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Fissuration des mortiers - CSTB

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3.7 Discussion autour <strong>des</strong> résultats<br />

Influence de la carbonatation sur la fissuration<br />

Lors de l’essai à l’anneau, nous avons mis en évidence que les contraintes générées par<br />

le retrait de carbonatation, ne conduisaient pas forcément à une macro-fissuration de l’anneau<br />

en mortier, mais à une relaxation progressive à long terme. A travers les essais de retrait libre<br />

et de fluage en compression réalisés en parallèle, nous pouvons émettre un certain nombre<br />

d’hypothèses sur les mécanismes pouvant être impliqués dans ce phénomène. Les données tirées<br />

de la littérature peuvent également éclairer l’interprétation de nos résultats.<br />

D’un point de vue mécanique, le relâchement <strong>des</strong> contraintes constaté lors de l’essai à<br />

l’anneau pendant la première phase de carbonatation, peut être analysé de deux manières.<br />

En premier lieu, il peut être expliqué par un effet structural de micro-fissuration diffuse autour<br />

de l’anneau, provoqué par le retrait de carbonatation. Cependant, il peut aussi impliquer<br />

<strong>des</strong> phénomènes physico-chimiques complexes induisant <strong>des</strong> déformations différées de fluage.<br />

Dans cette étude, nous avons caractérisé le fluage en compression. Or, c’est plutôt le fluage<br />

en traction qui induit une relaxation <strong>des</strong> contraintes et permet de limiter la fissuration. Dans la<br />

littérature, on associe généralement les mêmes mécanismes aux deux composantes (traction et<br />

compression) de fluage. Par ailleurs, les complaisances du fluage propre en compression et en<br />

traction sont réputées être du même ordre de grandeur (Brooks et Neville 1977 [92]). Qualitativement,<br />

on peut supposer que les déformations qui se développent en traction lors de l’essai à<br />

l’anneau, sont aussi importantes que celles qui sont mesurées lors de l’essai en compression.<br />

Attachons nous à décrire plus particulièrement les mécanismes responsables du fluage à<br />

court et à long terme. Les mouvements d’eau dans les capillaires sont généralement tenus pour<br />

responsables de la composante à court terme (cf. chapitre 1, paragraphe 6.2.1), alors que c’est<br />

à l’échelle nanométrique, par les glissements entre feuillets <strong>des</strong> C-S-H, qu’on explique la composante<br />

à plus long terme. Ces hypothèses peuvent expliquer les observations tirées de l’essai<br />

de fluage. En effet, très rapidement après le début de la carbonatation, un relargage d’eau dans<br />

la porosité est constaté et confirmé par les mesures de perte en masse et de retrait libre. Celui-ci<br />

est d’autant plus conséquent que la teneur en CO2 est importante. On constate parallèlement à<br />

cela, une importante déformation de fluage à court terme. On peut donc supposer que c’est le<br />

relargage d’eau dans la porosité qui est lié directement à l’intensité du fluage à court terme du<br />

matériau en train de se carbonater. Thiery (Thiery 2005 [90]) a montré, par gammadensimétrie 2<br />

une nette augmentation du taux de saturation sur un béton préalablement séché puis carbonaté<br />

(cf. figure 4.15). Il constate que dans la zone carbonatée, le taux de saturation passe de 0,2 à 0,5<br />

et montre que c’est la carbonatation de la portlandite qui est essentiellement responsable de cet<br />

accroissement d’humidité. Dès lors, on peut légitimement se demander si le départ de cette eau<br />

n’est pas la source d’un fluage de <strong>des</strong>siccation.<br />

2 technique non <strong>des</strong>tructive fondée sur l’interaction <strong>des</strong> rayons gamma γ issus d’une source radioactive de Cesium<br />

127 avec l’échantillon, permettant d’obtenir <strong>des</strong> profils de teneur en eau, de carbonatation ou de porosité sur<br />

<strong>des</strong> tranches de 6 mm en moyenne<br />

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