L'évaluation des politiques publiques urbaines. - Centre de ...
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logique démocratique représentant la meilleurs protection contre le risque d’une dérive<br />
technocratique qui conduirait à n’envisager « l’efficacité <strong>de</strong> l’Etat » qu’à travers le seul critère<br />
d’une adaptation du système public aux normes et aux métho<strong><strong>de</strong>s</strong> en vigueur dans l’entreprise<br />
privée.<br />
Pointant la faiblesse globale <strong><strong>de</strong>s</strong> processus d’évaluation en France et l’absence d’une réelle<br />
organisation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> comme <strong>de</strong> l’offre, le Rapport Viveret a confirmé les conclusions<br />
du Rapport Deleau sur la nécessité <strong>de</strong> la mise en oeuvre d’une politique ambitieuse <strong>de</strong><br />
l’évaluation, passant notamment par son organisation institutionnelle et financière. Enfin, ce<br />
rapport a souligné la nécessité <strong>de</strong> transformer le « retard français » en avantage, en tirant les<br />
leçons <strong><strong>de</strong>s</strong> expériences étrangères plus développées : importance du rôle du Parlement aux<br />
Etats-Unis et en RFA, conception <strong><strong>de</strong>s</strong> inspections beaucoup plus ouvertes aux usagers au<br />
Japon, différenciation croissante du contrôle et <strong>de</strong> l’évaluation dans tous ces pays et limites<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> approches positivistes et technocratiques.<br />
1995 : LE PARLEMENT ET LES OFFICES D’EVALUATION<br />
DE LA LEGISLATION ET DES POLITIQUES PUBLIQUES 14<br />
A la suite du message du 19 mai 1995 du Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République Jacques Chirac<br />
appelant <strong>de</strong> ses voeux un « Parlement mo<strong>de</strong>rnisé, renforcé dans ses moyens » et<br />
recommandant aux parlementaires <strong>de</strong> s’attacher à :<br />
- freiner l’inflation législative et rendre le droit plus lisible grâce à <strong><strong>de</strong>s</strong> actions <strong>de</strong> simplification,<br />
d’évaluation et <strong>de</strong> codification du droit,<br />
- lutter contre la dérive <strong><strong>de</strong>s</strong> équilibres financiers en recherchant « la meilleure adéquation<br />
entre le coût et l’efficacité <strong><strong>de</strong>s</strong> dépenses » décidées par les élus nationaux,<br />
et <strong><strong>de</strong>s</strong> propositions déposées en juin 1995 par les députés Pierre Mazeaud, Laurent Dominati<br />
et Jean-Michel Fourgous, le Parlement créait par les lois n° 96-516 et 96-517 du 14 juin 1996,<br />
respectivement, un Office parlementaire d’évaluation <strong>de</strong> la législation et un Office<br />
parlementaire d’évaluation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>politiques</strong> <strong>publiques</strong>.<br />
Dans les <strong>de</strong>ux cas, la notion d’évaluation était clairement distinguée <strong><strong>de</strong>s</strong> notions <strong>de</strong><br />
« contrôle » (vérification <strong>de</strong> régularité) et d’« expertise » (analyse technique). L’évaluation était<br />
bien comprise comme intégrant une part <strong>de</strong> jugement sur l’objet concerné, comportant,<br />
quand elle s’exerce a priori, une estimation <strong><strong>de</strong>s</strong> moyens requis pour mener une action encore<br />
en projet, et, quand elle s’exerce a posteriori, une appréciation <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats et <strong>de</strong> l’efficacité<br />
<strong>de</strong> l’action menée. De construction juridique parallèle, les <strong>de</strong>ux Offices répon<strong>de</strong>nt à <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
besoins d’évaluation, par les assemblées, <strong>de</strong> leur propre action et <strong>de</strong> l’action<br />
gouvernementale.<br />
C’est l’occasion <strong>de</strong> rappeler que les assemblées avaient essayé <strong>de</strong>puis longtemps, avec un<br />
succès inégal, <strong>de</strong> mettre en place un système <strong>de</strong> suivi régulier <strong>de</strong> l’application <strong><strong>de</strong>s</strong> lois :<br />
- Le Sénat confie, <strong>de</strong>puis 1972, aux secrétariats <strong><strong>de</strong>s</strong> commissions permanentes le soin <strong>de</strong><br />
contrôler techniquement l’application <strong><strong>de</strong>s</strong> lois. Depuis 1993, leurs prési<strong>de</strong>nts présentent tous<br />
les semestres un bilan quantitatif et qualitatif <strong>de</strong> l’application, par le gouvernement, <strong><strong>de</strong>s</strong> lois<br />
que leur commission a examinées et assortissent ce bilan <strong>de</strong> propositions <strong>de</strong> mesures<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong>tinées à régler les situations insatisfaisantes.<br />
- L’Assemblée nationale a, <strong>de</strong> son côté, à plusieurs reprises tenté <strong>de</strong> se doter <strong>de</strong> procédures<br />
et <strong>de</strong> moyens <strong>de</strong> suivi régulier <strong>de</strong> l’application <strong><strong>de</strong>s</strong> lois. En 1988, elle a adopté une procédure<br />
particulière dans ce but : chaque commission permanente était sensée nommer, pour la<br />
14 BIGAUT Christian, Parlement : les Offices d’évaluation <strong>de</strong> la législation et <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>politiques</strong> <strong>publiques</strong>, Regards<br />
sur l’actualité, n° 224, sept.-oct. 1996.- pp.27-33 (CDU)<br />
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