Fissuration des mortiers - CSTB
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Conception de l’essai à l’anneau adapté aux couches minces<br />
La mise en oeuvre <strong>des</strong> <strong>mortiers</strong> s’est déroulée dans les mêmes conditions. Après 5 minutes<br />
de malaxage, ces derniers sont coulés dans leurs moules respectifs puis protégés de tout séchage<br />
par un film de polyane pendant 24h. Suite à cette brève cure, les deux anneaux sont décoffrés<br />
puis exposés à un séchage dans l’enceinte climatique à 23 ± 2 ˚ C et 50 ± 5 % d’humidité relative.<br />
L’évolution de la déformation <strong>des</strong> anneaux laiton et de la contrainte induite dans l’anneau<br />
mortier est présentée en figure 2.17. La déformation mesurée correspond à la moyenne enregistrée<br />
sur les deux jauges. La contrainte est calculée à partir de cette déformation moyenne.<br />
Epsi anneau (micrometres/metres)<br />
50<br />
0<br />
-50<br />
-100<br />
-150<br />
Mortier B<br />
Mortier C<br />
-200<br />
0 5 10 15 20<br />
Temps (jours)<br />
Sigma mortier (MPa)<br />
2<br />
1<br />
0<br />
-1<br />
-2<br />
Mortier B<br />
Mortier C<br />
-3<br />
0 5 10 15 20<br />
Temps (jours)<br />
FIG. 2.17: Évolution <strong>des</strong> déformations de l’anneau (à gauche) et de la contrainte résiduelle<br />
induite (à droite) <strong>des</strong> <strong>mortiers</strong> industriels notés B et C<br />
Suivons de manière chronologique l’évolution <strong>des</strong> courbes pour ces deux <strong>mortiers</strong> :<br />
– Entre 0 et 1 jour : Durant cette période, alors que les deux anneaux mortier sont encore<br />
dans leurs moules à l’abri du séchage, un gonflement est observé. Celui-ci se traduit par<br />
une évolution positive de la déformation de l’anneau laiton (traction) qui indique que<br />
le mortier, bien accroché à son support, subit un gonflement. Cette expansion, pour le<br />
mortier B, d’environ 20 µm/m, peut être considérée comme assez faible. Au contraire,<br />
le gonflement du mortier C, entraînant une déformation de l’anneau de 50 µm/m, est<br />
plus conséquent. En effet, le mortier C contient du sulfo-alumineux, dont l’hydratation<br />
est extrêmement rapide et dont le principal hydrate est l’éttringite, produit qui contrôle<br />
l’expansion. Les propriétés expansives de l’éttringite sont accentuées en présence d’une<br />
forte concentration en chaux (Peysson 2005 [78]), qui doit être présente dans notre mortier<br />
(composition ternaire).<br />
– Entre 1 et 6 jours : Au bout d’un jour, les deux anneaux mortier sont démoulés et placés<br />
dans l’enceinte climatique contrôlée en température et en humidité relative. Une légère<br />
variation est observée à cet instant sur les deux courbes, elle est provoquée par la variation<br />
thermique brutale en peau de l’échantillon. Par la suite, les contraintes résiduelles<br />
dans les deux matériaux évoluent très différemment. Celles induites dans le mortier B<br />
évoluent rapidement et atteignent rapidement une valeur critique à 6 jours, occasionnant<br />
une macro-fissuration de l’échantillon (fissure traversante de l’anneau en mortier de<br />
l’ordre du millimètre). Cette fissuration est matérialisée sur la courbe par la brutale variation<br />
de déformation qu’elle engendre. Elle peut ensuite être constatée de visu sur l’anneau<br />
mortier. A l’opposé, le mortier C subit <strong>des</strong> déformations non linéaires beaucoup plus importantes<br />
(fluage ou micro-fissuration) qui se traduisent par une relaxation de contraintes<br />
conséquentes et une stabilisation de la contrainte résiduelle progressive.<br />
– Après 6 jours et jusqu’à la fin de l’essai : Seules les déformations pour le mortier C<br />
sont encore enregistrées puisque le mortier B n’est plus solidaire de l’anneau laiton. Ces<br />
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