la justice de proximite au burundi realites et perspectives

La justice de proximité au Burundi, réalités et perspectives
des sexes à l’aide de la violence (art 385 du Code Pénal). L’imprécision
de la loi comme le tabou attaché à la sexualité contribuent à la sousestimation
de ce phénomène et cela malgré le fait que les organisations
de droits de l’Homme ont largement contribué à la dénonciation de ces
crimes. Les victimes et les témoins sont encore réticents à briser le
silence sur les violences sexuelles, par crainte de représailles et parce
que le viol est perçu comme un déshonneur pour la victime comme sa
famille. Par ailleurs, les policiers ne sont souvent pas formés à l’accueil
des victimes de viols et les victimes hésitent à déposer plainte. En
novembre 2005, les statistiques de la police faisaient état de 22 cas de
viols tandis que l’ONUB relevait pour ce même mois, 44 cas. 34 Les
violences sexuelles auraient cours dans l’ensemble des provinces du
pays. Les auteurs de viols agissent souvent sous l’emprise de l’alcool ;
l’oisiveté et la présence de mouvements armés sont considérées comme
contribueraient à l’augmentation des cas de viols. D’autre part, les viols
sont favorisés par la « persistance de certaines croyances selon
lesquelles le viol d’enfants, de femmes âgées et de parents (en
l’occurrence la mère), aiderait à la guérison du VIH/SIDA et de
l’impuissance sexuelle des auteurs. 35 » Ou encore, le fait que la tradition
acceptait que « le règlement à l’amiable demeure la règle en la matière :
les « bashingantahe » imposent des réparations matérielles ou
financières aux auteurs, et vont jusqu’à faire des propositions de
mariage entre la victime et son violeur. Ce qui assure l’impunité aux
auteurs présumés. Le nombre de cas rapportés représente une petite
fraction du nombre réel de cas. 36 » Alors que la majorité des participants
aux SAB ont désapprouvé les méthodes des bashingantahe, une
minorité a soutenu le fait que leur intervention permettrait de
sauvegarder la cohabitation du voisinage, les auteurs présumés étant
dans la plupart des cas de viols des voisins ou des personnes connues
des victimes.
34 ONUB division de droits de l’Homme, Rapport mensuel, novembre 2005.
35 ONUB division de droits de l’Homme, Rapport trimestriel, juillet-septembre 2005.
36 Ibid.
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