09.07.2015 Views

A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

ien que des maîtres <strong>du</strong> bouddhisme zen disent que celui qui est complètement mort à luimême,bien qu’encore vivant, ne peut plus se tromper « et fait ce qu’il veut » parce que savolonté est absolument fusionnée avec <strong>la</strong> « volonté divine » et toutes ses actions sont toujoursjustes. Toute volonté personnelle, indivi<strong>du</strong>elle a disparu. C’est ce que <strong>la</strong> tradition chinoiseappelle le Non-Agir, ce que les hindous expriment par « free from the I-am-the-doer illusion »,« libre de l’illusion que c’est moi qui agis ». Apparemment le sage est actif, il peut même êtretout à fait actif, mais intérieurement il n’a plus l’impression d’être actif et que c’est lui quiagit, <strong>la</strong>borieusement, lourdement, avec effort. Il est porté par le courant de <strong>la</strong> Réalité, <strong>la</strong>Manifestation, ce que les hindous appellent prakriti, comme l’acteur est porté par le texte de<strong>la</strong> pièce pendant les trois ou les cinq actes qu’il a à interpréter.C’est le grand enseignement. C’est l’enseignement <strong>du</strong> vedanta hindou et c’est aussi l’enseignementvéritable des Évangiles si on les lit et les comprend tels qu’ils sont, c’est-à-direnon pas comme des règles de morale s’appliquant à l’homme ordinaire mais comme un traitéésotérique enseignant comment l’homme ordinaire peut se transformer en un homme libre,un « homme nouveau ».Ou bien cette transformation, ce changement de signe a eu lieu, ou bien il n’a pas eulieu. Ou bien l’homme est encore un homme-marionnette, le vieil homme, ou bien <strong>la</strong> nouvellenaissance s’est opérée et l’homme libre a remp<strong>la</strong>cé l’homme-marionnette.Nouvelle naissance, ré-génération. C’est pour ce<strong>la</strong> que les Évangiles utilisent le mot Pèrepour désigner Dieu, ce qui a été si souvent mal compris. Il y a le père physique, qui correspondà <strong>la</strong> première naissance, <strong>la</strong> naissance ordinaire de l’homme charnel, de l’homme soumisà son karma, et il y a <strong>la</strong> nouvelle naissance où l’homme n’est plus engendré par le père physiquemais par le plus haut niveau de <strong>la</strong> Réalité, appelé Père pour symboliser le fait qu’il s’agitréellement d’une nouvelle naissance, celle d’un homme nouveau, ré-généré, re-nouvelé quine se reconnaît plus lui-même, tellement il est radicalement changé, tellement par conséquentsa re<strong>la</strong>tion avec le monde est également radicalement changée. C’est une nouvellenaissance – le mot est parfaitement bien choisi – et, par conséquent, un être nouveau, unevie nouvelle. Le père physique est responsable de <strong>la</strong> première naissance et le Père céleste estresponsable de <strong>la</strong> seconde naissance. Avec celle-ci, le moteur de nos pensées, de nos actions,de nos sentiments ne se trouve plus extérieur à nous, mais intérieur à nous. Autrement dit lemoteur de nos actions, de nos pensées, de nos sentiments, c’est l’être et non plus l’avoir.Tout le monde, y compris les animaux, cherche le bonheur. La plupart des hommescherchent ce bonheur dans l’avoir. Avoir <strong>la</strong> santé c’est le bonheur, ne pas avoir <strong>la</strong> santé c’est<strong>la</strong> souffrance. Avoir <strong>du</strong> succès c’est le bonheur, ne pas avoir de succès c’est <strong>la</strong> souffrance.Avoir <strong>du</strong> pouvoir ou de l’influence, c’est le bonheur, n’avoir aucun pouvoir et aucune influence,c’est <strong>la</strong> souffrance. Avoir quelqu’un qui nous aime c’est le bonheur, n’avoir personnequi nous aime c’est <strong>la</strong> souffrance. En vérité le seul bonheur, le seul, c’est celui qui émane del’être. Et c’est à ce bonheur qui émane de l’être que parfois, brièvement, nous donne accès <strong>la</strong>satisfaction d’un désir, en attendant qu’un désir nouveau monte de <strong>la</strong> profondeur et nousexile à nouveau de cette paix, de cette sérénité, qui est pourtant notre véritable nature. Direque nous sommes motivés, mus par l’extérieur, ou dire que nous cherchons le bonheur dansl’avoir, c’est dire <strong>la</strong> même chose. Dire que nous sommes mus de l’intérieur, donc libres destribu<strong>la</strong>tions ou des vicissitudes extérieures, ou dire que nous avons trouvé le bonheur dans <strong>la</strong>plénitude de l’être, c’est dire <strong>la</strong> même chose. Être, c’est être libre de l’avoir, libre <strong>du</strong> désird’avoir, libre de <strong>la</strong> crainte de ne pas avoir.51

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!