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A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

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Le seul critère de l’action, tant qu’on est encore sur le chemin, c’est de se demanderd’instant en instant : « Qu’est-ce qui est juste ? » – Mais comment le savoir ? Juste, au sens leplus précis <strong>du</strong> mot : 3 fois 5 = 15 ; c’est juste ; 3 fois 5 = 19, ce n’est plus juste. Juste, commeles calculs d’un ingénieur qui veut construire un pont, juste comme une série d’opérationsarithmétiques. Seulement comment savoir ce qui est juste ? Uniquement en dépassant lep<strong>la</strong>n <strong>du</strong> mental et des émotions, incapables de saisir ce qui est juste en soi. L’émotion nousemporte toujours, et le mental n’a jamais de peine à prouver <strong>la</strong> vérité de ce que l’émotion aressenti. Le mental ne voit pas : il pense. Il ne voit pas <strong>la</strong> situation telle qu’elle est, il <strong>la</strong> pensetelle que ça l’arrange qu’elle soit. Si l’on demande à l’intelligence combien font 3 fois 5, l’intelligencerépond : 15. Que dirions-nous d’un mental qui, à <strong>la</strong> même question, répondrait :12 ? – « Comment, 12 ? » – « Oui, 12 : les 12 mois de l’année, les 12 signes <strong>du</strong> Zodiaque, les12 apôtres <strong>du</strong> Christ. » Dans ces conditions, plus moyen de parler le même <strong>la</strong>ngage : c’est <strong>la</strong>Tour de Babel, <strong>la</strong> confusion des <strong>la</strong>ngues. « Comment, 3 fois 5 = 12 ? » – « Eh bien oui, 12 ;il n’y a pas 12 apôtres <strong>du</strong> Christ ? » – « Si, il y a bien 12 apôtres <strong>du</strong> Christ. » – « Alors, tuvois bien ! » – Vous ne pouvez plus parler : le mental a toujours raison. Demandez à cet autre: « Combien font 3 fois 5 ? » et imaginez qu’il réponde : 7. « Comment, 7 ? » – « Oui, 7 :les 7 notes de <strong>la</strong> gamme, les 7 jours de <strong>la</strong> semaine ; Mohammed n’a-t-il pas été con<strong>du</strong>it auSeptième Ciel ? » – « Ça n’a rien à voir. » – « Comment ? Il n’y a pas 7 notes de <strong>la</strong>gamme ? » – « Si, il y a bien 7 notes. » – « Tu vois bien !... » Une fois de plus, vous ne pouvezpas parler. Le mental ne veut rien savoir.Tous les jours, à chaque minute, <strong>la</strong> vie nous pose une demande : <strong>la</strong> demande d’une action,d’une action juste. La vie nous demande une action comme on nous demanderait combienfont 3 fois 5 et notre action sera <strong>la</strong> réponse adéquate, appropriée, juste, à cette demande,<strong>la</strong> demande des conditions et circonstances dans l’instant. Tant qu’il y a mental etémotion, <strong>la</strong> réponse sera n’importe quoi qui nous satisfasse, que nous croirons juste, et quine le sera pas. Que se passe-t-il ? Cette réaction, absolument indigne <strong>du</strong> nom d’action, quine correspond pas à <strong>la</strong> réalité d’une demande, mais simplement à notre aveuglement, va pro<strong>du</strong>iredes résultats que le mental n’aura pas su prévoir et qu’il refusera ensuite. On moissonnece qu’on a semé et nos actions ont d’innombrables conséquences. Chacune de nos actionsmet en jeu une nouvelle chaîne de causes et d’effets, d’actions et de réactions. Ce mécanisme,bien connu de tous ceux qui ont étudié les doctrines hindoues ou bouddhistes, lemécanisme <strong>du</strong> karma, fait que l’ego, tout en cherchant et en ne cherchant que sa satisfactionet son bien-être, se trouve, de jour en jour et d’année en année, dans des situations difficiles,imprévues, décevantes, et que le bonheur parfait lui échappe toujours. Il n’y a dans cette directionaucune espérance de paix ni de joie qui demeure.À mesure que le mental se dissout (mano<strong>la</strong>ya, dissolution <strong>du</strong> mental), à mesure que lesémotions deviennent de moins en moins fréquentes, de moins en moins fortes et de moinsen mois <strong>du</strong>rables, il est possible de commencer à entendre les véritables demandes, et parconséquent de donner <strong>la</strong> réponse juste. Peu à peu, le mécanisme ordinaire, <strong>la</strong> réaction impulsive,fait p<strong>la</strong>ce à une tout autre approche ; une approche libre, qui vient de l’intérieur,dans <strong>la</strong>quelle les marques trop fortes de l’é<strong>du</strong>cation, qui constituent une part <strong>du</strong> mental, sontremp<strong>la</strong>cées par <strong>la</strong> compréhension et <strong>la</strong> conscience. Je ne veux plus me <strong>la</strong>isser emporter parmes réactions. Je ne prends plus comme critère de mes actions mon intérêt immédiat, mescraintes, mes dégoûts, mes désirs. Je passe au-delà de ce p<strong>la</strong>n si limité mais tout-puissant del’ego, et je veux donner <strong>la</strong> réponse juste à <strong>la</strong> situation <strong>du</strong> moment. À mesure que les émo-161

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