Fissuration des mortiers - CSTB
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Prise en compte du couplage hydratation-séchage pour la modélisation du retrait de<br />
<strong>des</strong>siccation<br />
1 Introduction<br />
Dans ce chapitre, nous nous appuyons sur la campagne expérimentale menée sur le mortier<br />
CEReM2 dans le chapitre 4. Dans cette étude, nous avons montré que le couplage entre hydratation<br />
et séchage au jeune âge, pouvait sévèrement perturber le retrait de <strong>des</strong>siccation et ainsi diminuer<br />
les risques de fissuration d’une couche mince de mortier sur son support. Le but de cette<br />
modélisation est d’arriver à représenter le retrait d’une éprouvette soumis à la <strong>des</strong>siccation à diverses<br />
échéances de maturité. Le modèle que nous avons développé s’appuie, dans sa structure<br />
principale, sur les travaux réalisés par Haouas (Haouas 2007 [73]). Cependant, afin de mieux<br />
tenir compte du couplage entre hydratation et séchage, un nouveau modèle d’hydroactivation a<br />
été développé. Ce dernier prend en compte l’épuisement de l’eau par les deux processus, ainsi<br />
que l’arrêt de l’hydratation lorsque la teneur en eau <strong>des</strong>cend au <strong>des</strong>sous d’une valeur limite<br />
(correspondant à une humidité relative interne calculable grâce à l’isotherme). D’autre part, une<br />
nouvelle représentation plus physique de la distribution de la taille <strong>des</strong> pores a été implantée.<br />
Celle-ci nous permet par exemple, de calculer les isothermes d’adsorption de vapeur d’eau en<br />
fonction de l’avancement de la réaction d’hydratation. Ainsi, la connaissance de cet indicateur<br />
permet de définir <strong>des</strong> conditions de séchage plus réalistes et directement dépendantes de l’hydratation<br />
et donc de la porosité en peau de l’éprouvette. En effet, il est désormais possible dans<br />
le modèle, d’imposer une condition aux limites en humidité relative extérieure, qui est directement<br />
reliée à la teneur en eau sur la surface du mortier exposé à la <strong>des</strong>siccation. Le modèle<br />
complet a été implémenté dans un code de calcul aux éléments finis : CAST3M, développé au<br />
CEA.<br />
2 Modélisation de l’hydratation<br />
2.1 Analyse de l’existant<br />
2.1.1 L’approche microscopique<br />
L’hydratation <strong>des</strong> matériaux cimentaires est, comme nous l’avons décrit au premier chapitre,<br />
un processus chimique complexe. Plusieurs modèles décrivent, à l’échelle microscopique,<br />
l’évolution de la microstructure au cours de l’hydratation. Ils permettent, entre autres, d’accéder<br />
à <strong>des</strong> données tels que le degré d’hydratation, la porosité capillaire ou le seuil de percolation<br />
mécanique. Parmi les « Integrated particle kinetics models 1 » les plus renommés, on trouve le<br />
modèle du NIST 2 dénommé CEMHYD3D développé par Bentz et Garboczi (Bentz et Garboczi<br />
1991 [97]), le modèle HYMOSTRUC dévelopé par Van Breugel à l’université de Delft (Van<br />
Breugel 1991 [98]) et le modèle développé par Navi et Pignat à l’EPFL 3 (Navi et Pignat 1996<br />
[99]).<br />
Les algorithmes de résolution de ces modèles reposent sur <strong>des</strong> fondements différents. CEM-<br />
HYD3D est basé sur <strong>des</strong> automates cellulaires unitaires <strong>des</strong>tinés à former la microstructure. Ces<br />
voxels, correspondant à un volume d’1 µm 3 , représentent les différents composés du ciment anhydre.<br />
Ils se dissolvent, diffusent dans la porosité et réagissent avec l’eau et les autres espèces<br />
1 Appelation anglosaxone <strong>des</strong> modèles décomposant la microsctrure en éléments unitaires géométriques simples<br />
(sphères, carrés), représentant les composés du ciment ou le grain anhydre lui-même et intéragissant entre eux<br />
2 National Institute of Standards and Technology<br />
3 Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne<br />
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