L'évaluation des politiques publiques urbaines. - Centre de ...

place des travaux de recherche dans la démarche d’évaluation, qui ne saurait être assimilée
à un programme de recherche, aussi pertinent soit-il.
- Dernière interrogation - et certainement pas la moindre - l’évaluation peut-elle être
démocratique Peut-elle contribuer à provoquer du débat public, à quels niveaux, sous
quelles conditions Ce qui est clair, c’est qu’un tel objectif suppose un changement profond
de culture qui exige du temps.
UN PROGRAMME EXPERIMENTAL D’EVALUATION DES POLITIQUES
D’AMENAGEMENT DES SERVICES TERRITORIAUX (1997-1998)
On a vu comment le ministère de l’Equipement - en particulier à travers le Plan urbain - a
progressivement constitué et diffusé un capital d’expériences variées concernant les
méthodes, les problématiques et la déontologie de la recherche évaluative des politiques
urbaines, tant dans l’évaluation de l’expérimentation sociale, que dans la dynamique créée
autour des politiques publiques territorialisées (développement social des quartiers, politiques
de la ville, RMI).
En 1996, cet acquis a été confronté aux résultats d’un ensemble de travaux de recherche et
d’expertise conduits par des chercheurs et des praticiens de l’urbanisme dans le cadre du
programme « Intervention de la puissance publique dans les processus de production
urbanisé ». Claire Gillio et Jacques Marillaud ont réalisé un bilan des avancées ainsi
réalisées 41 .
Au cours de ces travaux, les investigations menées sur les nouvelles configurations prises
par la puissance publique dans le champ de l’aménagement - redéploiement des fonctions,
évolution des finalités, relations entre l’action publique et la sphère des grands opérateurs
privés - permettaient de conclure à une redistribution des rôles entre l’Etat et les collectivités
locales et aussi à un « épuisement » du modèle traditionnel régissant ces rôles. On
assisterait donc moins au resserrement de l’intervention publique autour de quelques objets
stratégiques, qu’à un redéploiement des attentes de la puissance publique, vis-à-vis des
objets qu’elle privilégie, entre leur fonction matérielle immédiate et leur fonction symbolique.
Daniel Béhar, en conclusion du bilan qu’il tire de ce programme, rappelle pour sa part que la
question : qui fait la ville aujourd’hui renvoie à un objet qui, loin de constituer un repère
stable, fait lui-même problème et renvoie à une autre question : qu’est-ce que la ville
aujourd’hui : « Faute de mieux, à cette question en abîme, répond un constat unanime :
« on a changé d’époque ». L’ère du colbertisme, en matière de production urbaine est
révolue... A ce stade, avec ces matériaux, les bases paraissent établies pour engager un
travail de recherche évaluative. Il est possible de proposer une véritable problématique, à
même de fonder des hypothèses de la recherche. Cette problématique peut constituer le
référentiel d’une démarche évaluative, pour reprendre, avec quelque espoir de réponse, la
question initiale : quels sont les effets de l’intervention publique sur les transformations
urbaines » 42 .
Cette problématique - qui entrait en résonance avec un fort questionnement de deux
directions du ministère (DAFU et DPS) sur les actions transversales des services territoriaux
- posait la question de la cohérence entre ces politiques et les modes d’interventions et a
41 GILLIO Claire, MARILLAUD Jacques, Gros plan sur un programme expérimental d’évaluation des politiques
d’aménagement des services territoriaux, Les chroniques du Plan urbain, n° 22, déc. 1997.- pp.2-4 (CDU)
42 BEHAR Daniel, L’action publique entre sens et puissance, in Qui fait la ville aujourd’hui Paris, La
Documentation française, 1997 (CDU 34598)
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