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A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

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solu et non plus re<strong>la</strong>tif. Et seul l’amour absolu mérite le nom d’amour. Le reste, c’est cequ’en ang<strong>la</strong>is on appelle les likes and dislikes, les sympathies, les antipathies, les préférences,les répulsions, tout ce qui caractérise <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion de l’ego dans <strong>la</strong> <strong>du</strong>alité. Tous les enseignementsappellent à l’état qui réconcilie les contraires ou qui fait coïncider les opposés, coincicidentiaoppositorum.Tant que cette réconciliation des contraires n’a pas été accomplie, l’homme n’a accès qu’àl’amour dans <strong>la</strong> <strong>du</strong>alité, l’amour qui espère, mais pas au sens de saint Paul, qui espère êtrepayé de retour. Il n’y a plus d’amour. Il y a un désir et une demande. Il n’y a pas l’amoursentimentmais l’amour-émotion. Ayez le courage de regarder en face que l’ego est partout,donc l’égoïsme est partout, donc le véritable amour n’est jamais là et les é<strong>la</strong>ns d’amour quivous paraissent les plus généreux et les plus désintéressés peuvent retomber brusquementparce que celui ou celle que vous avez « aimé » vous déçoit. À commencer par vos parents,vos conjoints, vos enfants, les groupes ou les associations que vous avez aimés, c’est-à-direpar lesquels vous avez eu besoin d’être aimé, et, <strong>la</strong>st but not least, pour ceux qui s’intéressent àce qu’on appelle <strong>la</strong> vie spirituelle, le gourou. Personne encore sur le chemin ne peut avoir unvéritable amour pour qui que ce soit, pas plus pour son gourou que pour qui que ce soitd’autre. Le chemin consiste justement en <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ire vision de cette vérité jusqu’à ce qu’elle soitdépassée.Parce que l’amour que j’avais pour Swâmiji était un amour égoïste, un amour qui attendait,qui demandait, qui espérait, c’est un amour qui a été bousculé, mis en cause et s’est biensouvent changé en déception et en rancune plus ou moins réprimée. Je vous assure que MâAnandamayi a soulevé des révoltes et des haines, même dans son entourage. Elle disait récemment: « Il y a maintenant trop de gens qui souhaitent <strong>la</strong> mort de “ce corps” » (c’est ainsiqu’elle parle d’elle). Pouvoir enfin n’en faire qu’à leur tête, faire leurs trente-six mille volontés,au lieu de se sentir plus ou moins contrôlés par Mâ Anandamayi !J’ai longtemps voulu réussir à aimer Swâmiji. Par moments je pensais que j’al<strong>la</strong>is enfinréussir à aimer parfaitement quelqu’un. Et, au moment où j’al<strong>la</strong>is enfin être capable d’aimer,Swâmiji faisait quelque chose que je ressentais comme hostile à mon ego et j’avais pour luil’émotion <strong>la</strong> plus cruelle qu’on puisse avoir : « Il m’a frustré de <strong>la</strong> possibilité que je sentais àportée de main d’aimer vraiment. Il m’a même volé ça. » Vous devinez quelle amertume ce<strong>la</strong>peut faire naître. « Il a osé me dire ça, si <strong>du</strong>rement, il a osé me faire ça. » Au dernier entretienque j’ai eu avec lui, un mois avant sa mort, j’ai pu me dire : « Maintenant je sais quemon amour pour lui est parfait, nous ne sommes plus deux, mais un. » Parce que, <strong>la</strong> veilleencore, dans l’avant-dernier entretien, il m’avait « tiré dessus à boulets rouges » et monamour pour lui n’avait pas vacillé.En 1967, Swâmiji a été ma<strong>la</strong>de et nous attendions des nouvelles de Delhi. Nous étions àParis, inquiets, d’autant plus que les nouvelles étaient très contradictoires. Et un jour le facteura sonné ; il apportait un type de télégramme que je connaissais bien, puisque j’étais souventen rapport avec l’étranger, qui n’est pas le télégramme verdâtre des postes françaisesmais un télégramme b<strong>la</strong>nc avec des caractères d’imprimerie bleus, le télégramme international.Et j’ai tout de suite compris que ce télégramme venait de l’Inde. J’ai appelé mon épouse,j’ai ouvert ce télégramme. Il disait : « Swâmiji much better, no room for anxiety », « Swâmijibeaucoup mieux, il n’y a pas de souci à se faire. » Et tout d’un coup, j’ai constaté, je me suisvu, je me suis ren<strong>du</strong> compte que ce télégramme, dès que je l’avais saisi de <strong>la</strong> main <strong>du</strong> télégraphiste,m’avait plongé dans une grande joie, alors qu’en fait je ne savais pas quel en était le179

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