de <strong>la</strong> Sainte Église catholique. Et ainsi à l’infini. Toute l’histoire de l’humanité est l’histoire<strong>du</strong> conflit entre les différentes conceptions que les hommes se sont faites <strong>du</strong> bien et <strong>du</strong> mal.Il importe par conséquent de voir que cette distinction émotionnelle <strong>du</strong> bien et <strong>du</strong> mal n’aaucun sens. Mensonge, cause de toutes les souffrances. Le véritable Bien est tout autre chose :<strong>la</strong> soumission consciente aux Lois universelles par l’effacement de l’ego.Personne n’a jamais accompli aucune action avec l’idée précise de faire le mal. Chacunagit parce qu’au moment où il agit, il considère que ce qu’il fait est bien. Monseigneur Lefebvrefait le bien, Paul VI aussi, tous les prêtres intégristes aussi et tous les curés marxistesaussi. Pour quelqu’un qui se noie, qu’est-ce que le bien ? Être sorti de l’eau dans <strong>la</strong>quelle ilétouffe et ramené sur le sol ferme. Pour quelqu’un qui meurt de soif, qu’est-ce que le bien ?Avoir de l’eau à boire. Qu’est-ce que le mal ? Mourir de soif. Chacun ressent le bien, c’est <strong>la</strong>santé ; le mal, <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die ; le bien, c’est <strong>la</strong> vie ; le mal, c’est <strong>la</strong> mort. Le bien, c’est <strong>la</strong> fortune ;le mal, <strong>la</strong> pauvreté. On érige en bien et en mal universels ses propres opinions. Pour desmoines, le bien c’est <strong>la</strong> pauvreté et <strong>la</strong> chasteté ; pour d’autres hommes, le mal c’est de ne pasavoir d’argent et d’être privés de femmes. Vous voyez à quel point cette notion de bien et demal est re<strong>la</strong>tive et peut prêter à confusion. Pour l’homme qui se noie, le bien est d’être sauvéde <strong>la</strong> suffocation, pour l’homme qui va mourir de soif, le bien est qu’on lui donne à boire.Sauf s’il est passé « au-delà <strong>du</strong> par de-là de l’au-delà », comme dit <strong>la</strong> Prajnaparamita. Pourcelui qui commet un hold-up, le bien, c’est qu’il se procure de l’argent sans travailler ; le malserait de travailler. Le mal, c’est qu’on soit obligé de travailler dans les usines ou dans les bureaux.Le bien, c’est de ne pas travailler. Le bien, c’est qu’il réussisse son hold-up ; le mal,que le hold-up rate. Le bien, c’est qu’il réussisse à s’échapper ; le mal, qu’il se fasse prendrepar des barrages de policiers suffisamment organisés.Je sais que ce que je vous dis là est surprenant ; il vous faudra longtemps y réfléchir,comprendre un peu, ne plus comprendre ; le lendemain, comprendre à nouveau et huit joursaprès, se dire : « Je croyais avoir compris, mais ma compréhension n’était pas <strong>la</strong> bonne, j’étaispassé à côté » ; et ainsi pendant un certain temps. Ce<strong>la</strong> paraît simple, ne paraît peut-êtremême pas tellement intéressant par rapport à vos vrais problèmes : « Mon mari ne m’aimepas », ou « Je suis chômeur », ou « J’ai des angoisses nocturnes », mais ce sont pourtant desclés fondamentales <strong>du</strong> véritable enseignement ésotérique. Ce que quelqu’un fait, c’est ce quilui apparaît comme le bien. Et le mal serait qu’on ne lui permette pas de le faire, ou qu’iléchoue dans ce qu’il entreprend. Toujours. Ce<strong>la</strong> est vrai pour celui qui lutte aujourd’hui enfaveur de l’avortement libre et gratuit, comme pour celui qui lutte, au nom de « Laissez-lesvivre », afin que <strong>la</strong> « loi inique » qui permet de tuer des bébés dans le ventre de leur mère nesoit pas votée. C’est au nom <strong>du</strong> bien que Lénine et les autres chefs communistes ont vouludétruire <strong>la</strong> religion, « opium <strong>du</strong> peuple », et c’est au nom <strong>du</strong> bien que des prêtres et des moinesde l’Église orthodoxe se sont <strong>la</strong>issé déporter en Sibérie. C’est au nom <strong>du</strong> bien qu’au lieude dormir confortablement ou de faire l’amour avec une fille, des jeunes gens passent leurnuit à coller des affiches sur les murs de Paris pour le Parti Communiste Français et d’autrespour des partis maoïstes anticommunistes et d’autres encore pour des partis qui sont tous endésaccord les uns avec les autres. Tout le monde agit toujours selon sa compréhension <strong>du</strong>bien et <strong>du</strong> mal purement émotionnelle et mentale, qui n’a rien à voir avec le sentiment, <strong>la</strong>buddhi et l’éveil. C’est une cacophonie de contradictions. On pourrait multiplier les exemplesà l’infini. Ce qu’il faut comprendre, c’est que c’est toujours vrai.146
Cette absence de liberté permet <strong>la</strong> prévision en matière de sciences humaines commedans les autres sciences. Ces prévisions seront d’autant plus exactes que les lois seront mieuxconnues et les paramètres mieux dénombrés et précisés. Les sciences humaines modernes,aussi imparfaites et bornées soient-elles, rendent possibles bon nombre de prévisions exactes,utilisées en économie, en marketing, en politique. On prévoit combien de voyageurs utiliserontles chemins de fer à une certaine date et combien de touristes se rendront aux Baléaresà chaque mois de l’année. Bien enten<strong>du</strong>, c’est « librement » que le voyageur et le touristeexécutent ce que les experts ont énoncé à l’avance !Toutes les sciences traditionnelles, exprimées dans les différentes écritures sacrées, ontprévu l’évolution – plus exactement <strong>la</strong> dégradation spirituelle – de l’humanité pour les sièclesou les millénaires à venir, et nous avons là une illustration frappante de ce déterminisme surlequel j’insiste aujourd’hui : « Le jour où les castes seront mêlées et où, <strong>la</strong> famille elle-mêmesera détruite. » Ce jour prévu n’est-il pas venu ?Le bouleversement actuel <strong>du</strong> monde, que les hommes sont persuadés de mener librement,a été décrit en Inde longtemps avant Jésus-Christ. La tradition hindoue décrivait trèsexactement tout ce qui se passe dans le monde à l’heure actuelle, <strong>du</strong> point de vue de l’évolutionpolitique, et comment les différentes « castes » se volent successivement l’autorité lesunes aux autres. Alors où est <strong>la</strong> liberté si on a pu prévoir 2 500 ans à l’avance ce qui al<strong>la</strong>it sepasser ? Est-ce que le <strong>la</strong>it que je mets dans une casserole, sur le feu, a <strong>la</strong> liberté de bouillir oude ne pas bouillir, de verser ou de ne pas verser ? Aucunement. Sinon, il n’y aurait ni science,ni technologie. De <strong>la</strong> même façon, si on peut prévoir, c’est qu’il n’y a pas de liberté. La vraieclé qui permet de comprendre l’évolution <strong>du</strong> monde se trouve aussi dans un texte musulmanqui m’a été tra<strong>du</strong>it lorsque je séjournais dans des confréries soufies d’Afghanistan, et qui décritparfaitement l’époque actuelle. Vous verrez que « les temps sont arrivés », selon les termesde l’Évangile de saint Jean : « Il y aura des guerres et des bruits de guerres, des phénomèneseffrayants. » Le texte musulman est saisissant parce qu’il insiste beaucoup sur <strong>la</strong> technologie,qui était totalement ignorée des musulmans il y a 1 400 ans. Entre autres, il y acette phrase : « Le jour où <strong>la</strong> terre en gémissant livrera les trésors qu’elle contient dans sonsol et que les hommes n’avaient pas le droit de lui voler. » C’est d’autant plus étonnant qu’ils’agit d’un texte musulman et que c’est dans les pays arabes qu’on a foré le pétrole. Puis il y ad’autres descriptions décrivant les hauts faits de <strong>la</strong> technologie. Ce ne sont pas des « prophéties», ce sont simplement des prévisions, comme nous en faisons aussi en science appliquée,ou alors je suis moi-même prophète puisque je peux dire, lorsque je mets une casserole de<strong>la</strong>it sur le feu, que, dans cinq minutes au plus tard, le <strong>la</strong>it aura versé et inondé le fourneau.Ce ne sont pas des prophéties, ce sont les prévisions de gens qui ont des yeux pour voir : <strong>la</strong>certitude des choses invisibles.Cette approche peut vous montrer qu’il n’y a aucune liberté, ni dans l’ensemble, ni dansle détail. Dans les petites choses d’une existence humaine, tout se déroule par des chaînes decauses et d’effets dans lesquelles nous sommes emportés. Mais celui qui est vraimentconvaincu qu’il n’est pas libre peut s’engager sur le chemin de <strong>la</strong> libération personnelle, indivi<strong>du</strong>elle.Ce<strong>la</strong> n’empêchera pas l’univers de continuer à suivre son cours. L’idée qu’on peutlibrement modifier le cours de l’univers est complètement illusoire. Autrefois, on avait moinsd’illusions. Dans <strong>la</strong> Chine ancienne, dans l’Égypte pharaonique qui a subsisté deux millecinq cents ans, dans l’Inde de l’an 3000 avant Jésus-Christ jusqu’à l’an 1947 après Jésus-Christ, les gens ne passaient pas leurs nuits à coller des affiches. On n’avait pas d’énergie à147
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