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la justice de proximite au burundi realites et perspectives

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Les litiges <strong>de</strong> proximité<br />

art. 29 du Co<strong>de</strong> Foncier), les occupants sont reconnus propriétaire <strong>de</strong><br />

plein droit après trente ans. S’agissant <strong>de</strong>s personnes dép<strong>la</strong>cées en<br />

1993, elles se sont installées dans <strong>de</strong>s sites appartenant à l’Etat ou à<br />

<strong>de</strong>s particuliers (mais avec <strong>la</strong> bénédiction <strong>de</strong> l’Etat). Leurs propriétés ne<br />

sont en général pas occupées <strong>et</strong> elles continuent à les exploiter. Enfin<br />

pour les réfugiés <strong>de</strong> 1993, les terres sont occupées ou ont été vendues<br />

par un parent ou un voisin en l’absence du propriétaire. L’ach<strong>et</strong>eur n’a<br />

souvent pas d’excuse car il n’ignorait pas le caractère irrégulier <strong>de</strong><br />

l’opération.<br />

Parmi les participants <strong>au</strong>x SAB, certains considèrent qu’à son r<strong>et</strong>our<br />

le dép<strong>la</strong>cé ou le réfugié revient dans son droit <strong>et</strong> peut revendiquer soit sa<br />

propriété soit une in<strong>de</strong>mnisation. D’<strong>au</strong>tres veulent que l’on cumule<br />

récupération <strong>de</strong> propriété (<strong>la</strong> même ou une <strong>au</strong>tre <strong>de</strong> dimension<br />

i<strong>de</strong>ntique) <strong>et</strong> in<strong>de</strong>mnisation pour tout ce qui <strong>au</strong>rait été endommagé<br />

pendant son absence ou couvrant <strong>la</strong> récolte qui ne viendra pas tout <strong>de</strong><br />

suite (le nouvel occupant sera réinstallé ailleurs par l’Etat). D’<strong>au</strong>tres<br />

encore veulent que <strong>la</strong> terre occupée par <strong>la</strong> tierce personne soit divisée<br />

en <strong>de</strong>ux parties afin <strong>de</strong> perm<strong>et</strong>tre à celui qui rentre d’exil d’avoir une<br />

parcelle à cultiver car il ne peut aller ailleurs pour recommencer à zéro.<br />

D’<strong>au</strong>tres souhaitent que <strong>la</strong> personne qui rentre d’exil contacte <strong>la</strong><br />

Commission Terres <strong>et</strong> Autres Biens afin qu’elle lui donne une nouvelle<br />

propriété car on ne peut pas reprendre <strong>la</strong> terre à celui qui l’a cultivée<br />

pendant plus <strong>de</strong> trente ans <strong>et</strong> qui <strong>de</strong> surcroît l’a reçue <strong>de</strong> l’Etat.<br />

Le décr<strong>et</strong> n°100/209 du 23 juill<strong>et</strong> 2006 fixe <strong>la</strong> mise sur pied <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Commission Nationale <strong>de</strong>s Terres <strong>et</strong> Autres Biens prévue par l’Accord<br />

d’Arusha. L’article 4 <strong>de</strong> ce décr<strong>et</strong> précise que « <strong>la</strong> commission a pour<br />

mandat <strong>de</strong> connaître les litiges re<strong>la</strong>tifs <strong>au</strong>x terres <strong>et</strong> <strong>au</strong>tres biens<br />

opposant les sinistrés (…) à <strong>de</strong>s tiers ou à <strong>de</strong>s services publics ou<br />

privés. » Les missions <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te commission sont décrites à l’article 5 <strong>de</strong><br />

ce même décr<strong>et</strong> :<br />

1888 portant Co<strong>de</strong> Civil du Burundi, R. BELLON <strong>et</strong> P. DELFOSSE, Co<strong>de</strong>s <strong>et</strong> Lois du<br />

Burundi, p. 95.<br />

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