Fissuration des mortiers - CSTB
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Étude <strong>des</strong> phénomènes chimiques et physiques agissant sur le comportement <strong>des</strong> <strong>mortiers</strong><br />
Cependant, cette classification est très peu respectée et au vu <strong>des</strong> synthèses variées trouvées<br />
dans la littérature sur ce sujet, il semble bien difficile de distinguer clairement ces différentes porosités.<br />
En effet, les frontières entre celles-ci varient beaucoup d’un auteur à l’autre. Néanmoins,<br />
nous les avons classées de la manière suivante, en choisissant délibérément <strong>des</strong> intervalles<br />
d’échelles assez larges :<br />
– La porosité du gel de C-S-H (entre 0,1 et 50 nm environ). D’après Powers, cette porosité<br />
est intrinsèque au gel de C-S-H et sa valeur se situe autour de 28 %. D’après Baroghel-<br />
Bouny (Baroghel-Bouny 1994 [15]), certains modèles de la littérature différencient les<br />
pores inter-cristallites <strong>des</strong> pores intra-cristallites. Les premiers sont situés entre les particules<br />
de gel tandis que les seconds sont extrêmement petits (quelques Angströms) et<br />
situés à l’intérieur même <strong>des</strong> particules. Toujours d’après Baroghel-Bouny, la frontière<br />
entre ces deux porosités est assez floue et n’a jamais été clairement établie. Toutefois, le<br />
modèle de Feldman et Sereda (Feldman et Sereda 1968 [9]) propose de représenter ces<br />
deux types de porosité. Sur la figure 1.2, on remarque les espaces fins entre les feuillets<br />
(porosité intra-cristallites) et les vi<strong>des</strong> créés par l’empilement désordonné de ces derniers<br />
(porosité inter-cristallites).<br />
L’étude par RMN du proton réalisée par Porteneuve (Porteneuve 2001 [16]) a permis<br />
d’affiner la <strong>des</strong>cription de cette gamme de porosité. Elle a montré que pour <strong>des</strong> pores<br />
inférieurs à 5 nm, on se siturait plutôt dans la gamme <strong>des</strong> pores inter lamellaires. Tandis<br />
que pour <strong>des</strong> pores compris entre 5 et 10 nm, il s’agirait davantage de défauts d’empilement<br />
<strong>des</strong> cristallites. Les pores compris entre 10 et 50 nm, quant à eux, résulteraient de<br />
lacunes de crsitallites.<br />
La nécessité d’expliquer certains constats d’expérience a poussé d’autres auteurs à<br />
modéliser la structure <strong>des</strong> C-S-H et de ce fait la porosité inter-cristallites. C’est le cas<br />
de Jennings (Jennings 2000 [17]) qui, avec sa représentation <strong>des</strong> amas d’hydrates par<br />
<strong>des</strong> sphères de 2 nm de diamètre (cf. paragraphe 3.1.2), tente d’expliquer les importantes<br />
dispersions dans les mesures de surfaces spécifiques par adsoprtion d’eau ou d’azote.<br />
La porosité <strong>des</strong> C-S-H (LD) serait perméable à l’azote alors que celle <strong>des</strong> C-S-H (HD)<br />
demeurerait inaccessible comme l’illustre la figure 1.4.<br />
FIG. 1.4: Représentation <strong>des</strong> deux types de C-S-H, Low Density (LD) à gauche et High Density<br />
(HD) à droite, tirée de (Thomas et Jennings 2006 [18])<br />
– La porosité capillaire (entre 50 nm et 10 µm). On a tendance à regrouper dans cette<br />
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