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A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

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mis ; celui qui, si je puis dire, « accuse le coup », soit que ce<strong>la</strong> lui p<strong>la</strong>ise, soit que ce<strong>la</strong> lui dép<strong>la</strong>ise,et celui qui demeure neutre, impassible, immuable, ce qu’on appelle en sanscrit samadarshan, équanimité ou vision égale. Les textes à cet égard sont tous c<strong>la</strong>irs : « non affecté parle blâme et <strong>la</strong> louange, par le succès et par l’échec, par le chaud et par le froid, par les privationset par les satisfactions », etc.Si une complète transformation intérieure ne s’est pas opérée, le mouvement se fait del’extérieur vers l’intérieur. Une sollicitation extérieure vous touche : un son retentit, que cesoit une sonnerie de téléphone, le bruit d’un meuble qu’on dép<strong>la</strong>ce dans <strong>la</strong> pièce à côté decelle où vous vous trouvez, un cri derrière vous, une vision, une odeur, toute sensation meten branle en vous une série de mécanismes et de contractions muscu<strong>la</strong>ires diverses. Votreattitude physique va changer tout de suite. Vous allez peut-être bomber le torse, contracterles épaules, rentrer le ventre ; vous allez serrer les poings, serrer les dents, vous redresser,vous rétracter, modifier votre attitude physique d’abord, muscu<strong>la</strong>ire, concernant le corpsphysique lui-même ; ensuite, toutes sortes de modifications concernant pranamaya koshavont affecter les g<strong>la</strong>ndes endocrines diverses, <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> sang, l’oxygénation <strong>du</strong> sang,l’irrigation <strong>du</strong> muscle cardiaque.Mené par les émotions, « j’aime », « je n’aime pas », « je me sens frustré » ou « gratifié »,« rassuré ou menacé », « satisfait ou mécontent », cette réaction émotionnelle qui fonctionnetoujours dans <strong>la</strong> <strong>du</strong>alité, les paires d’opposés, l’oscil<strong>la</strong>tion d’un pen<strong>du</strong>le, va affecter votre pensée.Certains jours on voit tout en rose, certains jours on voit tout en noir. Quand il y a émotion,l’émotion détermine <strong>la</strong> pensée et, si <strong>la</strong> conscience est identifiée à ce mouvement depensée, l’être humain n’est plus rien d’autre qu’une série de réactions.Ensuite ces pensées vont entraîner un certain comportement. Les actions ne sont en faitque des réactions dans l’illusion d’une responsabilité, d’une liberté, d’une maîtrise qui sontabsolument imaginaires.En revanche, si ce fonctionnement émotionnel est dépassé, l’homme a <strong>la</strong> possibilité de sesituer au niveau de vijnanamaya kosha, l’enveloppe faite d’intelligence objective, qui voit lemonde tel qu’il est et non pas tel qu’il devrait être, pourrait être ou aurait pu ne pas être. Etcette intelligence est associée à une participation <strong>du</strong> cœur que j’appelle sentiment (« l’intelligence<strong>du</strong> cœur ») pour <strong>la</strong> distinguer des émotions et qui ne s’accompagne d’aucune perturbationphysiologique. Vijnanamaya kosha est libre des perturbations sur le p<strong>la</strong>n de pranamayakosha. Comprenez-moi bien : l’intensité de sentiment d’amour, de compassion que nous prêtonsau Bouddha n’est mesurable par aucune électrode, aucun électroencéphalogramme, aucunélectrocardiogramme, aucune prise de sang, aucune analyse <strong>du</strong> fonctionnement desg<strong>la</strong>ndes endocrines. Vous trouvez peut-être étrange cette intervention de données médicalesà propos de <strong>la</strong> compassion illimitée <strong>du</strong> Bouddha, mais c’est un point très important. Lesémotions peuvent être détectées à l’aide de l’électrocardiogramme ou l’électroencéphalogramme.Amenez à une mère le cadavre de son enfant qui vient d’être écrasé par une voiture: des perturbations physiques, physiologiques, biologiques intenses vont se pro<strong>du</strong>iredans tout son organisme. C’est une émotion. Amenez au Bouddha le cadavre de son proprefils, il aura un sentiment profond de <strong>la</strong> réalité de <strong>la</strong> naissance et de <strong>la</strong> mort, de <strong>la</strong> destructionde ce qui est périssable, de <strong>la</strong> décomposition de ce qui est composé, un sentiment de compassionpour <strong>la</strong> mère de cet enfant, mais, si immense que soit ce sentiment, rien ne pourraitêtre détecté à l’électrocardiogramme. Et pourtant ce<strong>la</strong> ne veut pas dire que le cœur soit devenuun morceau de bois ou un bloc de pierre, bien au contraire.45

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