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A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

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face. Ensuite j’ai décidé finalement que j’al<strong>la</strong>is essayer de tuer cette araignée. J’ai été chercherune table, en essayant de <strong>la</strong> porter et non pas de <strong>la</strong> traîner pour ne réveiller personne dansl’ashram où tout le monde était couché, j’ai p<strong>la</strong>cé une chaise sur cette table, j’ai fait unegrosse boule de chiffons pour écraser l’araignée d’un seul coup, et, quand j’ai eu le nez surcette araignée, j’ai vu brusquement qu’il n’y avait aucune araignée mais simplement une craquelureen étoile au p<strong>la</strong>fond. J’avais redécouvert spontanément <strong>la</strong> fameuse comparaison de <strong>la</strong>corde et <strong>du</strong> serpent.Par conséquent regardez bien, d’après cet exemple, comment fonctionne le mental.Le mental a deux fonctionnements. Le premier, c’est de me cacher, de me voiler <strong>la</strong> réalitéde <strong>la</strong> corde ou <strong>la</strong> réalité de <strong>la</strong> craquelure, ce que j’ai appelé une fonction d’occultation. Jene peux plus voir <strong>la</strong> corde et je ne peux plus voir <strong>la</strong> craquelure dans le plâtre <strong>du</strong> p<strong>la</strong>fond. Et <strong>la</strong>seconde fonction <strong>du</strong> mental c’est de me faire voir une araignée qui n’existe pas, de me fairevoir un serpent qui n’existe pas. C’est vrai à tous les niveaux. Mais dans les textes c<strong>la</strong>ssiques<strong>du</strong> vedanta <strong>la</strong> comparaison de <strong>la</strong> corde et <strong>du</strong> serpent est donnée non pas à un niveau de psychologiemais à un niveau de métaphysique. Le mental voile <strong>la</strong> réalité, que les hindous appellentbrahman au neutre – ou encore l’atman, le <strong>Soi</strong>, qui n’est pas autre chose que brahmanselon l’affirmation de toutes les grandes paroles des Upanishads.Le mental nous cache <strong>la</strong> Réalité (nous cache l’atman, nous cache le brahman) et il <strong>la</strong> cacheen nous faisant voir un monde qui est multiple au lieu d’être unique, soumis au temps aulieu d’être éternel, dans lequel tout est toujours effet d’une cause, dans lequel rien, jamaisn’existe par soi-même.Voilà les trois caractéristiques de ce monde : le temps (le changement), l’espace (<strong>la</strong> multiplicité,<strong>la</strong> distance, <strong>la</strong> séparation des objets) et <strong>la</strong> causalité. Nous ne pouvons, à ce niveau-là,rien voir qui échappe au temps, qui échappe à l’espace et qui ne soit pas l’effet d’une cause.Ce monde est celui de <strong>la</strong> mesure. Rien n’existe qui ne soit pas mesurable dans une unité demesure ou une autre.Métaphysiquement, le mental ou manas inclut donc l’ensemble de toutes les facultéspsychiques de l’homme, même ce que les hindous appellent lower buddhi c’est-à-dire <strong>la</strong>buddhi inférieure, car il existe une higher buddhi qui est une fonction transcendante, dépassantcomplètement <strong>la</strong> norme ou <strong>la</strong> mesure humaine. Même <strong>la</strong> buddhi, s’exerce à l’intérieurde cet aveuglement, puisque cette buddhi s’applique au monde phénoménal. Et c’est quandcette buddhi est capable de percer l’apparence <strong>du</strong> monde phénoménal qu’elle devient ce queles hindous appellent higher buddhi. Si c’est le même mot buddhi qui est utilisé, il y a bienune raison. La buddhi est une fonction d’intelligence qui, d’abord, s’exerce à l’intérieur <strong>du</strong>monde phénoménal et <strong>du</strong> monde multiple, <strong>du</strong> monde <strong>du</strong> temps, de l’espace et de <strong>la</strong> causalité,et qui a aussi <strong>la</strong> capacité de dépasser ce monde et de voir plus loin. C’est par <strong>la</strong> buddhique nous pouvons, tout d’un coup, découvrir qu’il n’y a pas de serpent mais une corde, qu’iln’y a pas d’araignée au p<strong>la</strong>fond de <strong>la</strong> chambre de l’ashram mais une craquelure en étoile dansle plâtre <strong>du</strong> p<strong>la</strong>fond. C’est <strong>la</strong> buddhi qui fait le lien entre ces deux mondes : le monde physiqueet le monde métaphysique.Mais si buddhi est pris simplement au sens d’intelligence objective et comme synonymede vijnana, l’intelligence scientifique, cette buddhi-là reste à l’intérieur <strong>du</strong> monde phénoménalet par conséquent c’est une buddhi qui s’applique non pas à <strong>la</strong> corde mais au serpent.Le mot sanscrit utilisé pour désigner cette fonction de création est tra<strong>du</strong>it en ang<strong>la</strong>is parsuperimposition. Ce mot superimposition n’existe pas en français. Certains auteurs, dont j’ai124

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