L'évaluation des politiques publiques urbaines. - Centre de ...

• Evaluation et décision (septembre 1990)
La quatrième session de ce séminaire a été organisée par le laboratoire CEOPS, de l’Ecole
nationale des travaux publics de l’Etat (ENTPE), sur le thème du rapport entre processus de
décision et démarche d’évaluation 35 . C’est donc à un éclairage du versant opérationnel ou
pratique de l’évaluation que cette session a tenté d’aboutir : sur la base de six expériences
d’évaluation très diverses, chargés d’évaluation, décideurs et chercheurs venant de l’étranger
ont exposé et comparé leurs points de vue.
Alors même que l’évaluation des politiques publiques se généralise en France, les avis
divergent sur son rôle et sa place par rapport aux processus de décision. Face au principe
déontologique d’indépendance à l’égard des décideurs érigé en absolu, Eric Monnier souligne
la démarche de chercheurs, comme ceux du laboratoire CEOPS, qui s’attachent à placer
l’évaluation au coeur de l’univers décisionnel et la conçoivent comme un outil pluraliste de
réflexion endogène au système d’acteurs. Pour eux, l’indépendance de l’évaluation se
fonderait sur l’interdépendance des instances décisionnelles concernées et de leurs
représentants respectifs. Du fait du caractère éminemment contextualisé de cette démarche,
l’aménagement dans la pratique d’une dissociation nécessaire entre évaluation et décision
apparaît à la fois cruciale et problématique. Ainsi, le succès de la mise en place et de
l’exploitation de dispositifs d’évaluation efficaces dépend largement d’un examen approfondi
au préalable de la distribution des forces et des « territoires » des différents pôles de pouvoir
prenant part à l’évaluation.
• Evaluation et jugement (Rennes février 1993)
Cette session, dont le contenu a été confié au Laboratoire de recherches en sciences
sociales (LARES) de l’Université de Renne 2, s’est tenue dans un contexte et une
perspective différents des précédentes « ... car nous disposons en 1993 d’un réel capital
d’évaluations réalisées et il devient alors possible de faire un retour sur ce qui a été visé et
réalisé à travers ces différentes expériences... Il ne s’agit plus de confronter des points de
vue sur ce que pourraient ou devraient être des démarches d’évaluation mais de procéder à
une analyse des pratiques d’évaluation dans leur diversité » 36 .
Cette session a donc été conçue comme un lieu de débat entre un nombre restreint de
chercheurs ayant été en mission d’évaluation (chargés d’évaluation ou membres d’une
instance d’évaluation) pour tenter de clarifier la place spécifique de la recherche en sciences
sociales dans les démarches d’évaluation en se focalisant sur un de ses aspects essentiels,
celui du processus de la formation du jugement : quelle est la place de la production des
connaissances dans la formation du jugement Le rôle du chargé d’évaluation est, à
l’évidence, différent selon que cette démarche vise à modifier des pratiques en se fondant sur
l’émergence d’un jugement ou que la formulation du jugement est l’objectif dominant.
Un des acquis de cette session a été de permettre de mieux apprécier les difficultés
rencontrées pour cerner de manière frontale ces questions (ce que André Sauvage qualifie
de « tâche aveugle (faisant) du ou des lieu(x) où se forme le jugement, une sorte de boîte
noire, un indiscutable implicite... cela nous a conduits à nous interroger sur le pourquoi de ce
silence ») elle a permis d’apprécier combien la phase de production du jugement est
fortement dépendante, d’une part, d’autres moments forts de l’évaluation (formulation de la
35 Séminaire de méthode : évaluation et décision, Paris, Plan urbain/CEOPS (ENTPE), 1990 (CDU 25019)
36 Evaluation et jugement, Actes du séminaire de Rennes, Plan urbain/LARES, 1993 (CDU 29901)
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