09.07.2015 Views

A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Cette réalité échappe au temps, puisqu’elle est immuable et qu’elle ne change pas, qu’ellen’a ni commencement ni fin. Elle n’est pas en dehors de nous. En cette Réalité, il n’y a plusaucune distinction entre le dedans et le dehors. Il y a des formes et nous sommes une forme ;et ce qui n’est pas nous est aussi une forme. Dans l’Évangile de Thomas, découvert récemment,mais dont aucun expert ne conteste <strong>la</strong> véracité, <strong>la</strong> phrase célèbre : « Le Royaume desCieux est au-dedans de vous », est complétée par « et Il est aussi au-dehors ». Le Royaumedes Cieux, c’est l’atman, et l’atman n’est ni dedans, ni dehors. Ou bien, nous sommes conscientsde cette Réalité, et alors nous avons trouvé notre sécurité ; ou bien, nous ne sommespas conscients de cette Réalité, et alors nous cherchons notre sécurité là où nous ne pouvonspas <strong>la</strong> trouver : dans un monde qui change sans cesse, sur lequel nous ne pouvons pas compter,parce que ce changement nous apparaît parfois comme favorable, parfois comme défavorable,et en fin de compte comme toujours défavorable, puisque tout se termine toujours par<strong>la</strong> mort – <strong>la</strong> nôtre et celle des gens que nous aimons le plus. Nous cherchons notre sécuritédans un monde où nous sommes seul et unique de notre espèce et où tout est un autre quenous ; un monde dans lequel nous sommes seul au monde et où tout nous est étranger.Comment ne nous sentirions-nous pas fondamentalement dans l’insécurité ? Dans cette« ignorance », il y a <strong>la</strong> peur et tous les mécanismes de compensation à <strong>la</strong> peur qui nous entraînentdans le mensonge.Si, au contraire cette Réalité qui est là, ici et maintenant, se trouve « réalisée », c’est <strong>la</strong>sécurité. La réalité de tous ceux, de toutes celles, de tout ce sur quoi nous posons notre regard,c’est cette Réalité indestructible. Si nous ne sommes plus exclusivement fascinés par lesformes et si nous avons accès à ce qui est au-delà de <strong>la</strong> forme, nous pouvons admettre le caractèretellement re<strong>la</strong>tif de <strong>la</strong> forme. C’est ce qu’enseigne un des textes les plus célèbres et lesplus beaux de l’hindouisme. Dans <strong>la</strong> Brihadaranyaka-Upanishad, le brahmane Yajnavalkya seretire dans <strong>la</strong> forêt et partage ses biens entre ses deux épouses. L’une d’elles, Maïtreyi, candidateà <strong>la</strong> sagesse, lui demande le secret de l’immortalité. Il lui enseigne : « Ce n’est pas pourl’amour de l’époux que l’époux est cher à l’épouse, c’est pour l’amour de l’atman ; ce n’est paspour l’amour <strong>du</strong> fils que le fils est cher au père, c’est pour l’amour de l’atman », etc. Chaquefois que nous posons notre regard sur quelqu’un que nous aimons, nous avons en face denous quelqu’un qui est différent de nous – par conséquent, que nous ne pouvons aimer sansrisque de souffrance que d’une façon totalement désintéressée – et quelqu’un qui estcondamné à vieillir et à mourir. Mais en même temps, chaque fois que nous posons notreregard sur qui que ce soit, nous posons notre regard sur l’atman lui-même, sur <strong>la</strong> Nature-de-Bouddha elle-même. Si nous pouvons comprendre que <strong>la</strong> vraie Réalité de celui ou celle surqui nous posons notre regard, c’est l’atman, alors, il n’y a plus aucune tristesse, aucunecrainte. Et, si nous pouvons comprendre que tous ceux que nous n’aimons pas, que nouscraignons ou haïssons, sont aussi l’atman, que ceux que nous aimons et que ceux que nousn’aimons pas sont également irréels, que ceux qui nous attirent tellement et ceux qui nousterrifient tellement sont également irréels, mais que tous sont « Nature-de-Bouddha », sontl’atman, alors, ici et maintenant et pas après <strong>la</strong> mort, le Royaume des Cieux se révèle.C’est ce que disent tous les enseignements... Mais le mental a toujours essayé de ramenerceux-ci au niveau ordinaire, d’en faire quelque chose qui ne concerne plus que le mondemultiple, le monde changeant, évanescent, re<strong>la</strong>tif et conflictuel. Ce sont peut-être les Évangilesqui, à cet égard, ont été les plus rabaissés et les plus trahis, en ramenant <strong>la</strong> métaphysiqueau niveau uniquement sensible, « charnel ».75

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!