L'évaluation des politiques publiques urbaines. - Centre de ...
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- l’évaluation dynamique, qui répond à une finalité opérationnelle marquée : prendre appui<br />
sur les résultats <strong>de</strong> l’analyse pour modifier l’action au fur et à mesure <strong>de</strong> son déroulement et<br />
adapter l’organisation en conséquence.<br />
Les <strong><strong>de</strong>s</strong>tinataires <strong>de</strong> l’évaluation<br />
Eric Monnier 23 reprend la distinction <strong>de</strong> Scriven qui distingue :<br />
- l’évaluation endoformative (formative evaluation), qui s’attache à informer les<br />
protagonistes du programme afin qu’ils puissent modifier leurs conduites, améliorer l’action et<br />
transformer ainsi son objet même.<br />
- l’évaluation récapitulative (summative evaluation), <strong><strong>de</strong>s</strong>tinée à permettre à <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
personnes étrangères au programme (pouvoirs publics, élus, grand public) <strong>de</strong> se former une<br />
opinion globale sur la valeur intrinsèque <strong>de</strong> l’action.<br />
Les <strong>de</strong>ux situations peuvent coïnci<strong>de</strong>r partiellement mais, le plus souvent, elles sont<br />
distinctes.<br />
D’autres spécialistes utilisent la distinction entre évaluation interne et évaluation externe<br />
mais cette terminologie peut prêter à confusion, dans la mesure où elle est souvent employée<br />
non pas en fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>tinataires <strong>de</strong> l’évaluation, mais <strong>de</strong> l’appartenance, ou non, <strong>de</strong><br />
l’équipe d’évaluation à l’organisation responsable du programme évalué. C’est ainsi que<br />
Pierre Moulinier 24 :<br />
- pose la question du choix d’une évaluation par l’intérieur ou <strong>de</strong> l’extérieur en ces termes :<br />
« L’une <strong><strong>de</strong>s</strong> principales questions à se poser, en fonction du problème en cause, comme du<br />
budget disponible ou <strong>de</strong> l’état <strong><strong>de</strong>s</strong> relations avec la structure à évaluer, est la suivante :<br />
souhaite-t-on une évaluation <strong>de</strong> type interne, « endogène » en quelque sorte, assistée par un<br />
expert, ou une évaluation externe, venue <strong>de</strong> l’extérieur, effectuée par <strong><strong>de</strong>s</strong> évaluateurschercheurs<br />
recrutés pour l’occasion Si l’on adopte la première formule, souvent dite<br />
« endoformative » ou pédagogique, l’évaluateur met sa compétence directement au service<br />
<strong>de</strong> l’organisme évalué. Dans le second cas, il doit établir sa position dans un dispositif<br />
d’évaluation où il est imposé <strong>de</strong> l’extérieur : il y a donc... un temps assez long action du projet<br />
d’évaluation par l’évaluateur, d’apprivoisement <strong>de</strong> l’évaluateur par les évalués, et<br />
réciproquement ».<br />
- rappelle qu’Eric Monnier parle aussi <strong>de</strong> métho<strong>de</strong> pluraliste, qui considère que l’évaluation<br />
est avant tout un moment et un lieu <strong>de</strong> négociation, et préconise la mise en place d’un<br />
dispositif d’évaluation : un comité <strong>de</strong> pilotage réunissant l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> partenaires, qui<br />
choisit l’évaluateur et suit les travaux,<br />
- signale la métho<strong>de</strong> qualitative, qui est une ai<strong>de</strong> à l’auto-évaluation et fournit aux acteurs un<br />
cadre <strong>de</strong> travail qui permet à chacun <strong>de</strong> déboucher sur <strong><strong>de</strong>s</strong> relations négociées entre<br />
partenaires et constitue une méthodologie <strong>de</strong> l’action très adaptée aux besoins <strong><strong>de</strong>s</strong> acteurs,<br />
<strong>de</strong> la définition et <strong>de</strong> la conduite <strong>de</strong> programmes,<br />
- souligne l’importance <strong>de</strong> la question (abordée notamment par Bruno Jobert du CERAT) :<br />
« l’évaluation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>politiques</strong> <strong>de</strong>vrait-elle pas privilégier le point <strong>de</strong> vue <strong><strong>de</strong>s</strong> usagers plutôt que<br />
celui <strong><strong>de</strong>s</strong> déci<strong>de</strong>urs ». Cette question renvoie à celle <strong>de</strong> l’évaluation par le haut ou par le<br />
bas.<br />
La plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> analyses <strong>de</strong> la mise en oeuvre <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>politiques</strong> <strong>publiques</strong> adoptent une<br />
démarche <strong><strong>de</strong>s</strong>cendante, comme s’il s’agissait <strong>de</strong> vérifier le bon fonctionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> rouages<br />
d’une hiérarchie. Or ces <strong>politiques</strong> visent <strong><strong>de</strong>s</strong> individus et <strong><strong>de</strong>s</strong> groupes sociaux, et rien ne<br />
permet d’affirmer qu’il y a adéquation entre les intérêts <strong>de</strong> cette population et l’interprétation<br />
<strong>de</strong> ces intérêts par les administrations. L’évaluation dite « par le bas », sans refuser l’analyse<br />
23 MONNIER Eric, L’évaluation <strong><strong>de</strong>s</strong> actions <strong>publiques</strong>, Paris, Economica, 1987 (CDU 19306)<br />
24 MOULINIER Pierre, L’évaluation au service <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>politiques</strong> culturelles locales : éléments pour la réflexion et<br />
l’action, Département <strong><strong>de</strong>s</strong> étu<strong><strong>de</strong>s</strong> et <strong>de</strong> la prospective du ministère <strong>de</strong> la Culture (DEP)/Observatoire <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>politiques</strong> culturelles, Paris, La Documentation française (Collection du DEP), 1994 (CDU 30451)<br />
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