L'évaluation des politiques publiques urbaines. - Centre de ...

évolution et une réorientation éventuelle : à tous les stades, l’information est un mot-clé de
l’évaluation.
Une fois réglée la délicate question du choix de l’évaluateur, qui doit être indépendant,
compétent, mais être aussi capable de jouer un rôle de médiateur entre les différents
partenaires impliqués et constituer le pivot pédagogique de l’opération... le commanditaire doit
établir une convention d’évaluation qui corresponde à une commande précise et publique de
l’évaluation, désigner les interlocuteurs, préciser les moyens d’investigation à mettre en
oeuvre et préciser un calendrier de travail.
METHODES D’EVALUTION
Les méthodes employées par l’évaluation demeurent diverses, chacune d’entre elles
présente un intérêt et le « retard » pris par notre pays en ce domaine, par rapport à d’autres,
peut se révéler une richesse en évitant l’inconvénient de certaines expériences étrangères
avec des méthodologies trop fermées. Encore faut-il pour cela qu’un débat existe tant chez
les commanditaires, qu’au sein de la communauté professionnelle des évaluateurs, pour que
cette diversité ne se réduise pas à la pure juxtaposition d’écoles différentes, qui s’excluent
mutuellement, mais permette des approches croisées.
• Typologies des méthodes d’évaluation
Patrick Viveret propose trois critères pour caractériser les méthodes d’évaluation : le temps,
les fonctions, les acteurs et les destinataires de l’évaluation.
Les temps de l’évaluation
Ce critère temporel conduit à distinguer :
- l’évaluation ex ante, elle concerne les évaluations préalables à la décision ou au
programme à mettre en oeuvre,
- l’évaluation ex tempore, ou évaluation concomitante réalisée au fur et à mesure du
déroulement de l’action publique. Cette forme d’évaluation permet, en particulier, d’aider les
acteurs à améliorer leur connaissance des effets de leur propre intervention pour mieux
l’ajuster aux objectifs qu’ils s’assignent, ou qui leur ont été assignés,
- l’évaluation ex post, qui intervient après la réalisation de l’action.
Les fonctions de l’évaluation
Jean Fraisse, Michel Bonetti et Vincent de Gaulejac 22 distinguent :
- l’évaluation comparative, qui vise avant tout à repérer les changements produits par la
mise en oeuvre de l’action sur une population ou sur une situation. Elle permet d’évaluer dans
quelle mesure les objectifs assignés à l’action ont été effectivement atteints et de voir si on a
obtenu d’autres effets que ceux espérés.
- l’évaluation analytique, pertinente lorsque le prescripteur désire connaître les processus à
l’oeuvre dans la réalisation d’une action ou la mise en oeuvre d’un service. Elle se révèle
particulièrement utile lorsqu’il paraît peu pertinent de dissocier les résultats d’un programme
des conditions de sa mise en application
22 FRAISSE Jean, BONETTI Michel, GAULEJAC Vincent de, L’évaluation dynamique des organisations
publiques, Paris, Editions de l’Organisation, 1987 (CDU 19049)
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