Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RIVISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖZETÏ
MISSION HUMANITAIRE
La vie comme passion
Marie-Madeleine Giro dia s,
infirmière à l'hôpital d'Aubagne
,. . .
est retournee SIX semaines au
Kurdistan avec "Médecins du
Monde". Témoignages de
visions d'un autre temps, où la
misère cotoie la mort et où la
vie semble un merveilleux
message d'amour ...
Merie.Medeleine Girodie. vecclnent quelque. enfents, "C'e.t un
peuple extreordlneirement ettechent", (Photo D.R.)
Marie-Madeleine
met de plus
en plus de
temps à s'acclimater
à la France. Aprés
six semaines passées au
Kurdistan à panser les
plaies gangrenées des
hommes, à soigner les enfants
qui ont perdu une
jambe ou un bras sur les
mines, les Français semblent
bien tristes, bien avides,
égoïstes, tout simplement
..•
"Et dans les hôpitaux,
.que1 gaspillage ..." sourit
Marie-Madeleine lorsqu'elle
voit ses collègues infirmières
utiliser, comme le
veut l'hygiène, pléthore de
compresses.
Quand au Kurdistan, les
souris courent sur le bloc
opératoire, que le flacon de
désinfectant dure plusieurs
jours pour des dizaines et
des dizaines d'opérés.
Destination
de Rania
l'h6pital
Depuis 1988,Marie-Madeleine
Girodias, infirmière
à l'hôpital d'Aubagne,
"profite" de ses congés annuels
pour partir en mission
avec Médecins du
Monde. Aprés la Cote d'Ivoire,
la Pologne et l'Irak,
elle est de nouveau retournée,
cette année, au Kurdistan
pour s'occuper de
l'hôpital de Rania, avec un
chirurgien et un infirmier
anestpésiste bénévole.
"La guerre est finie,
souligne Marie-Madeleine,
depuis que les Kurdes ont
obtenu leur indépendance.
Mais le pays est exsangue:
à cause de l'embargo de l'Irak,
la menace permanente
d'une invasion des frontières
par Saddam Hussein,
le Kurdistan subit en
plus les affrontements
journaliers des différentes
factions kurdès. :Et là-bas,
tout se règle au kalachnikov
..."
Economie
exsangue
Chaque habitant est
d'ailleurs armé pour se
protéger des pillages. L'économie
est au plus mal. Si
l'aide alimentaire permet
aux habitants de survivre,
l'inflation est telle que les
Kurdes ne peuvent acheter
le minimum pour couvrir
les enfants.
Marie-Madeleine, entre
deux cours de français et
des campagnes de vaccination
massives, a travaillé
dans les salles de l'hôpital,
où les opérations se sont
succédées. "On voit des
cho.sesincroyables. Des pathoiogies
que l'on ne peut
rencontrer en France: des
tumeurs énormes, des calculs
rénaux sur de tout jeunes
enfants, des femmes
enceintes ayant besoin d'une
césarienne et qui arrivent
à l'hôpital avec une
jambe du gamin sortant
L'h6pitel de Renie: pe. de couverture ni de drep•• ur le. lits. Quent
eux femllle., ene. mengent 6 m'me le .01. (Photo D.R.)
déjà de l'utérus ... Mais le
plus gros des opérations
touche les blessés qui arrivent
par dizaines. Tous
ont sauté sur des mines."
Opérations
déminage
de
Malgré les importantes
opérations de déminage,
les champs sont encore infestés.
Et la situation est
telle que lorsqu'un enfant
arrive, les intestins perforés,
les jambes arrachées
parce qu'il a sauté sur une
mine en gardant une vache,
la famille pleure autant
sur lui que sur le sort
de l'animal, si précieux en
ces temps, de disettfl ...
Marie-Madeleine n'a
pas le temps de s'apitoyer,
pas le temps de s'émouvoir
de ces images insoutenables.
Il lui reste simplement
une grande nostalgie,
et un immense désir de revoir
ce peuple "si attachant,
si extraordinaire". Et,
avant de préparer le prochain
voyage, Marie-Madeleine
raconte son expéri
e n ce, hi s t ai re de
relativiser un peu nos notions
de misère humaine,
et recommence à accumuler
médicaments, vêtements
chauds, fourniture
scolaire: "6000 enfants
suivent assidument l'école
qui fonctionne grâce à de
nombreuses associations:
France Libertés, Equilibre,
l'U.NICEF, et surtODt, les
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