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Fissuration des mortiers - CSTB

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Étude <strong>des</strong> phénomènes chimiques et physiques agissant sur le comportement <strong>des</strong> <strong>mortiers</strong><br />

1 Introduction<br />

Ce premier chapitre est consacré à une revue bibliographique non exhaustive sur le processus<br />

d’hydratation <strong>des</strong> matériaux cimentaires. Cette étude constitue une base de connaissance<br />

de la microstructure et de son développement au cours de l’hydratation. Elle nous aide à comprendre<br />

les mécanismes chimiques et physiques mis en jeu dès les premiers instants après la<br />

mise en oeuvre. Elle nous permet également d’être averti <strong>des</strong> conséquences de l’exposition aux<br />

conditions extérieures, qui peuvent difficilement être contrôlées lors de l’application du mortier.<br />

Pour finir, l’analyse de l’effet de plusieurs adjuvants sur les principales propriétés <strong>des</strong> <strong>mortiers</strong><br />

est discutée et contribue à une meilleure compréhesion <strong>des</strong> phénomènes observés lors de la<br />

campagne expérimentale.<br />

2 L’hydratation<br />

Lorsque l’on évoque la réaction d’hydratation <strong>des</strong> matériaux cimentaires, on fait référence,<br />

en réalité, à de nombreux processus chimiques et physiques, faisant intervenir tous les composés<br />

du ciment. Le clinker en est le composé majoritaire lorsqu’on s’intéresse à un ciment Portland<br />

(type CEM I), mais, du gypse est également introduit lors de sa fabrication afin de réguler la<br />

prise. Les quatres composés principaux du clinker sont : le silicate tricalcique noté C3S, le silicate<br />

bicalcique ou C2S, l’aluminate tricalcique C3A et l’aluminoferrite tetracalcique C4AF. En<br />

présence d’eau, ces composés vont réagir et former les principaux hydrates de la pâte de ciment,<br />

à savoir : le silicate de calcium hydraté ou C-S-H, la portlandite Ca(OH)2, le trisulfoaluminate<br />

de calcium appelé aussi ettringite (noté AFt) et le monosulfoaluminate (noté AFm).<br />

D’un point de vue purement chimique, deux théories se sont très longtemps opposées pour<br />

tenter d’expliquer les mécanismes mis en jeu lors de la réaction d’hydratation. Henri Le Chatelier<br />

(Le Chatelier 1887 [1]), dans sa thèse, généralisa une théorie de l’hydratation pour tous<br />

les liants hydrauliques à partir de résultats obtenus sur du gypse. Le système anhydre, mis en<br />

contact avec l’eau, doit se dissoudre et sursaturer la solution. La différence de solubilité entre<br />

l’hydrate et le composé anhydre, fait précipiter les hydrates, ce qui provoque une réduction de<br />

la concentration en ions dissous dans la solution. Ce mécanisme peut ainsi se repéter dans le<br />

temps et l’enchevêtrement progressif <strong>des</strong> cristaux, explique le phénomène mécanique de durcissement.<br />

Michaelis (Michaelis 1909 [2]), quant à lui, défendait une théorie qualifiée de colloïdale<br />

ou topochimique. Celle-ci s’appuie sur le fait que les produits d’hydratation se forment sur le<br />

grain anhydre, formant un gel quasiment insoluble, sorte de barrière autour du grain de ciment.<br />

Il semblerait que les deux théories puissent s’appliquer à différents moments de l’hydratation<br />

et pour différents hydrates. Dans le cas <strong>des</strong> C-S-H notamment, la germination et la croissance<br />

s’opère aussi bien à partir de la solution interstitielle, qu’à proximité du grain de ciment<br />

(Garrault et Nonat 2001 [3]). De surcroît, de nombreuses recherches sont encore menées sur ce<br />

sujet car tous les phénomènes ne sont pas encore totalement élucidés.<br />

2.1 Hydratation du C3A<br />

En l’absence de gypse, l’hydratation du C3A est extrêmement rapide, exothermique et perturbe<br />

l’hydratation <strong>des</strong> silicates. Il s’en suit un phénomène de prise très rapide, empêchant la<br />

mise en oeuvre du matériau. Pour remédier à cela, les cimentiers incorporent systématiquement<br />

du gypse dans la composition de leur ciment. Ainsi, la réaction <strong>des</strong> aluminates avec le sulfate<br />

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