Fissuration des mortiers - CSTB
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Prise en compte du couplage hydratation-séchage pour la modélisation du retrait de<br />
<strong>des</strong>siccation<br />
6.5 Simulation de l’influence du temps de démoulage sur le retrait de <strong>des</strong>siccation<br />
Maintenant qu’on dispose à la fois de l’évolution de la pression capillaire avec la porosité<br />
(avec le sous-modèle de distribution de la taille <strong>des</strong> pores) et du module d’Young avec le degré<br />
d’avancement de l’hydratation, on peut calculer en chaque point de Gauss les déformations dûes<br />
au retrait de <strong>des</strong>siccation. La figure 6.19 présente les courbes numériques de ces déformations<br />
pour le mortier CEReM2 séché à 1, 2 et 3 jours.<br />
FIG. 6.19: Courbes numériques d’évolution du retrait libre de <strong>des</strong>siccation dans un quart<br />
d’éprouvette 2×4×16 de mortier CEReM2 soumise à la <strong>des</strong>siccation à 1, 2 et 3 jours<br />
Nous n’avons volontairement pas comparé les résultats expérimentaux avec cette simulation<br />
dans la mesure où ces calculs ne prennent pour l’instant en compte que la composante élastique<br />
<strong>des</strong> déformations. Afin de se rapprocher <strong>des</strong> conditions réelles, il faudrait impérativement<br />
disposer d’un modèle de fluage de <strong>des</strong>siccation. Plusieurs auteurs ont d’ailleurs montrés<br />
expérimentalement l’importance <strong>des</strong> déformations viscoélastiques au jeune âge (Baˇzant et Prasannan<br />
1989 [129], De Schutter et Taerwe 1997 [130]). D’autre part, l’homogénéisation <strong>des</strong><br />
déformations de retrait (basé sur le modèle présenté au paragraphe 6.3), ne permet pas de quantifier<br />
finement l’effet capillaire à l’échelle de la microstructure. Un modèle micromécanique<br />
plus élaboré, comme celui élaboré notamment par Dormieux (Dormieux 2005 [131]) permettrait<br />
de mieux rendre compte <strong>des</strong> effets de blocage localisés (grains de ciment notamment).<br />
Malgré cela, le modèle parvient bien à reproduire les tendances observées expérimentalement.<br />
En effet, le séchage précoce du mortier en ralentissant brutalement les cinétiques d’hydratation,<br />
limite grandement les déformations de retrait de séchage. Au contraire, lorsque le mortier est<br />
bien hydraté, on observe <strong>des</strong> déformations beaucoup plus conséquentes. Ces résultats ont bien<br />
confirmés l’importance du couplage hydratation-séchage dans ce type de matériau. Ceci est particulièrement<br />
intéressant dans une application type chape ou enduit pour laquelle le mortier est<br />
très souvent soumis à la <strong>des</strong>siccation en cours d’hydratation.<br />
7 Conclusions<br />
Dans ce dernier chapitre, nous avons proposé un modèle de retrait prenant en compte, de<br />
manière couplée, l’évolution de la porosité au cours de l’hydratation et le couplage entre hydra-<br />
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