la justice de proximite au burundi realites et perspectives

Les conflits de compétences entre les autorités locales
peut être exécuté par cette même juridiction. Dans la pratique
cependant, il arrive qu’une autorité administrative s’oppose à l’exécution
d’un jugement, sous prétexte qu’il n’aurait pas été bien rendu. Lors du
séminaire de Buta en novembre 2005, il a été rapporté le cas d’un
administrateur communal qui s’est opposé à l’exécution d’un jugement,
mal rendu selon lui, par le Tribunal de résidence implanté dans sa
commune. Sa pression sur les juges aurait été telle que la partie
perdante a finalement pu gagner le procès.
Les juges soumis à une telle obstruction se trouvent complètement
démunis, et n’ont d’autre recours que de soumettre le conflit à leurs
supérieurs hiérarchiques. Outre que la partie qui avait gagné le procès
tarde injustement à rentrer dans ses droits, la justice est humiliée et
discréditée auprès des justiciables qui la jugeront impuissante face à la
toute puissance de l’administrateur.
1.5 La société civile, les bashingantahe et les magistrats
Dans certaines provinces du pays, les magistrats et les
bashingantahe reprochent à quelques associations de la société civile
d’empiéter sur leurs domaines de compétence. Les plus visés seraient la
commission Justice et Paix et les parajuristes de Global Rights qui s’en
défendent.
Les bashingantahe reprochent à la commission Justice et paix,
spécialement dans les provinces de Gitega, Karuzi et Mwaro, de vouloir
se substituer aux juridictions pour trancher les litiges.
Quant aux parajuristes, leur travail est critiqué aussi bien par les
bashingantahe que par les magistrats. Les premiers les accusent de
vouloir se substituer aux bashingantahe sans avoir été investis. Les
seconds estiment que les parajuristes désorientent les justiciables qui
voient ensuite leurs recours en justice rejetés pour cause de
dépassement de délai.
Par ailleurs, certains justiciables, après avoir perdu leurs procès en
justice, iraient ensuite se confier aux parajuristes dans l’espoir d’une
révision de la décision judiciaire. Or, une décision judiciaire ne peut être
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