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A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

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Et ce qui fera souffrir un aveugle, ce n’est pas d’être aveugle, ce sera d’autres désirs dont il sedit que ceux-là pourraient être satisfaits.Si j’ai réellement tenté de satisfaire mon désir, si j’ai fait tout ce que je pouvais, si j’ai vuqu’il ne pouvait pas être satisfait, alors, à ce moment-là, j’abandonnerai le combat sans regret.Trop souvent, vous savez que vous n’avez pas essayé de faire vraiment ce que vous vouliez.Vous sentez que vous avez été inhibé par des défenses extérieures – mes parents qui s’ysont opposés – ou inhibé par des mécanismes intérieurs – je portais en moi cette capacité,j’aurais pu « faire », mais ma timidité m’en a empêché, mes complexes m’en ont empêché,mes faiblesses m’en ont empêché. Et on se révolte. Mais ces nœuds peuvent être dénouéspar certaines méthodes. Alors restent les vrais désirs simples et je sens que rien ne m’empêched’essayer de les satisfaire. J’essaie. Je n’y arrive pas. Eh bien, au bout de quelque temps,j’abandonne. J’accepte, je suis sans regret. Je n’ai pas pu. Rien ne m’a empêché d’essayer. Jene garde pas ce contentieux : « Ah j’aurais pu, si... si les conditions avaient été différentes, sije n’avais pas été traumatisé par mon père, si je n’avais pas été complètement étouffé parmon é<strong>du</strong>cation trop religieuse, si... etc. » Tant que ces récriminations demeurent, il n’y a pasde satisfaction des désirs, pas d’accomplissement, pas de libération de l’ego. Si ces mécanismesartificiels tombent, on en arrive aux vrais désirs qui correspondent vraiment à notre natureet qui nous sont réels. Je ne me sens plus empêché de les réaliser par des obstacles que jeressens comme surajoutés. Je me sens empêché par des obstacles que je reconnais réels etconcrets. Et je dis : « Ce n’est pas possible. » Comme un montagnard qui voit : « Non, sanspiolet, sans crampons, sans corde, pas de possibilité de monter cette paroi absolument verticale.»Et on peut parfaitement renoncer à des désirs qu’on n’a pas accomplis, parce qu’on esttout à fait convaincu que ce n’est pas possible. J’abandonne. Il n’y a pas frustration.Si nous essayons réellement de satisfaire un désir, c’est-à-dire si nous sommes prêts ànous donner le mal nécessaire pour ce<strong>la</strong>, nous devons accepter les conséquences de cette tentativede satisfaction. Par exemple, si j’ai un désir de voyage, si je voyage et que j’attrape unema<strong>la</strong>die tropicale, je dois l’accepter. Si nous essayons réellement de satisfaire un désir, nouspouvons voir qu’en ce qui nous concerne, il ne peut pas l’être ou qu’il peut l’être. Et, si nousvoyons et reconnaissons que ce désir ne peut pas être satisfait parce que nous avons fait toutce que nous pouvions et que ce<strong>la</strong> n’a pas été possible, nous commençons à dépasser cet attachement– à nous trouver un jour dans <strong>la</strong> situation de celui qui ne risque pas de souffrirparce qu’il est incapable de s’envoler comme un oiseau ou de vivre sous l’eau comme un poisson.Seulement, le mental reste toujours flou, ne fait jamais de mise au point rigoureuse. Et ilvit dans son monde où tout, en effet, peut être imaginé ; d’où les souffrances et les regrets.Parce qu’on n’a pas dépassé le flou <strong>du</strong> mental et qu’on reste dans les émotions. J’ai connubeaucoup d’artistes professionnels, d’écrivains qui ne sont pas édités, d’auteurs de pièces quine sont jamais jouées, d’acteurs convaincus qu’ils ont le talent de Jean Gabin mais qui n’ontjamais pu dire quinze lignes dans un an, de peintres invendables qui savent que les directeursde galerie et les critiques se sont toujours trompés (<strong>la</strong> preuve : Van Gogh, qui n’a été célèbrequ’après sa mort). En restant dans le mental, on peut souffrir toute sa vie de désirs non réalisés.Les désirs de réussite artistique sont des sources sans fond de souffrances et de regrets.Si l’on dépasse le p<strong>la</strong>n <strong>du</strong> mental et si l’on accède à celui de <strong>la</strong> buddhi, à celui de <strong>la</strong> vraie intelligence,on peut sortir de ce flou illusoire et, avec une attitude a<strong>du</strong>lte, voir : « Oui ou non,116

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