Fissuration des mortiers - CSTB
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Influence de la carbonatation sur la fissuration<br />
FIG. 4.14: Évolution <strong>des</strong> déformations de fluage du mortier CEReM3 durant les 3 phases de<br />
conditionnement<br />
Analysons en détail les courbes de fluage obtenues au cours <strong>des</strong> différentes phases de conditionnement<br />
:<br />
– Pendant la phase de conditionnement : le fluage mesuré pendant cette étape semble correpondre<br />
à la composante de fluage propre à court terme du mortier. En effet, l’échantillon<br />
démoulé à 1 jour, est exposé aux mêmes conditions de séchage que toutes les autres<br />
éprouvettes. La perte en masse et le retrait de <strong>des</strong>siccation doit donc globalement être<br />
stabilisé lorsque l’essai de fluage est commencé (au bout de 27 jours). Les déformations<br />
mesurées sont assez importantes (environ 500 µm/m) et se stabilisent vite.<br />
– Pendant la première phase de carbonatation (à 3 % de CO2) : très rapidement après<br />
l’augmentation de la teneur en CO2 dans l’enceinte, une déformation supplémentaire<br />
de fluage apparaît sur les courbes. Comme pour la phase précédente, l’augmentation<br />
<strong>des</strong> déformations se produit relativement rapidement, avec une cinétique comparable au<br />
fluage propre à court terme. S’ensuit alors une deuxième phase, plus lente, qui s’apparente<br />
à une déformation de fluage à long terme. La valeur de la déformation est conséquente,<br />
elle est légèrement plus importante que celle induite par le fluage lors de la phase de<br />
conditionnement (environ 600 µm/m). Cependant, la déformation mesurée contient entre<br />
autre, la part <strong>des</strong> déformations dûes au retrait libre de carbonatation. Nous avons mesuré<br />
précédemment, une valeur du retrait libre de carbonatation environ égale à 250<br />
µm/m sur <strong>des</strong> éprouvettes 2×4×16 cm, dont les dimensions sont comparables à celles<br />
de l’éprouvette utilisée pour l’essai de fluage (3×4×5,75 cm). Par conséquent, l’autre<br />
part <strong>des</strong> déformations enregistrées est la conséquence directe d’un fluage lié soit au<br />
phénomène de carbonatation à proprement parlé soit d’une <strong>des</strong>siccation liée au relargage<br />
d’eau dans la porosité.<br />
– Pendant la seconde phase de carbonatation (à 100 % de CO2) : lorsque la concentration<br />
en CO2 passe à 100 %, une déformation supplémentaire est enregistrée. Comme lors de<br />
la phase précédente, une part de ces déformations est à mettre au crédit du retrait de<br />
carbonatation. Celui-ci est égal à environ 350 µm/m sur les éprouvettes 2×4×16 cm. Or,<br />
la valeur totale <strong>des</strong> déformations mesurées lors de l’essai de fluage est de presque 1300<br />
µm/m. L’importance du processus de carbonatation sur le fluage du mortier est à nouveau<br />
confirmée lors de cette seconde phase. De plus, l’importance du phénomène est, comme<br />
pour le retrait, dépendant de la concentration en CO2 dans l’enceinte de carbonatation.<br />
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