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L'évaluation des politiques publiques urbaines. - Centre de ...

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- Jean-Pierre Nioche écrivait en 1982 8 : « Notre culture intellectuelle, d’autre part, conduit à<br />

donner un statut particulièrement fort aux tâches <strong>de</strong> conception par rapport aux fonctions<br />

opérationnelles. Cette tendance qui a plutôt favorisé le développement <strong>de</strong> la RCB en France,<br />

conduit à minimiser ce qui se passe après la décision... ».<br />

- c’est le principal reproche que A. Kurc lui faisait précisément en 1986 9 : « D’une façon<br />

générale, la RCB néglige tous les effets induits par les programmes, effets dont une vision<br />

systémique montrerait les conséquences imprévues ».<br />

- enfin, F. Rangeon 10 se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pour sa part en 1993 si « l’évaluation a posteriori ne risque<br />

pas <strong>de</strong> connaître le même sort que la RCB Les chances <strong>de</strong> réussite <strong>de</strong> l’évaluation<br />

semblent meilleures dans la mesure où il s’agit d’une démarche plus pragmatique et plus<br />

souple, échappant ainsi au risque d’une formalisation et d’une sophistication excessives ».<br />

Pour Vincent Spenlehauer, la nouveauté et la spécificité du phénomène évaluatif ne<br />

peuvent être réduites à la seule position <strong>de</strong> rupture que ses porteurs voudraient<br />

faire admettre « nécessairement » avec la RCB, au risque <strong>de</strong> mythifier l’évaluation <strong>de</strong><br />

<strong>politiques</strong> <strong>publiques</strong> et <strong>de</strong> transformer la RCB en un simple faire-valoir pratique. Mais<br />

la « déconstruction » d’une démarche, qui tire <strong>de</strong> façon très critique les leçons d’un<br />

phénomène RCB qui a fait vibrer une partie <strong>de</strong> l’administration française dans les années<br />

1970, permet <strong>de</strong> perpétuer la pertinence sous-jacente <strong>de</strong> la légitimité <strong>de</strong> questionnements,<br />

d’enjeux sociaux et <strong><strong>de</strong>s</strong> structures politico-administratives sur lesquels elle se fondait.<br />

Lorsqu’on se donne la peine <strong>de</strong> situer la genèse du phénomène évaluatif dans un contexte <strong>de</strong><br />

critique et, en définitive, <strong>de</strong> crise <strong>de</strong> l’Etat - contexte qui était celui <strong>de</strong> la charnière entre les<br />

années 70 et années 80 - et qui a partiellement suscité l’officialisation <strong>de</strong> facteurs dits <strong>de</strong><br />

« changements » administratifs, comme les lois <strong>de</strong> décentralisation, les techniques <strong>de</strong><br />

communication, la multiplication <strong><strong>de</strong>s</strong> cercles <strong>de</strong> qualité, <strong><strong>de</strong>s</strong> audits... dans un grand nombre<br />

d’administrations <strong>publiques</strong>, on est conduit à considérer l’opération RCB comme les<br />

prolégomènes à une démarche évaluative qui peut alors être considérée davantage<br />

comme sa révision, que comme sa négation majeure.<br />

En effet, l’évaluation <strong>de</strong> l’action administrative constitue un thème déjà présent dans la<br />

problématique RCB, à une époque où l’évaluation était entendue essentiellement comme une<br />

démarche d’i<strong>de</strong>ntification et d’analyse ex post <strong><strong>de</strong>s</strong> effets <strong>de</strong> l’action administrative. Cette<br />

définition est celle qui a dominé jusqu’à l’apparition d’un champ <strong>de</strong> controverses important sur<br />

l’évaluation à partir <strong>de</strong> l’année 1984, c’est-à-dire au moment où, précisément, la RCB<br />

disparaît sur un plan administratif avec la suppression <strong>de</strong> la commission RCB à la Direction<br />

<strong>de</strong> la prévision. Mais, <strong>de</strong>puis la fin <strong><strong>de</strong>s</strong> années 70, la démarche évaluative avait commencé sa<br />

montée en puissance dans le cadre <strong>de</strong> la RCB, jusqu’à former un bon quart <strong><strong>de</strong>s</strong> étu<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

lancées à partir <strong>de</strong> ces années-là.<br />

UN COLLOQUE FONDATEUR<br />

1983 : Colloque international sur l’évaluation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>politiques</strong> <strong>publiques</strong><br />

7 SPENLEHAUER Vincent, L’évaluation <strong>de</strong> politique, usages sociaux. Trois étu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> cas d’évaluation, Paris,<br />

L’Harmattan, 1995 (CDU 33014)<br />

8 NIOCHE Jean-Pierre, De l’évaluation à l’analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>politiques</strong> <strong>publiques</strong>, Revue française <strong>de</strong> science<br />

politique, vol. 32, n° 1, fév. 1982.- pp.32-61 (CDU)<br />

9 KURC A., Evaluer l’échec, revue Pour, n° 107, août 1986.- pp.18-24 (CDU)<br />

10 RANGEON F., La notion d’évaluation, in CURAPP, « L’évaluation dans l’administration », Paris, PUF, 1993<br />

(CDU 28940)<br />

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