Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RNISTA
STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖZETÎ
Nouveaux raids
aériens turcs dans
le nord de l'Irak
Forte de l'appui de l'Occident
dans la guerre qu'elle mène
contre le PKK, la Turquie a
relancé l'offensive contre les
rebelles kurdes dans le nord de
l'Irak. L'aviation turque a ainsi bombardé
lundi des régions du nord de
l'Irak à \a frontière turque dans une
série de raids contre des rebelles
kurdes de Turquie qui "s'apprêtaient
à des actions" sur le territoire turc,
ont indiqué des sources militaires à
Ankara. En Irak, des habitants du village
kurde de Hisan, non loin de la
frontière turque, ont confirmé ces
informations, en précisant que les
opérations militaires turques avaient
fait des victimes parmi les civils
kurdes de la région; deux personnes
auraient été tuées et treize autres
blessées lors du bombardement de
leur village, qui n'abritait pas de base
du PKK, par quatre avions et des
hélicoptères turcs.
Hormis ces "bavures", qu'il
ont d'ailleurs démenties, les militaires
turcs n'ont pu communiquer
aucun bilan d'éventuelles victimes
dans les rangs du PKK. Les raids de
lundi visaient 9 objectifs dans les
zones de Mezi, Karyaderi, Sinji et
Shivi, en territoire irakien, qui
auraient tous été détrults selon eux;
Les opérations se seraient poursuivies
pendant cinq heures pendant
lesquelles les avions turcs ont fait 16
sorties contre les rebelles du PKK.
Démentant les informations selon
lesquelles des civils kurdes irakiens
auraient été touchés par ces raids,
les militaires ont précisé qu'aucune
localité civile ne se trouve à moins de
4 km des objectifs bombardés et que
les dirigeants kurdes ont été informés
à l'avance des opérations de
l'aviation.
Après avoir obtenu le
consensus de l'Occident, et particulièrement
de l'Allemagne, sur le
PKK, au nom de la lutte "anti-terroriste",
les autorités d'Ankara se sont
lancées dans une vaste offensive
diplomatique afin de convaioore les
voisins de la Turquie, la Syrie, l'Iran
et le Kurdistan irakien, de coopérer
contre le PKK, ou du moins de ne
pas servir de base arrière pour les
rebelles kurdes. Ankara avait ainsi
appelé début novembre les Kurdes
d'Irak à respecter leurs engage-
[ gamk - 1er décembre 1993 ]
ments donnés à l'issue d'une opération
d'envergure de l'armée turque
dans le nord irakien contre le PKK en
automne, sur la présence du PKK
dans le nord de l'Irak, sous contrôle
des Kurdes irakiens. La Turquie
avait exigé que ces mesures soient
"prises par les forces qui tiennent le
nord de l'Irak sous leur contrôle afin
le PKK de s'y réinstaller". Le "gouvernement
kurde irakien avait pour
sa part démenti l'existence de bases
du PKK dans le nord de l'Irak.
Libération - l er décembre 1993
SECURITE
Le gouvernement dissout
deux associations kurdes
((Cesfaçades légales du PKK" se livreraient
c(à des actions de caractère terroriste ou délictuel".
Deux semaines après la rafle tou- Pasqua a refusé tout lien entre les décichant
les membres présumés en sions françaises et les interdictions
France du Parti des travailleurs du «anti-PKK» annoncées vendredi par
Kurdistan, ce mardi, Charles Pasqua a les autorités allemandes. na déclaré que
voulu à sa manière boucler le dossier lesujetavaitétéabordéltmdi,lorsd'une
policier de l'affaire. A sa demande, le rencontre à huis clos entre ministres de
Conseil des ministres d'hier matin a l'Intérieur européens, où l'on s'est pendissous
par décret deux importantes as- ché entre autres sur« lesmenaces de tersociations
présentées par le ministre de rorisme» et où le ministre français a
l'Intérieur comme «des façades lé- «proposé à bref délai un programmtl
gales du PKK qui, en France comme opérationnel».
dans d'autres pays d'Europe, se livre Cinq avocats des 24 Kurdes mis en
à des actions de caractère terroriste ou examen ag,rès la rafle du 18 novembre
délictwl., ns' agit du Comité du Kur - ont mimifesté hier leur étonnement en
distan et de la Fédération des associa- apprenant l'interdiction des deux assotions
culturelles et des travailleurs pa- ciations. «On estpassé d'un délit de sotriotes
du Kurdistan en France, lidarité à un délit äopinion». s'est ex-
Yekkom-Kurdistan, ainsi que de sept clamé Me Stéphane Maugendre. Avec
comités appartenant à cette dernière, ses collègues, Daniel Jacoby, Christine
qui rentreraient :>US les coups de la loi Martineau, William Boudon, Chrisde
janvier 1936 sur les groupes de com- tophe Voituriez, ils ont voulu exprimer
bat et les milices privées. leur désarroi devant une affaire judi-
Dans une conférence de presse tenue ciaire où, selon eux, «il n'y a rien inhier
après-midi, et sans rentrer dans les dividuellement dans les dossiers qui
détails des charges retenues contre les justifie ['incrimination d'association
deux associations (maisénurnérantplu- de malfaiteurs ~n relation avec une ensieurs
actes commis contre des intérêts treprise terroriste ».
turcs en France et attribués au PKK), Ezzat Dere, responsable du Comité du
Charles Pasqua a défini pour l'avenir Kl1rdistan à Paris, s'est insurgé contre
les limites des activités qui seront per- la dissolution d'associations qui n'aumises
aux 60 000 Kurdes résidant sur le raient jamais mené «des activités qui
territoire. «Lïmmensemajoritéd'entre violent la Constitnlion et la loi franeux
n'aspirent qu'à s'intégrer à la corn- çaises». Cette décision ne serait qu' «un
munautéfrançaise, et c'.est aussi notre ordre du gouvernement turc aux gouvœu.
De multiples associations kurdes vernements européens». Les deœ. asexistent
qui ont unobjet culturel. Il n'est sociations devraient se pourvoir devant
pas question de les interdire.» Charles le tribunal administratif. N. A.
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