de son aveuglement, il avait pris comme mantram : « Surtout mon Dieu n’exaucez jamaismes prières, surtout mon Dieu n’exaucez jamais mes prières. » Mais pensez aux milliers, auxmillions de prières non exaucées : les mères qui ont prié pour que leurs fils ne meurent pas,les femmes aussi bien allemandes que françaises, qui ont prié pour que leur mari ne meurepas, dans <strong>la</strong> longue guerre si meurtrière de 1<strong>91</strong>4-1<strong>91</strong>8, et dont les maris et les fils sontmorts. Pensez aux millions de prières non exaucées. Alors il y a déception, déception quel’on n’ose pas s’avouer, qui obligerait à remettre en cause <strong>la</strong> religion sur <strong>la</strong>quelle on a fondéson existence. Vous arrivez à une impasse. Par contre, demandez à Dieu ce qui transcende <strong>la</strong><strong>du</strong>alité, l’Amour qui n’a pas de contraire, <strong>la</strong> Paix qui dépasse tout entendement, <strong>la</strong> Joie quidemeure. Comment pourrait-il y avoir Joie qui demeure et Paix qui dépasse toute compréhensions’il n’y a pas Amour ? Ces demandes qui dépassent <strong>la</strong> <strong>du</strong>alité, elles peuvent êtreexaucées sans déception. Et elles le sont, à condition qu’elles deviennent vraiment uneprière. Mais, même si un être religieux prie pour cette Réalité qui dépasse <strong>la</strong> <strong>du</strong>alité, touteune part de lui plus ou moins inconsciente continue à prier pour toutes les re<strong>la</strong>tions et lesaccomplissements dans <strong>la</strong> <strong>du</strong>alité. Et on ne sort pas d’un certain cercle. Avec des satisfactionsre<strong>la</strong>tives et une insatisfaction absolue.Cet « amour de Dieu », cette certitude « Dieu m’aime » est très facilement récupérée parle mental et l’ego et c’est grave. Mais pour celui qui cherche vraiment <strong>la</strong> vérité, tous les enseignementsreligieux sont c<strong>la</strong>irs. Mon expérience m’a montré un danger plus précis dans lechristianisme que dans les autres religions, mais les autres religions ont aussi leurs dangersauxquels le christianisme échappe. Et surtout, toutes les religions et toutes les spiritualités, sion cherche avec exigence <strong>la</strong> Vérité, finissent par nous <strong>la</strong> dévoiler. Vous finirez par trouver lecommentaire des Écritures, l’explication, le texte qui vous éc<strong>la</strong>irera et surtout qui mettra votre<strong>recherche</strong> dans un cadre en parfaite harmonie avec <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> <strong>du</strong> soufi musulman ou <strong>du</strong>moine zen.Il n’y a qu’une question, c’est : Ego encore là ou effacement de l’ego ? Dualité ou non<strong>du</strong>alité?Tous les commandements de tous les enseignements, qu’ils soient un but vers lequel onmarche, qu’ils soient des règles s’appliquant à toute <strong>la</strong> société, qu’ils soient réservés aux moineset aux yogis, disparaissent quand l’amour s’est établi. C’est-à-dire qu’ils sont tous accomplisdans l’Amour. Qui pourrait aimer et convoiter le bien de son prochain, qui pourraitaimer et voler ? Qui pourrait aimer et ne pas honorer son père et sa mère ? Et ainsi de suite.Le plus grand commandement, a dit le Christ, est : « Tu aimeras le Seigneur Dieu de toutton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée – c’est-à-dire de toutes les fonctions de l’êtremises sous le même joug dans cet amour – et tu aimeras le prochain comme toi-même. »Celui qui est complètement mort à lui-même est installé dans l’amour immuable et ne peutplus agir qu’à partir de l’amour. Le Bien véritable, le Bien absolu qui n’a pas de contraire,c’est cet Amour. Tout le monde connaît <strong>la</strong> phrase célèbre Ama et fac quod vis, Aime et fais ceque tu veux – mais quel amour ? Seulement l’Amour total, absolu, sans aucune exception,sans aucune limite. Quand cet amour-là est établi, il n’y a plus p<strong>la</strong>ce pour les émotions et,effectivement, cet amour c’est le commandement, c’est <strong>la</strong> loi suprêmes. Aime et fais ce quetu veux, se retrouve dans tous les enseignements. Une sentence zen dit : « <strong>Soi</strong>s complètementmort quand tu es encore vivant, et fais ce que tu veux, tout sera juste. » Bien enten<strong>du</strong>« ce que tu veux » n’a plus rien de <strong>la</strong> volonté habituelle de l’ego. Quand c’est l’ego qui entendcette parole-là il ne peut, même avec <strong>la</strong> meilleure bonne volonté <strong>du</strong> monde, que <strong>la</strong> ramener à184
son niveau d’expérience actuelle. Quand l’ego a disparu, on ne veut plus rien. Alors effectivementon peut faire ce qu’on veut, c’est-à-dire qu’on n’est plus tenu de se soumettre audharma, à <strong>la</strong> loi qui nous guide et nous indique ce qui est juste dans les différentes conditionsd’existence. Celui qui est complètement mort à lui-même est devenu à lui-même sapropre loi. Mais tout est dans ce « aime », cet amour absolument impersonnel. Il n’y a plustrace de demande, ni demande d’obtenir quelque chose, ni demande d’être protégé de quelquechose. Ce<strong>la</strong> ne veut pas dire qu’on n’aura plus que des malheurs, que des malheurs, etque ça nous est égal. Ce<strong>la</strong> veut dire que tout sera bien, que notre monde coïncidera avec lemonde, que l’intérieur coïncidera avec l’extérieur et que notre conscience sera située dansl’axe, l’axe de <strong>la</strong> roue autour <strong>du</strong>quel <strong>la</strong> roue tourne, ou l’axe <strong>du</strong> pen<strong>du</strong>le autour <strong>du</strong>quel le pen<strong>du</strong>leoscille. C’est une réalité, un niveau d’être qui est parfaitement décrit dans tous les enseignements.Tant que subsiste l’ego, donc tant qu’il reste une demande, l’amour dont parlesaint Augustin ne peut pas régner. Le Bouddha l’a dit si simplement, si complètement endeux phrases : « Être uni à ce que l’on n’aime pas est souffrance, être séparé de ce que l’onaime est souffrance. » Tout est là. Tant que le refus et le désir n’ont pas été dépassés, le véritableAmour n’est pas possible. Comment pourrai-je considérer que cette injonction « aimeet fais ce que tu veux » s’applique à moi, tant que j’ai encore une demande et une peur ? Ceque « je veux » va être de satisfaire mes demandes, va être d’éviter ce dont j’ai peur, et va meramener à un comportement égoïste. Je ne peux plus me trouver dans <strong>la</strong> vérité, et ce préceptedevient un non-sens. S’il suffit que j’aime un certain nombre de choses pour avoir le droit defaire ce que je veux, il ne faut pas s’étonner que le monde soit si conflictuel. Ce commandement,il est appliqué en fait par tout le monde : les gens « aiment » une chose ou une autre,<strong>la</strong> religion, l’athéisme, <strong>la</strong> généralisation de l’avortement, l’interdiction de l’avortement. Lesgens ont des idées, des opinions, ils « aiment » et ensuite ils font ce qu’ils veulent, ils font cequ’ils désirent, ils agissent pour faire triompher ce qu’ils aiment. Aime et fais ce que tu veuxn’est possible que quand il n’y a plus de demande et plus de refus : <strong>la</strong> justesse de chaque actionest certaine, puisqu’il n’y a plus que l’Amour.Aimer notre prochain comme nous-même ce<strong>la</strong> a deux sens : aimer notre prochaincomme nous nous aimons nous-même et aimer notre prochain comme étant nous-même.Dans <strong>la</strong> réalisation de l’atman, dans <strong>la</strong> non-<strong>du</strong>alité, notre prochain nous apparaît commenous-même. Si tout cet univers est brahman, si je suis brahman, l’autre c’est moi et je suisl’autre. Comment puis-je aimer mon prochain comme moi-même si je ne reconnais pas quel’autre est moi-même, si je ne mets pas ma joie dans <strong>la</strong> joie de l’autre et mon soin ou monsouci dans les problèmes de l’autre ? Et comment puis-je aimer l’autre comme moi-même sije ne m’aime pas moi-même ? Le premier amour véritable, c’est l’amour de soi : se pardonnertout, se réconcilier avec tout soi-même, s’aimer enfin. Celui qui ne s’aime pas lui-mêmene peut pas aimer l’autre. Oh ! en effet, le seul commandement qui soit réellement mis enpratique, c’est « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », parce que nous aimons notreprochain aussi mal que nous nous aimons nous-même ! Parce que vous n’êtes pas réconciliésavec vos propres mécanismes qui vous ont tant déçus, tant trahis, tant fait souffrir : Enfant,je n’étais ni le plus intelligent, ni le plus silencieux, ni celui qui se tenait le plus droit, ni lemieux élevé, ni le moins bavard, ni le meilleur élève, ni le premier en gymnastique, ni le plusgracieux. Rien, jamais. Et à force de croire que je ne pouvais être aimé vraiment que si j’étaissi parfait, je me suis haï d’être si imparfait. L’amour commence par l’amour de soi-même. Levrai amour de soi-même, pas cette obsession égoïste de mon propre intérêt fondée sur l’at-185
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