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A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

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et mystique, qu’il s’agisse <strong>du</strong> bouddhisme des Tibétains, avec le double aspect des divinitéstantriques terrifiantes et bienveil<strong>la</strong>ntes, qu’il s’agisse <strong>du</strong> bouddhisme zen, et de tous les autresenseignements, vous verrez toujours qu’on amène le disciple à se situer d’une façon absolumentnouvelle vis-à-vis de <strong>la</strong> souffrance, vis-à-vis de l’opposition entre bon et mauvais, favorableet défavorable, heureux et malheureux. Ce n’est ni <strong>du</strong> sadisme de <strong>la</strong> part des gourousou des abbés de monastère, ni <strong>du</strong> masochisme de <strong>la</strong> part des yogis ou des moines, c’est <strong>la</strong>conquête de <strong>la</strong> compréhension, de <strong>la</strong> certitude, de <strong>la</strong> liberté, et c’est <strong>la</strong> disparition de <strong>la</strong> peur.Je peux faire cette expérience dans des choses simples : je vais manger un p<strong>la</strong>t que jeconsidère comme horriblement mauvais et immangeable. Et je m’aperçois que si je le goûtecomplètement, si je vais jusqu’au bout de l’appréciation, ce p<strong>la</strong>t s’avère mangeable, sans qu’ily ait expérience de <strong>la</strong> souffrance. Il y a seulement un goût amer, un goût aigre, un goût acide.C’est une expérience qui peut être faite et tout le monde sait que, dans <strong>la</strong> plupart des enseignementsspirituels, il y a de nombreuses règles qui permettent de briser, aux niveaux lesplus élémentaires, ces distinctions dans lesquelles nous sommes installés et dont nous sommesprisonniers : j’aime – je n’aime pas, j’aime – je n’aime pas, j’aime – je n’aime pas. Peu àpeu, il est possible de se familiariser consciemment, librement, avec l’autre moitié de l’existence.Jusqu’à présent, je n’ai jamais accepté qu’une moitié de <strong>la</strong> réalité <strong>du</strong> phénomène goût,et à partir <strong>du</strong> moment où le pro<strong>du</strong>it que j’absorbe n’est pas dangereux pour l’organisme, jepeux découvrir que je suis libre de cette <strong>du</strong>alité <strong>du</strong> goût et <strong>du</strong> dégoût, que jamais plus je nepourrai me trouver soumis au dégoût, c’est-à-dire obligé de manger des choses « que jen’aime pas », et à ce moment-là seulement je peux vraiment apprécier de manger les choses« que j’aime », parce que je sais que je suis également prêt à apprécier de manger les choses« que je n’aime pas ». Puis il est possible de passer à des réalités de l’existence plus importantes.Avant de comprendre que les événements tragiques ne sont pas douloureux, il est possiblede comprendre que <strong>la</strong> souffrance en tant qu’émotion n’est pas douloureuse, c’est-à-direapprocher et aborder sa propre souffrance d’une façon absolument nouvelle. Sous une formeou sous une autre, vous trouverez cette vérité dans tous les enseignements qui peuvent vraimentmener à <strong>la</strong> liberté – toujours – et ça ne peut pas être autrement. Comment voulez-vousqu’un enseignement mène à l’absence définitive de peur, à <strong>la</strong> sérénité ou à <strong>la</strong> béatitude immuables,tant que cette distinction de ce qui est favorable et défavorable est maintenue ?C’est impossible. Ce que nous appelons le défavorable ne disparaîtra jamais. Aucun yogi,aucun moine, aucun ascète, aucun ermite, aucun disciple <strong>du</strong> plus grand maître ne peut êtrecertain que l’univers va faire exception pour lui, qu’il ne vieillira jamais, qu’il ne sera jamaisma<strong>la</strong>de, qu’il ne sera jamais trahi, qu’il ne mourra jamais, etc. Par conséquent, il n’y a pasbesoin de réfléchir longtemps pour comprendre que ou bien ce dont je parle aujourd’hui etqui est enseigné dans ce texte est vrai ; et alors il y a peut-être une chance de paix, de sagesse,de libération. Ou bien ce qui est enseigné dans ce texte n’est pas vrai, mais alors abandonnonstout de suite <strong>la</strong> partie, et que plus personne ne perde une heure auprès d’un maîtrezen, un maître tibétain, un maître yogi, un maître hindou, ou à étudier d’anciens textesd’ésotérisme chrétien ou de soufisme musulman. Ce<strong>la</strong> ne peut être autrement, c’est ou l’unou l’autre.Pourquoi ne pas faire l’expérience ? Je pense à un médecin, titré, notoire, qui était trèsopposé aux vérités transmises par le docteur Frederick Leboyer à propos de <strong>la</strong> naissance sansviolence, et qui, un jour, presque en cachette, s’est dit : « Je vais faire l’expérience une fois. »173

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