L'évaluation des politiques publiques urbaines. - Centre de ...

suscité l’émergence d’un programme d’évaluation sur les modalités propres aux
interventions de « l’Etat local » dans la production urbaine.
Une enquête légère a permis de tester l’intérêt et la faisabilité d’un premier projet
expérimental. Une deuxième phase a mobilisé, au sein d’un groupe de réflexion, treize
directeurs départementaux intéressés par cette problématique qui ont donné une orientation
précise au programme : l’évaluation des politiques d’aménagement ne devait être conduite ni
du point de vue national (référé aux objectifs centraux des politiques de l’Etat appliquées
localement), ni du point de vue local (référé aux objectifs propres à chaque DDE). Confrontés
aux difficultés d’ordre matériel et/ou politique à s’inscrire dans ce programme et de mise en
oeuvre du volet national du protocole d’évaluation, ils se sont retrouvés cinq à la fin de l’action.
Porteuses de politiques nationales dont elles ont la responsabilité de l’application au plan
local, les DDE manifestent simultanément leur volonté d’accompagner ou d’initier des projets
de développement local plutôt du ressort des collectivités territoriales. En matière
d’aménagement, leur intention commune est de susciter du développement local dans le
cadre d’un aménagement du territoire national équilibré et harmonieux : on retrouve les
conséquences de la double origine de ces politiques. Cela renvoie à des questions
directrices qui peuvent être formulées en ces termes : quelle est la pertinence, la cohérence
et l’efficacité des activités d’aménagement portant cette dualité de finalités comment
apprécier les effets de la confrontation de deux logiques structurant l’activité dans la prise de
position vis-à-vis des enjeux d’aménagement quelle est l’efficacité de l’articulation des
logiques de « conviction » et de « commandement » développées vis-à-vis de leurs
partenaires Chacune des actions évaluées l’a été en fonction de trois critères : pertinence,
cohérence, efficacité en vue de cerner trois registres d’impact ou de transformations portant
sur les pratiques internes (professionnalité, organisation), sur le système local d’acteurs, sur
les transformations socio-économiques des territoires concernés.
• Articulation planification/aménagement/infrastructures
Dans le champ des politiques d’aménagement, la dualité d’intentions entre l’application des
politiques nationales et l’accompagnement du développement local renvoie à l’articulation
entre les activités de planification territoriale et les actions de programmation et de réalisation
d’infrastructures. Les questions relatives à la sécurité, à la prévention des risques paraissent
constituer un « entre-deux », une forme d’articulation entre les champs de la planification et
des infrastructures (permettant de réintroduire, sous couvert d’expertise technique, du
prescriptif dans le champ plus incitatif de la planification).
• Un apprentissage collectif
Souvent perçue comme un outil méthodologique complexe répondant à un questionnement
simple, l’évaluation se présente ici dans une situation différente : issue d’une problématique
de recherche croisée avec les questions issues de la pratique des services territoriaux, elle
s’écarte d’une démarche de connaissance linéaire - méthode outil - pour prendre la forme
d’une élaboration collective continue - méthode processus. La commande adressée au local
trouve sa réponse dans le recadrage progressif de son objet. La reformulation s’effectue
alors en « réévaluant l’objet à évaluer » et en appréciant l’objet à partir d’une focalisation plus
précise sur les questions centrales.
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