09.07.2015 Views

A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

voir plus loin, est-ce qu’il y a plus à comprendre ? Oui et c’est même très simple. L’amour<strong>du</strong>aliste émotionnel peut très bien se muer en amour de Dieu, un amour qui est fondé luiaussi sur le désir, sur <strong>la</strong> peur et sur <strong>la</strong> faiblesse de l’ego. Tant qu’il y a perception de <strong>la</strong> <strong>du</strong>alité,moi et non-moi, tant qu’il y a deux, il y a peur. La <strong>du</strong>alité apparaît avec <strong>la</strong> naissance.Cette <strong>du</strong>alité se renforce à travers les années de <strong>la</strong> vie. Elle diminue quand <strong>la</strong> mère prend lebébé dans les bras, le caresse, lui donne le sein. L’enfant est tout le temps ramené à <strong>la</strong> séparation,à <strong>la</strong> peur, à cette distinction enracinée en lui dans les vasanas et les samskaras, peutêtremême enracinée depuis bien avant cette naissance-là, entre ce qu’il trouve bon et ce qu’iltrouve mauvais. Il a le besoin d’être aimé et rassuré et ce besoin infantile subsiste chezl’a<strong>du</strong>lte. Il peut parfaitement se faire que l’aspiration spirituelle réelle, profonde, qui existe enchaque être humain, prenne <strong>la</strong> forme d’un amour de Dieu extrêmement mêlé d’impuretés.L’aspiration spirituelle existe en tout être humain, parce que l’Esprit, le <strong>Soi</strong>, l’atman, est<strong>la</strong> réalité essentielle de tout être humain. Tout être humain, quelque part en lui, le sait ettout être humain mesure toutes les expériences qu’il fait avec le critère de l’absolu. Toutesnos expériences sont toujours insatisfaisantes parce que nous portons en nous le critère del’absolu et de l’illimité. Ce n’est jamais assez beau, jamais suffisant, et il faut toujours autrechose parce que nous n’avons jamais été comblé. Cette aspiration à l’infini, à l’illimité, à l’absolu,elle existe en tout être humain. Le plus souvent elle est déviée parce que cet absolu estcherché dans l’avoir – avec des expériences toujours décevantes – et non pas dans l’être.Donc il est compréhensible que ce désir d’absolu devienne plus conscient chez certains, cequi est <strong>la</strong> source de <strong>la</strong> vocation spirituelle, contemp<strong>la</strong>tive, yogique, ascétique. Mais cette vocationn’efface pas immédiatement <strong>la</strong> <strong>du</strong>alité tragique de ce que nous aimons et de ce quenous n’aimons pas ni ce besoin d’être aimé dans lequel « je t’aime » signifie « aime-moi »,avec tout ce que nous mettons dans ce mot aime-moi : comprends-moi, protège-moi,console-moi, prends sur toi mes fardeaux, résous mes difficultés, permets-moi de redevenircomme un petit enfant qui se repose entièrement sur ses parents. Un petit enfant pour quitout est possible, tout est permis, tout est facile. Je t’aime signifie aime-moi, et bien desgens, bien des hommes, bien des femmes qui « aiment Dieu » ont simplement besoin de sesentir aimés. Aimés par Dieu. Ou par le Christ, ou par un saint patron, ou par Marie, ou parKrishna. Le christianisme est plus sujet à cette faille que les autres religions. Dans les autresreligions on ne répète pas toute <strong>la</strong> journée : Dieu vous aime, Jésus vous aime. On répète :aimez Dieu. L’insistance est mise sur le fait que nous, nous aimons Dieu et pas tout le tempssur le fait que Dieu nous aime. En étant imprégné de cette idée « Dieu m’aime », il y a undanger pour <strong>la</strong> mentalité <strong>du</strong>aliste qui a besoin d’être aimée, qui aime être aimée. Je peux trèsbien aimer Dieu ou qui représente Dieu, c’est-à-dire une Divinité des religions dites polythéistesou bien Marie ou le Christ dans le christianisme, d’une façon infantile qui justifie <strong>la</strong>critique que Sigmund Freud a faite aux religions monothéistes : <strong>la</strong> projection dans l’absolude <strong>la</strong> nostalgie d’un père parfait et d’une mère parfaite. Ce n’est plus Dieu qui a créél’homme à Son image, mais l’homme qui a créé Dieu à son image.Il faut être aussi c<strong>la</strong>ir à cet égard qu’il faut l’être à l’égard de notre amour ou préten<strong>du</strong>amour pour les autres qui n’est que le besoin d’être aimé par les autres. Il faut avoir le couragede voir que cette utilisation <strong>du</strong> mot amour qui signifie j’aime égoïstement, peut parfaitementbien imprégner l’amour de Dieu. Il ne faut pas s’étonner qu’au nom de l’amour deDieu, il y ait eu de tels conflits, de telles incompréhensions, et tant de déceptions, de frustrations,de regrets. S’il vous a été donné de connaître des êtres qui ont consacré leurs vies à182

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!