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A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

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Je sais très bien que, si je parle ce <strong>la</strong>ngage, le mental (enraciné dans l’inconscient) et lesémotions s’indignent. Le mental réagit : « Comment ? Vous voulez faire de nous des êtressans cœur, comme les nazis qu’on entraînait systématiquement à tuer des enfants sous lesyeux de leur mère, jusqu’à ce qu’ils soient tellement en<strong>du</strong>rcis qu’ils puissent prendre un petitenfant juif par les pieds et fracasser son crâne sur un tronc d’arbre. Voilà, monsieur Desjardinsoù vous nous con<strong>du</strong>isez. » Je connais ce genre de raisonnement. Une fois de plus : lemental, l’émotion. C’est faux. Je vous dis que <strong>la</strong> mère qui n’aurait pas d’émotion parce qu’elleserait complètement dans <strong>la</strong> vérité : « l’enfant est mort », et non pas dans le mensonge :« l’enfant devrait être vivant », je vous dis que cette mère serait une mère pour ses autres enfants,serait une épouse pour son mari qui vient de perdre son enfant lui aussi, serait une fillepour ses parents qui viennent de perdre leur petit-fils. Elle remp<strong>la</strong>cerait l’émotion non par lecœur de pierre que nous attribuons aux nazis, mais par ce que j’appelle, pour utiliser un motfrançais, le sentiment. L’émotion est toujours égoïste, elle crie « moi, moi, moi, ma souffrance,ma souffrance ». Le sentiment n’est jamais égoïste, le sentiment dit toujours « l’autre,l’autre », les autres enfants, le mari. Une mère qui vivrait dans le sentiment (et non plus dansl’émotion), dans <strong>la</strong> vérité, dans <strong>la</strong> sagesse, dans <strong>la</strong> liberté, dans l’amour, serait même capablede sentir qu’un des employés des pompes funèbres qui viennent mettre le petit corps dans lecercueil a un air triste ou malheureux et de réussir à lui sourire et à lui donner un peu depaix. Le sentiment est toujours tourné vers l’autre, l’émotion est toujours égoïste. Et vouspouvez faire l’équation : non-acceptation égale émotion.Il en est de même des émotions dites heureuses dans <strong>la</strong> mesure où ce sont des émotions.L’émotion heureuse crie aussi, « moi, moi, mon bonheur, ma joie, mon bonheur ».Celui qui est sous le coup d’une émotion heureuse éprouve le besoin de venir vomir sonpréten<strong>du</strong> bonheur sur tous ceux qui l’entourent. Il n’est même plus capable de voir que desgens sont peut-être malheureux autour de lui. « Ah ! dis donc, <strong>la</strong> vie est belle, c’est formidable! C’est merveilleux ! Tu sais <strong>la</strong> nouvelle ? », tout ça à quelqu’un qui a peut-être un cafardterrible. « Mon bonheur, mon bonheur. » L’émotion oscille sans arrêt <strong>du</strong> préten<strong>du</strong> bonheurà <strong>la</strong> préten<strong>du</strong>e souffrance. C’est exprès que j’emploie ce mot préten<strong>du</strong> qui doit vous semblerbien étrange. Je vous prouverai que <strong>du</strong> point de vue de <strong>la</strong> vérité, il est parfaitement juste deparler ainsi.Sur le p<strong>la</strong>n de l’émotion bonheur/malheur correspondent toujours ces contraires, cesdvandva, <strong>du</strong>alités, paires d’opposés, sur lesquelles l’Inde insiste tellement. Le sentiment, lui,n’a pas de contraire. Il dit toujours oui. C’est le positif absolu en face <strong>du</strong>quel ne se dresseaucun négatif. Regardez bien toute l’expérience que vous pouvez avoir depuis votre naissance– sauf certains moments si rares et si brefs qu’on les oublie même si on sait qu’on les avécus et qui ne peuvent pas changer notre existence. Tout ce que vous avez vécu a toujourscomporté un contraire. Toute votre expérience de vous-même et toute votre expérience de <strong>la</strong>réalité autour de vous a toujours comporté un contraire. Heureux/malheureux, en bonnesanté/ma<strong>la</strong>de, reposé/fatigué, en pleine forme/déprimé. Toujours : Arrivée/départ,union/séparation, construction/destruction, réussite/échec. Vous allez me dire : vous enfoncezune porte ouverte. Je suis d’accord. Le chemin est fait de vérités de La Palice dont ontire toutes les conséquences, au lieu de les entendre d’une oreille distraite et de passer à autrechose. Le but auquel vous êtes tous appelés – ce n’est pas réservé à Mâ Anandamayi, à RamanaMaharshi et à Kangyur Rinpoché – c’est d’atteindre un état d’être, un p<strong>la</strong>n de consciencequi ne comporte pas de contraire. Et je vous dis : c’est une expérience que vous n’avez84

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