous l’avons déjà mentionné, il était<br />
Arien, et il conserva la loi d’Odoacre, qui soumettait l’élection du pape à l’approbation du roi.<br />
L’incident suivant démontrera à quel point le pape était soumis à son pouvoir. Comme les<br />
Catholiques d’Orient avaient entrepris une persécution contre les Ariens en 523, Théodoric<br />
convoqua le pape Jean et lui parla de cette façon : « Si l’empereur [Justin, le prédécesseur de<br />
Justinien] ne pense pas révoquer l’édit qu’il a promulgué dernièrement contre ceux de ma<br />
religion [c’est-à-dire les Ariens], j’ai la ferme intention de promulguer le même édit contre<br />
ceux de la sienne [c’est-à-dire les Catholiques]; et je veillerai à ce qu’il soit exécuté avec la<br />
même rigueur. Ceux qui ne professent pas la foi de Nicée sont des hérétiques pour lui, et ceux<br />
qui la professent le sont pour moi. Tout ce qui peut excuser ou justifier sa sévérité contre les<br />
précédents, excusera ou justifiera la mienne contre les derniers. Mais l’empereur -- continua le<br />
roi -- n’a personne autour de lui qui ose lui dire franchement et ouvertement ce qu’il pense, et<br />
il ne l’écouterait même pas s’il y avait quelqu’un pour le faire. Mais la grande vénération qu’il<br />
professe avoir pour votre Saint-Siège, ne me laisse aucun doute qu’il vous écoutera. Aussi, je<br />
veux que vous alliez immédiatement à Constantinople, et que là vous protestiez en mon nom<br />
et en votre nom, contre les violentes mesures que cette cour a engagées d’une façon<br />
téméraire. Il est en votre pouvoir d’en détourner l’empereur; et tant que vous n’y serez pas<br />
parvenu, tant que les Catholiques [ce mot, Théodoric l’applique aux Ariens] ne pourront pas à<br />
nouveau exercer librement leur religion, et tant que toutes leurs églises desquelles ils ont été<br />
dépossédés ne leur seront pas rendues, ne pensez pas revenir en Italie. »<br />
Le pape qui reçut ainsi de l’empereur Arien l’ordre péremptoire de ne pas remettre les pieds<br />
sur le sol Italien jusqu’à ce qu’il ait accompli la volonté du roi, ne pouvait certainement pas<br />
espérer faire beaucoup de progrès dans n’importe quelle sorte de suprématie tant que ce<br />
pouvoir ne serait pas éliminé.<br />
On peut se faire une idée exacte des sentiments que le parti du pape éprouvait envers<br />
Théodoric par le récit de leur vengeance envers sa mémoire. Ils arrachèrent de sa tombe l’urne<br />
dans laquelle ses sujets Ariens avaient recueilli ses cendres. Ces sentiments sont exprimés par<br />
Baronius lorsqu’il invective Théodoric de « barbare cruel, de tyran barbare, et d’Arien impie. »<br />
Alors que les Catholiques ressentaient les restrictions d’un roi Arien en Italie, ils souffraient de<br />
violentes persécutions de la part des Vandales Ariens en Afrique. Elliott dit : « Les rois<br />
Vandales étaient non seulement Ariens, mais aussi persécuteurs des Catholiques, tant en<br />
Sardaigne et en Corse, sous l’épiscopat romain, qu’en Afrique. »<br />
Telle était la situation, lorsqu’en 533, Justinien commença ses guerres contre les Vandales et<br />
les Goths. Désirant obtenir l’appui du pape et du parti Catholique, il promulgua ce décret<br />
mémorable qui devait faire du pape la tête des églises, décret, qui devint effectif en 538, date<br />
du commencement de la suprématie papale. Quiconque lit l’histoire de la campagne africaine<br />
(533-534), et de celle réalisée en Italie (534-538) remarquera que partout, les Catholiques<br />
saluèrent comme des libérateurs les soldats de l’armée de Bélisaire, le général de Justinien.<br />
Mais aucun décret de cette nature ne pouvait rentrer en vigueur tant que les peuples Ariens<br />
qui s’y opposaient n’étaient pas vaincus. Cependant, les choses changèrent lorsque durant les<br />
campagnes militaires d’Afrique et d’Italie, les légions victorieuses de Bélisaire infligèrent un<br />
coup si terrible à l’Arianisme que ses derniers partisans furent vaincus.<br />
Procope relate que la guerre d’Afrique était entreprise par Justinien pour soulager les chrétiens<br />
(Catholiques) de cette région, et que lorsqu’il exprima son dessein sur la question, le préfet du<br />
palais le dissuada presque de son projet. Mais il eut un rêve dans lequel il lui était ordonné «<br />
de ne pas renoncer à son projet, parce qu’en secourant les chrétiens, le pouvoir des Vandales<br />
serait abattu. »