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A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

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éc<strong>la</strong>té et qui a crié : « Je ne peux plus, je ne peux plus, je ne peux plus le supporter. » Elle nepouvait plus supporter d’être dans un hôpital où, chaque fois que quelqu’un mourait, <strong>la</strong> familledisait seulement : « C’est <strong>la</strong> volonté de Dieu. » « Quand les mères voient mourir leurenfant », répétait en tremb<strong>la</strong>nt cette Française, « tout ce qu’elles font c’est de dire : Dieu l’adonné, Dieu l’a repris ». Une certaine acceptation musulmane de <strong>la</strong> volonté de Dieu, qui enfait épargnait aux mères les émotions et les rendaient beaucoup plus disponibles pour s’occuperdes enfants restés vivants, était insupportable à cette infirmière.Je vais donc répondre au niveau le plus simple, c’est-à-dire pour celui qui est au début <strong>du</strong>chemin, parce qu’à cet égard, <strong>la</strong> situation sera absolument retournée au point d’arrivée. Lemême Swâmiji qui disait : « accept, accept », utilisait aussi deux expressions en ang<strong>la</strong>is : « Itcan’t be tolerated » ou « It will not be tolerated any more ». « Ça ne peut pas être toléré », ou :« Ça ne sera plus toléré à l’avenir. » Alors quelle nuance faisons-nous entre accepter et tolérer? Swâmiji utilisait deux mots différents, pour être tout à fait c<strong>la</strong>ir. Soyons bien précis :accepter c’est reconnaître que ce qui est, est. Tolérer implique l’action et concerne non pasl’instant immédiat, mais le futur. Par exemple – et je vais prendre un exemple vraiment simplepour que le mental ne réussisse pas à créer encore une confusion : J’entre dans ma sallede bains, je m’aperçois que ma salle de bains est inondée parce que les robinets sont ouvertset <strong>la</strong> baignoire a débordé. Je sens déjà que le p<strong>la</strong>fond de <strong>la</strong> dame <strong>du</strong> dessous doit être pourriet ensuite il me vient à l’esprit que je n’ai pas contracté d’assurance pour le dégât des eaux.Tout ça, ce sont des faits qui doivent être totalement, à cent pour cent, acceptés. Pas ce quidevrait être, mais ce qui est. Par contre – et je continue avec mon exemple si simple – it willnot be tolerated any more ou it can not be tolerated, ce<strong>la</strong> ne peut pas être toléré et, immédiatement,je ferme les robinets. L’acceptation ne consiste pas à <strong>la</strong>isser les robinets ouverts jusqu’àce que toute l’eau qui dessert <strong>la</strong> ville de Paris ou de Lyon ait coulé dans ma propre salle debains. Avec un exemple aussi simple vous êtes d’accord. Mais dès qu’on se trouve inséré dansl’existence, le mental crée de nouveau une confusion et on recommence à dire : « Je ne peuxpas accepter, je ne peux pas accepter. »Nous utiliserons ici, puisque ce sont les mêmes mots en français, le même vocabu<strong>la</strong>ire :accepter et tolérer. Je vais vous donner un autre exemple. Il concerne un sage que j’ai bienconnu – si on peut oser dire qu’on a bien connu un sage – dont les livres ont été tra<strong>du</strong>its parJean Herbert. Il s’agit <strong>du</strong> Swâmi Ramdas, mort en 1963. Tant qu’il était sannyasin, c’est-àdirequ’il errait, vagabondait, fou aux yeux des hommes et sage aux yeux de Dieu, sur lesroutes de l’Inde, Ramdas ne faisait qu’un de ces deux expressions, accepter et tolérer. Jem’explique : tout ce qui arrivait à Ramdas, il le <strong>la</strong>issait arriver. Quand on l’a rossé à coups debâton, il n’a pas fait un mouvement pour éviter les coups de bâton. Quand il est tombé ma<strong>la</strong>de,il n’a pas fait un geste pour se guérir. Nous sommes là dans une situation tout à faitparticulière et qui ne concerne aucun de vous aujourd’hui. Aucun de vous n’est sannyasin,aucun de vous n’est considéré comme totalement mort au monde, mort à <strong>la</strong> société, anonyme.Mais cet exemple peut vous aider à comprendre quelque chose de très important.Tant que Ramdas était ce qu’on appelle en Inde sannyasin, il vivait, selon une expressionhindoue, comme <strong>la</strong> feuille morte emportée par le vent sans aucune résistance. Il était dansune grotte ; un de ces saddhous char<strong>la</strong>tans, comme il y en a beaucoup en Inde, lui a volé lepeu de choses qu’il possédait. Il s’est retrouvé, autant que je me souvienne, entièrement nu.Il n’a pas fait un geste pour empêcher le saddhou de lui voler ses affaires. C’est une attitude80

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