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Fissuration des mortiers - CSTB

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Étude <strong>des</strong> phénomènes chimiques et physiques agissant sur le comportement <strong>des</strong> <strong>mortiers</strong><br />

traités thermiquement ou les bétons à très hautes performances, ne subissent que très peu de<br />

déformations dûes au fluage. Ensuite, il est nécessaire de distinguer le fluage à court terme qui<br />

intervient assez rapidement après le chargement (quelques jours) et le fluage à plus long terme<br />

caractérisé par une cinétique plus lente.<br />

Pour le fluage à court terme, de nombreux mécanismes sont supposés en être la cause. Celui<br />

qui semble le plus probable, au vu <strong>des</strong> résultats expérimentaux, est la migration de l’eau adsorbée<br />

dans la porosité capillaire. Cette diffusion surfacique dans les couches adsorbées résulte<br />

d’un transfert <strong>des</strong> molécules d’eau et à un déséquilibre thermodynamique local qui entraînent<br />

une déformation du squelette solide.<br />

En ce qui concerne le fluage à plus long terme, la théorie qui semble faire l’unanimité est le<br />

glissement entre les feuillets de C-S-H (Baˇzant et coll. 1997 [45], Ulm et coll. 1999 [46]). Cette<br />

hypothèse va dans le sens de plusieurs observations expérimentales, notamment de substitution<br />

de l’eau dans l’échantillon par du méthanol. Ce dernier s’adsorbe physiquement sur les feuillets<br />

de C-S-H et facilite le glissement entre eux, le fluage mesuré est alors plus important. Un schéma<br />

illustrant le phénomène est représenté en figure 1.13.<br />

FIG. 1.13: Schéma représentant le mécanisme du fluage à long terme proposé par Baˇzant<br />

(Baˇzant et coll. 1997 [45]), représenté par Benboudjema (Benboudjema 2002 [44])<br />

6.3 Le fluage de <strong>des</strong>siccation ou effet « Pickett »<br />

Au paragraphe précédent, nous avons évoqué la part de fluage qui s’opère sur un échantillon<br />

qui n’est pas soumis à un séchage. À présent, si cet échantillon subit une contrainte mécanique<br />

constante et conjointement une <strong>des</strong>siccation, il accusera une déformation beaucoup plus importante.<br />

Or, nous avons pourtant souligné précédemment qu’un béton préalablement séché ne<br />

fluait pratiquement pas. Ce paradoxe a été mis en évidence expérimentalement par Pickett (Pickett<br />

1942 [47]), qui a donné son nom au phénomène.<br />

Comme pour le fluage propre, parmi les nombreux mécanismes tentant d’expliquer ces<br />

observations, aucun ne fait encore l’unanimité pour les spécialistes du domaine (Benboudjema<br />

2002 [44]). De plus, il est difficile de découpler tous les phénomènes liés au comportement non<br />

linéaire <strong>des</strong> matériaux cimentaires. C’est pourquoi, le fluage de <strong>des</strong>siccation peut s’expliquer<br />

en partie par <strong>des</strong> effets structuraux, liés à la fissuration du béton induite par le séchage et le<br />

chargement mécanique. Cependant, cette approche macroscopique ne suffit pas à expliquer<br />

entièrement l’effet Pickett (Baˇzant et coll. 1997 [45], Benboudjema 2001 [48]). En effet,<br />

une part de fluage intrinsèque associée à la physico-chimie, doit également en être la cause.<br />

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