grain se transforme en arbre, il faut bien que le grain, en tant que grain, meure. Mais cettemort est un accomplissement. Le grain portait l’arbre, potentiellement, en lui-même. C’estjustement pour ce<strong>la</strong> que le chemin commence avec l’amour de soi-même, et non avec <strong>la</strong> muti<strong>la</strong>tionou <strong>la</strong> destruction de soi-même. Et toute une part <strong>du</strong> chemin consiste à s’occuperavec amour de l’ego, pour lui permettre de s’effacer, de grandir et de se transformer. D’êtremoins crispé, moins ten<strong>du</strong>. L’ego ne mourra jamais que de son plein gré. Plus on veut détruirel’ego, plus on le renforce.Sur le vrai chemin, l’ego devient de plus en plus fin. L’ego est un voile, un revêtementqui recouvre et qui limite l’Infini en nous, et ce voile devient de plus en plus ténu jusqu’àdisparaître. Ou bien on peut aussi considérer que l’ego devient de plus en plus vaste, qu’ilinclut de plus en plus de réalités en lui, qu’il comprend au vrai sens <strong>du</strong> mot comprendre quisignifie inclure, qu’il comprend de plus en plus de réalités. Un ego vaste est le contraire d’unego hypertrophié. Un ego qui devient de plus en plus vaste, comprenant, comprenant toujoursplus, est un beau jour devenu si vaste qu’il inclut l’univers entier. Il n’y a plus d’ego,puisque l’ego c’est <strong>la</strong> distinction de moi et de tout ce qui n’est pas moi. Le jour où tout ce quin’est pas moi se trouve in<strong>du</strong>s dans mon ego, cette distinction a disparu et l’état-sans-ego aété atteint. Ce chemin est très bien décrit dans <strong>la</strong> tradition hindoue, et à ce chemin se rattachaitl’enseignement de Swâmiji.Il faut que l’ego se sente accompli, achevé. Quel est le critère qui va nous permettre dedire que l’ego est achevé ? L’un ne sentira son ego achevé que s’il est Président de <strong>la</strong> République; s’il est seulement ministre ou Premier ministre, il va encore être frustré.C’est très re<strong>la</strong>tif. Pour que l’ego se sente accompli, il faut qu’il se sente libre des vieux désirsfrustrés de l’enfance. Si les désirs des a<strong>du</strong>ltes ne sont que <strong>la</strong> forme mensongère d’un désird’enfant oublié, ce désir d’a<strong>du</strong>lte ne sera jamais satisfait. C’est le tonneau des Danaïdes, <strong>la</strong>passoire dans <strong>la</strong>quelle on peut mettre de l’eau tant qu’on veut sans jamais <strong>la</strong> remplir. Le vraidésir est là dans les profondeurs, masqué, <strong>la</strong>tent, caché. Les désirs de substitution peuventêtre satisfaits les uns après les autres, le désir fondamental oublié, remontant à l’enfance oumême à des vies antérieures, ne l’étant pas, <strong>la</strong> soif n’est jamais désaltérée. Ce qui est importantc’est de trouver ce qui désaltère à tout jamais (selon une expression que l’on rencontreaussi dans tous les enseignements), ce qui fait qu’on n’aura plus jamais soif. Quand le Christdit à <strong>la</strong> Samaritaine : « Je te donnerai à boire de l’eau qui fait que tu n’auras plus jamaissoif », ce<strong>la</strong> veut dire que l’ego sera entièrement comblé. Qu’il n’y aura plus aucune demande.Aucune satisfaction re<strong>la</strong>tive ne peut combler complètement cette soif, mais une certaine satisfactionest nécessaire. Si le Christ dit ce<strong>la</strong> à <strong>la</strong> Samaritaine, s’Il lui fait cette promesse, c’estque celle-ci sera tenue, c’est donc que celle à qui Il l’a faite est telle que <strong>la</strong> promesse soit tenue.C’est une fantastique promesse que le Christ lui fait, c’est celle <strong>du</strong> plus haut accomplissementspirituel. Et le Christ <strong>la</strong> fait à une femme « qui a eu cinq maris ». Le Christ lui dit :« Et l’homme avec qui tu vis maintenant n’est pas ton mari. » Toute une tradition donne uneexplication psychologique à cet enseignement. Ces cinq maris correspondent aux cinq senset ce sixième homme avec qui elle vit correspond à ce que beaucoup de doctrines ont appeléle sixième sens, c’est-à-dire le mental. Par conséquent c’est une femme qui a une expériencede <strong>la</strong> vie, qui n’est pas uniquement frustrée. Cette expérience lui a donné quelque chose maisn’a pas été suffisante pour étancher sa soif. La Samaritaine est mûre pour s’orienter vraimentdans <strong>la</strong> direction de l’être et non plus de l’avoir. Mais tant que subsistent en nous les vasanas,les tendances profondes, enracinées, nous croyons encore que c’est dans <strong>la</strong> satisfaction des106
désirs que nous allons trouver <strong>la</strong> plénitude. Une certaine satisfaction des désirs est alors indispensable.Quelques hommes n’en ont pas eu besoin parce que ces désirs n’existaient pasen eux. Ils les avaient peut-être tous accomplis, assouvis dans des vies précédentes, mais ilfaut que ces désirs tombent les uns après les autres, tombent d’eux-mêmes. Vouloir brutalementsupprimer ses désirs ne fera que les renforcer. Soyons au moins, pour nous-même etvis-à-vis de nous-même, un bon père, une bonne mère et un bon é<strong>du</strong>cateur. Le chemincommence avec l’amour intelligent de soi-même, un amour intelligent de son propre ego, etensuite l’ego est dépassé.La souffrance, le long <strong>du</strong> chemin, est une souffrance qui correspond à celle de <strong>la</strong> chirurgie.Au moment même où je subis une opération chirurgicale, ce n’est pas dans le but desouffrir, c’est dans le but de me libérer d’une souffrance. Mais je sais que, quand je me réveilleraide l’opération, j’aurai mal et certains traitements faits par les infirmières seront douloureux.Cette souffrance chirurgicale est indispensable sur <strong>la</strong> voie mais pas <strong>la</strong> souffranceatroce, insoutenable et que personne n’a jamais pu accepter, qui est l’impression qu’on est entrain de se tuer. Si on n’avance pas sur le chemin avec l’espérance de <strong>la</strong> vie, comment pourrait-onavancer ? Encore un mensonge de présenter <strong>la</strong> spiritualité comme une action purementdestructrice : l’ego doit mourir, je dois mourir, je dois mourir au monde, je dois mourirà mes désirs. Qui pourrait accéder à un tel enseignement s’il est simplement décrit de cettefaçon-là ? Ceux qui le font, c’est vraiment par névrose, par réaction, par peur et ce<strong>la</strong> necon<strong>du</strong>ira à rien.La sadhana ne consiste pas à détruire l’ego. Pas <strong>du</strong> tout. Elle consiste à faire tout un travailextrêmement habile, extrêmement subtil en faveur de l’ego. Pour que cet ego se transformedans l’atman. Voilà <strong>la</strong> vérité. N’entendez jamais le mot mort sans le mot résurrection.N’entendez jamais le mot souffrance sans le mot joie. Bien sûr. Sinon il n’y a plus de chemin.Maintenant il y a aussi les souffrances inévitables qui ont lieu de toute façon parce qu’ellesfont partie <strong>du</strong> karma que vous avez accumulé pendant des existences et des existences outout simplement dans cette existence-ci. Il n’y a pas à discuter. Si je ne me sens pas bien, jevais chez le médecin. Si, quand il a fait les radiographies, il me dit : « Monsieur, vous avezune tuberculose avancée avec plusieurs cavernes dans le poumon droit », il faut bien faireface au fait que je suis ma<strong>la</strong>de et que je n’ai plus qu’à guérir. La souffrance, nous <strong>la</strong> voyonsautour de nous et ce n’est pas <strong>la</strong> faute <strong>du</strong> chemin ou de <strong>la</strong> voie. Le Bouddha a dit : « Je n’enseigneque deux choses, <strong>la</strong> souffrance et <strong>la</strong> suppression de <strong>la</strong> souffrance. » Qu’une certainesouffrance consciente soit nécessaire le long <strong>du</strong> chemin, tous les enseignements le disent.Mais n’entendez jamais ce mot souffrance, jamais, sans entendre en même temps le motJoie. Sinon tout est faussé.Vous savez, ceux qui se sont engagés sur le chemin spirituel, personne ne les a jamaisforcés. On a pu forcer autrefois, paraît-il, des jeunes filles à entrer au couvent, mais ça nes’appelle pas s’engager sur le chemin spirituel. Ceux qui se sont vraiment engagés sur <strong>la</strong> voie,en acceptant les souffrances que cette voie comportait, on ne les a pas obligés. C’est doncqu’ils y trouvaient leur joie. Mais qu’est-ce qui, de génération en génération, a motivé le plussolidement et le plus sainement l’engagement sur le chemin spirituel ? C’est l’exemple deceux qui étaient déjà engagés et qui faisaient envie. Aujourd’hui, vous n’avez plus autour devous tellement d’exemples d’hommes et de femmes qui se sont engagés sur le chemin et quivous fassent vraiment envie. C’est très important. Ou alors ce sont des êtres qui vous parais-107
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