09.07.2015 Views

A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

de <strong>la</strong> mission <strong>du</strong> Christ sur terre a été de se présenter comme gourou, un maître enseignantà des disciples. Le mot disciple signifie élève, c’est tout.Mais de quel enseignement s’agit-il ? C’est un point auquel il est nécessaire de revenirsouvent, de réfléchir souvent, sérieusement, profondément, avec gravité. Qu’est-ce d’abordqu’un disciple ? Suis-je un disciple ? Est-ce que je comprends même ce qu’est un disciple ?Suis-je décidé à être un disciple ? Ou est-ce que je fabrique, à travers mon mental, une notionde disciple qui me convient et qui est mensongère ? Qu’est-ce ensuite qu’un gourou ?Qui est-ce que j’ose appeler mon gourou ? Ai-je compris qui il est, ce que je peux attendrede lui, ce que je ne peux pas en attendre ? Ce que je dois lui donner en échange ? Questionsprimordiales entre toutes, puisque <strong>la</strong> sadhana repose sur cette re<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> disciple au gourou.Et combien essaient, pendant des années, cette impossibilité : suivre une voie, guidé ou aidépar quelqu’un qu’on va tenter d’utiliser à son profit, mais sans établir avec lui <strong>la</strong> véritable re<strong>la</strong>tionde disciple à gourou, re<strong>la</strong>tion pourtant capitale dans le soufisme, dans le bouddhismetibétain, dans le bouddhisme zen, dans le taoïsme, et qui a aussi sa grande importance dansle christianisme oriental orthodoxe.Il y a un point sur lequel je veux insister. Il existe différents chemins, on le sait, bhakti<strong>yoga</strong>, raja <strong>yoga</strong>, karma <strong>yoga</strong>, <strong>la</strong>ya <strong>yoga</strong>, <strong>yoga</strong> tantrique, à l’intérieur de <strong>la</strong> seule tradition hindoue,sans même parler des autres. Il y a différents chemins et chaque gourou est différent,chaque gourou est unique. Ce que nous avons lu à propos d’un autre gourou, ce que nousavons enten<strong>du</strong> dire de lui peut déformer <strong>la</strong> compréhension réelle de notre gourou, que nousallons plus ou moins consciemment comparer à l’image que nous portons en nous-mêmes età ce que nous avons enten<strong>du</strong> dire. Alors, il ne répondra pas à notre attente. Je peux tout desuite accepter que mon gourou soit Japonais et non pas Tibétain, Français et non pas Indien,mais bien des attentes ne disparaîtront pas comme ce<strong>la</strong> et résisteront à l’arrière-p<strong>la</strong>n de <strong>la</strong>conscience pour être sans cesse déçues, me donner l’impression qu’il manque quelque choseau chemin que je suis, ou que je me suis peut-être trompé. En revanche, chaque fois qu’onme parle d’un maître, d’une expérience auprès d’un maître, d’un gourou qu’on a rencontré enInde, au Japon, dans l’Hima<strong>la</strong>ya, et que j’essaie de dépasser l’anecdote, <strong>la</strong> surface, pour comprendre<strong>la</strong> profondeur, quelle était l’action de cet homme, ou de cette femme, pourquoi a-ti<strong>la</strong>gi ainsi, quel enseignement son comportement a-t-il transmis, chaque fois que je me rapprochede l’essence d’un gourou, je comprends mieux mon propre gourou et ma re<strong>la</strong>tion aveclui.Sans aucun doute, ma propre re<strong>la</strong>tion avec Swâmiji a été d’abord déformée par mon expérienced’autres maîtres hindous, tibétains, et soufis. Il n’y a pas de doute non plus que,dans une seconde période, <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion que j’avais avec ces maîtres, ce que j’entrevoyais auprèsd’eux, m’a aidé à mieux comprendre ma re<strong>la</strong>tion avec Swâmiji, m’a ouvert des horizons, m’aobligé à me poser des questions importantes : « Suis-je vraiment certain <strong>du</strong> chemin que jeprétends suivre ? Est-ce qu’au fond de moi j’ai un doute que j’essaie de masquer parce quece<strong>la</strong> me poserait trop de problèmes ? » Le fait d’avoir rencontré d’autres maîtres oblige à sedemander si l’on est vraiment sûr de son maître et <strong>du</strong> chemin que l’on suit, s’il manque quelquechose à son propre gourou. Il faut avoir le courage de se poser ces questions. « The way isnot for the coward » disait Swâmiji : « Le chemin n’est pas pour le lâche. » Il faut avoir le couragede remettre en question les certitudes faciles par lesquelles on berce son sommeil. C’estcertainement un défi qui nous est <strong>la</strong>ncé, de rencontrer un maître très différent <strong>du</strong> nôtre etd’être tenté de se dire : « Mais il manque tout ce<strong>la</strong> à mon gourou. » Je vous assure qu’un ju-10

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!