L'évaluation des politiques publiques urbaines. - Centre de ...
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1985-86 : Commissariat général du Plan, IXe Plan, le Rapport Deleau 12<br />
• Une définition relativement stricte<br />
Afin d’éviter <strong>de</strong> possibles ambiguïtés dans un contexte marqué par l’attention croissante<br />
portée à l’évaluation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>politiques</strong> <strong>publiques</strong> le groupe <strong>de</strong> travail du IXe Plan présidé par<br />
Michel Deleau, en charge <strong>de</strong> cette réflexion sur les métho<strong><strong>de</strong>s</strong> d’évaluation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>politiques</strong><br />
<strong>publiques</strong>, s’est d’abord mis d’accord sur « une définition relativement stricte <strong>de</strong> l’évaluation<br />
permettant d’en organiser la démarche, notamment au plan méthodologique, et <strong>de</strong> mieux<br />
marquer ses rapports avec <strong><strong>de</strong>s</strong> genres voisins tels que les contrôles administratifs ».<br />
Cette définition « évaluer une politique publique, c’est reconnaître et mesurer ses<br />
effets propres » souligne : « <strong>de</strong>ux caractères importants <strong>de</strong> l’évaluation... :<br />
- Le premier a trait à la nature fondamentalement « extravertie » <strong>de</strong> la démarche<br />
évaluative, tournée vers l’extérieur <strong>de</strong> l’administration, puisqu’elle s’intéresse aux<br />
effets <strong>de</strong> l’action publique et diffère par là <strong><strong>de</strong>s</strong> procédures traditionnelles, notamment <strong>de</strong><br />
contrôle, largement internes et qui concernent la régularité <strong>de</strong> mise en oeuvre <strong><strong>de</strong>s</strong> moyens<br />
plus que <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats... l’évaluation peut ainsi constituer un levier important pour l’adaptation<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> interventions <strong>publiques</strong>, <strong>de</strong> leurs domaines ou <strong>de</strong> leurs modalités.<br />
- Le <strong>de</strong>uxième rési<strong>de</strong> dans la volonté <strong>de</strong> mesure quantitative. La reconduction sur longue<br />
pério<strong>de</strong>, sans justification réelle, <strong>de</strong> certaines <strong>politiques</strong>, par exemple en matière d’ai<strong><strong>de</strong>s</strong> aux<br />
entreprises ou <strong>de</strong> protections réglementaires, a, sans nul doute, été facilitée par l’absence <strong>de</strong><br />
toute évaluation quantitative, même sommaire, <strong>de</strong> leurs résultats effectifs ».<br />
• Métho<strong><strong>de</strong>s</strong> et mise en oeuvre<br />
Un examen <strong><strong>de</strong>s</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> existantes et <strong><strong>de</strong>s</strong> conditions <strong>de</strong> leur mise en oeuvre conduit le<br />
groupe <strong>de</strong> travail à souligner que la lenteur du développement <strong>de</strong> l’évaluation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>politiques</strong><br />
<strong>publiques</strong> en France ne peut être fondamentalement expliqué par la seule présence <strong>de</strong><br />
goulots d’étranglement techniques : une panoplie d’instruments existe, même si le cercle <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
spécialistes intéressés reste restreint.<br />
Deux lacunes flagrantes sont pointées :<br />
- un recours très peu développé à l’expérimentation, définie comme l’application d’une<br />
politique à un groupe <strong>de</strong> taille restreinte mais représentatif, avec mesure <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats avant<br />
généralisation éventuelle,<br />
- le manque d’outils aptes à fournir une représentation quantitative <strong><strong>de</strong>s</strong> comportements<br />
individuels et <strong>de</strong> la manière dont ils peuvent être influencés par les interventions <strong>publiques</strong>.<br />
L’absence <strong>de</strong> modèles micro-économiques et l’usage, parfois abusif <strong>de</strong> modèles macroéconomiques<br />
conduisent trop souvent à une appréciation exagérément comptable ou biaisée<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> interventions financières publique en matière <strong>de</strong> fiscalité, d’ai<strong><strong>de</strong>s</strong> ou <strong>de</strong> redistribution, ce<br />
qui ne permet en aucune manière <strong>de</strong> conclure au bien-fondé <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>politiques</strong> afférentes ou<br />
d’indiquer les voies <strong>de</strong> réforme souhaitables.<br />
Le groupe insiste, d’autre part, sur <strong>de</strong>ux fondamentales :<br />
- la règle dite <strong>de</strong> reproductibilité (avec affichage du protocole suivi par l’évaluateur) qui a<br />
pour objet <strong>de</strong> garantir une transparence méthodologique <strong><strong>de</strong>s</strong> évaluations,<br />
12 DELEAU Michel, NIOCHE Jean-Pierre, PENZ Philippe, POINSARD Robert : Evaluer les <strong>politiques</strong> <strong>publiques</strong> :<br />
métho<strong><strong>de</strong>s</strong>, déontologie, organisations, Commissariat général du Plan, Rapport du groupe <strong>de</strong> travail<br />
« Métho<strong><strong>de</strong>s</strong> d’évaluation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>politiques</strong> <strong>publiques</strong> », Paris, La Documentation française, 1986 (CDU 21532)<br />
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