<strong>la</strong>nc derrière le film et de <strong>la</strong> lumière incolore <strong>du</strong> projecteur à l’intérieur <strong>du</strong> film, alors, onpeut parler de <strong>la</strong> réalisation qui dépasse tous les conflits et toutes les contradictions. On peutparler de <strong>la</strong> joie qui demeure et de <strong>la</strong> paix qui dépasse tout entendement, promises par leChrist dans les Évangiles.Ne vous y trompez pas. J’ai ren<strong>du</strong> re<strong>la</strong>tivement simple et accessible à une compréhensionqui ne soit pas uniquement intellectuelle <strong>la</strong> grande vérité métaphysique. Mais ce<strong>la</strong> ne veutpas dire qu’il s’agisse d’une petite affaire mise à votre disposition en une causerie. La véritéqui doit animer le sadhaka, le chercheur spirituel, c’est de comprendre à <strong>la</strong> fois : « Ce que jecherche à atteindre est très difficile, c’est une grande entreprise, et il faudra payer le prixcomplet pour réussir ; mais ce n’est pas impossible. » Or, bien des chercheurs spirituels ontune approche contraire, qui considèrent au plus profond d’eux-mêmes que c’est impossibleet qu’ils n’arriveront jamais à ces grandes réalisations décrites dans les Écritures. Ce<strong>la</strong> paraîtpresque un b<strong>la</strong>sphème de dire qu’on a <strong>la</strong> moindre intention d’y arriver ; comme si c’était d’unorgueil paranoïaque ! Mais alors, pourquoi s’engager sur un chemin si l’on a l’intention bienferme de ne jamais aboutir, s’il est vraiment enten<strong>du</strong> que... En fait, ce qui n’est pas sérieux,c’est de croire qu’on va y arriver à bon compte et sans avoir à payer tout le prix jusqu’au derniercentime !Le fait qu’une telle réalisation soit possible a justifié que bien des hommes et des femmes,dans d’autres siècles et d’autres civilisations que les nôtres, y consacrent toute leur existence,comme d’autres consacrent leur existence à des poursuites uniquement re<strong>la</strong>tives. Regardonsles épreuves que certains hommes se sont imposées pour des buts profanes et qu’ilsont été capables d’assumer. Nous, gens de <strong>la</strong> fin <strong>du</strong> XX e siècle, pouvons-nous vraiment imaginerce qu’a été <strong>la</strong> vie de millions de jeunes Français et de jeunes Allemands pendant lesquatre ans de tranchées de <strong>la</strong> guerre de 14-18, dormant dehors dans <strong>la</strong> boue, en boutonnantles boutons d’une capote aux boutonnières de <strong>la</strong> capote <strong>du</strong> voisin pour se tenir plus chaud àplusieurs ?... Nous savons les efforts acharnés que certains fournissent parce qu’ils se sontfixé pour but de « réussir », et qu’ils veulent être, à cinquante ans, commandeurs de <strong>la</strong> Légiond’Honneur, invités chez le Premier ministre et P.D.G. d’une grande société ; le travail,tard le soir, des étudiants préparant les Grandes Écoles ; ce que des champions sportifs s’imposentpour gagner un dixième de seconde et décrocher une médaille dans les compétitions.Nous voyons bien, avec nos yeux ordinaires et dans le monde re<strong>la</strong>tif ; ce que les hommes etles femmes sont capables d’accomplir, si seulement ils le veulent. Il n’y a rien de tellementextraordinaire à ce qu’un homme qui se fixerait pour but de voir <strong>la</strong> Réalité, de dépasser lesillusions <strong>du</strong> mental, réussisse dans son entreprise. Bien sûr, ce dont j’ai parlé ce soir, si on nel’entend pas d’une oreille distraite, est assez extraordinaire. Mais ce<strong>la</strong> n’est pas irréalisable.Comment percevoir ou réaliser qu’en nous et en dehors de nous il est une Unique Réalité,qui n’est ni intérieure ni extérieure, dont toutes les formes sont une expression, que noussommes une forme, ou plutôt une succession de formes changeantes – physique, mentale, subtile– de cette Unique Réalité, et que Celle-ci est là, tout le temps, absolument immuable,indivisible comme le Vide, comme l’espace infini, non affectée comme l’écran qui n’est jamaisaffecté par le film ? Il n’y a jamais <strong>la</strong> moindre marque <strong>du</strong> film sur un écran. Même sil’on a tiré à <strong>la</strong> mitrailleuse pendant tout le film, il n’y a pas une éraflure de balle sur l’écranquand <strong>la</strong> salle se rallume. De même l’atman en nous n’a jamais été affecté par <strong>la</strong> moindre ou<strong>la</strong> pire de nos erreurs, de nos souffrances, de nos folies.74
Cette réalité échappe au temps, puisqu’elle est immuable et qu’elle ne change pas, qu’ellen’a ni commencement ni fin. Elle n’est pas en dehors de nous. En cette Réalité, il n’y a plusaucune distinction entre le dedans et le dehors. Il y a des formes et nous sommes une forme ;et ce qui n’est pas nous est aussi une forme. Dans l’Évangile de Thomas, découvert récemment,mais dont aucun expert ne conteste <strong>la</strong> véracité, <strong>la</strong> phrase célèbre : « Le Royaume desCieux est au-dedans de vous », est complétée par « et Il est aussi au-dehors ». Le Royaumedes Cieux, c’est l’atman, et l’atman n’est ni dedans, ni dehors. Ou bien, nous sommes conscientsde cette Réalité, et alors nous avons trouvé notre sécurité ; ou bien, nous ne sommespas conscients de cette Réalité, et alors nous cherchons notre sécurité là où nous ne pouvonspas <strong>la</strong> trouver : dans un monde qui change sans cesse, sur lequel nous ne pouvons pas compter,parce que ce changement nous apparaît parfois comme favorable, parfois comme défavorable,et en fin de compte comme toujours défavorable, puisque tout se termine toujours par<strong>la</strong> mort – <strong>la</strong> nôtre et celle des gens que nous aimons le plus. Nous cherchons notre sécuritédans un monde où nous sommes seul et unique de notre espèce et où tout est un autre quenous ; un monde dans lequel nous sommes seul au monde et où tout nous est étranger.Comment ne nous sentirions-nous pas fondamentalement dans l’insécurité ? Dans cette« ignorance », il y a <strong>la</strong> peur et tous les mécanismes de compensation à <strong>la</strong> peur qui nous entraînentdans le mensonge.Si, au contraire cette Réalité qui est là, ici et maintenant, se trouve « réalisée », c’est <strong>la</strong>sécurité. La réalité de tous ceux, de toutes celles, de tout ce sur quoi nous posons notre regard,c’est cette Réalité indestructible. Si nous ne sommes plus exclusivement fascinés par lesformes et si nous avons accès à ce qui est au-delà de <strong>la</strong> forme, nous pouvons admettre le caractèretellement re<strong>la</strong>tif de <strong>la</strong> forme. C’est ce qu’enseigne un des textes les plus célèbres et lesplus beaux de l’hindouisme. Dans <strong>la</strong> Brihadaranyaka-Upanishad, le brahmane Yajnavalkya seretire dans <strong>la</strong> forêt et partage ses biens entre ses deux épouses. L’une d’elles, Maïtreyi, candidateà <strong>la</strong> sagesse, lui demande le secret de l’immortalité. Il lui enseigne : « Ce n’est pas pourl’amour de l’époux que l’époux est cher à l’épouse, c’est pour l’amour de l’atman ; ce n’est paspour l’amour <strong>du</strong> fils que le fils est cher au père, c’est pour l’amour de l’atman », etc. Chaquefois que nous posons notre regard sur quelqu’un que nous aimons, nous avons en face denous quelqu’un qui est différent de nous – par conséquent, que nous ne pouvons aimer sansrisque de souffrance que d’une façon totalement désintéressée – et quelqu’un qui estcondamné à vieillir et à mourir. Mais en même temps, chaque fois que nous posons notreregard sur qui que ce soit, nous posons notre regard sur l’atman lui-même, sur <strong>la</strong> Nature-de-Bouddha elle-même. Si nous pouvons comprendre que <strong>la</strong> vraie Réalité de celui ou celle surqui nous posons notre regard, c’est l’atman, alors, il n’y a plus aucune tristesse, aucunecrainte. Et, si nous pouvons comprendre que tous ceux que nous n’aimons pas, que nouscraignons ou haïssons, sont aussi l’atman, que ceux que nous aimons et que ceux que nousn’aimons pas sont également irréels, que ceux qui nous attirent tellement et ceux qui nousterrifient tellement sont également irréels, mais que tous sont « Nature-de-Bouddha », sontl’atman, alors, ici et maintenant et pas après <strong>la</strong> mort, le Royaume des Cieux se révèle.C’est ce que disent tous les enseignements... Mais le mental a toujours essayé de ramenerceux-ci au niveau ordinaire, d’en faire quelque chose qui ne concerne plus que le mondemultiple, le monde changeant, évanescent, re<strong>la</strong>tif et conflictuel. Ce sont peut-être les Évangilesqui, à cet égard, ont été les plus rabaissés et les plus trahis, en ramenant <strong>la</strong> métaphysiqueau niveau uniquement sensible, « charnel ».75
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