la justice de proximite au burundi realites et perspectives

La justice de proximité au Burundi, réalités et perspectives
De nombreux conflits familiaux découlent des infractions de
polygamie, « d’entretien de concubinage » et d’adultère : inégalité de
traitement entre enfants issus d’un même père, conflits de succession,
dilapidation des biens du ménage légal par le père de famille au profit de
la concubine ou de la complice d’adultère, querelles, etc. C’est ainsi que
certains participants et particulièrement les membres des associations
féminines ont demandé de renforcer la peine prévue pour les infractions
de polygamie, « d’entretien de concubinage » et d’adultère.
Dans la maison conjugale, « l’entretien d’une concubine » constitue
une infraction sur plainte, qui donne rarement lieu à des poursuites. En
effet, la femme offensée n’ose pas porter plainte par peur de représailles
économiques et physiques du mari. Les participantes SAB demande
d’en faire une infraction poursuivie par le ministère Public
indépendamment de toute plainte.
Toujours dans la province de Muyinga, il existe une surprenante
pratique de séduction amoureuse entre un beau-père et sa bru, mais
aussi entre un fils et une jeune épouse de son père. Il arrive en effet
qu’un homme âgé détourne sa bru et lui donne des vaches en cadeau
pour la ravir à son propre fils. En kirundi, cette pratique s’appelle
gukázānura ou gutêra intobó. A la longue, lorsque son fils s’en rendra
compte, il se résoudra à prendre une deuxième femme, abandonnant
ainsi la première à son père.
En cas de remariage d’un homme âgé avec une jeune femme, il
arrive à l’inverse que l’un de ses fils le trompe avec cette dernière,
jusqu’à la conquérir définitivement.
Dans la région du Moso, les bashingantahe qui prennent une
deuxième femme doivent choisir entre le renvoi de cette dernière et
l’exclusion de l’institution des bashingantahe.
Dans certaines provinces comme Muramvya et Rutana, on pratique
le rapt des jeunes filles pour les obliger à accepter le prétendant. Cet
acte se dénomme gutérura, qui signifie soulever. Dans la commune de
Rutegama de la province Muramvya par exemple, les jeunes hommes
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