che et <strong>la</strong> prise de conscience à l’intérieur de soi, et en rendant l’intérieur et l’extérieur harmonisés,coïncidants. » Que mon monde intérieur et le monde extérieur coïncident absolument,qu’il n’y ait plus jamais de <strong>du</strong>alité et de conflit entre le dedans et le dehors, qu’il n’y aitplus qu’un. Et dernier point : « En n’étant plus affecté par le résultat des actions passées. »Vous avez là, en trois pages, un condensé, dans les mots mêmes où il a été donné il y adeux mille ans, de l’enseignement de Swâmiji.Il y a les actions ordinaires, accomplies de <strong>la</strong> façon ordinaire, avec <strong>la</strong> mentalité ordinaire ;et il y a l’autre action, qui n’est plus l’expression de <strong>la</strong> peur et <strong>du</strong> doute, mais l’expression de<strong>la</strong> liberté, de <strong>la</strong> force, de <strong>la</strong> certitude. Il y a l’expérience ordinaire, qui est cette expériencetoujours <strong>du</strong>aliste, jamais complète parce qu’elle est imprégnée de crainte ; et il y a l’expérienceréelle de tout, instant après instant, qui est libre de <strong>la</strong> crainte. Vous pouvez être certain,mais il faut peut-être des années et des années pour en faire l’expérience, qu’au niveauordinaire – celui de « karta » et de « bhokta », je veux avoir l’expérience heureuse d’une choseet j’agis pour pouvoir faire cette expérience – on est toujours déçu, parce que, à l’arrière-p<strong>la</strong>net dans le fond, dans l’inconscient, <strong>la</strong> crainte est là. On vit sur un fond de crainte, parcequ’on est marqué par cette <strong>du</strong>alité : Il y a ce qui est favorable, il y a ce qui est défavorable. Ily a ce que j’aime, que je veux, dont je me réjouis, il y a ce que je n’aime pas, que je ne veuxpas, dont je ne peux pas me réjouir et qui me menace. Et cette menace, elle sera toujours là.Ce qui fait que non seulement on ne goûte pas, on n’apprécie pas les expériences dites douloureuses,puisqu’on les refuse de tout son être ; mais on n’apprécie pas et on ne goûte pasnon plus les expériences dites heureuses, parce qu’on n’est pas complètement – tête, cœur,corps, conscient, inconscient – unifié dans l’expérience. Le fait de refuser l’aspect négatif,cruel de l’existence, parce qu’on le sent trop comme insupportable, nous frustre aussi de l’aspectheureux. Voilà <strong>la</strong> grande découverte qui peut être faite et le grand enseignement. Swâmijime disait : « Oh ! Arnaud, vous pouvez vous contenter de half-life and miss full life, vouspouvez vous contenter d’une demi-vie, d’une moitié de vie, et manquer <strong>la</strong> plénitude de <strong>la</strong>vie ? » – Ce<strong>la</strong> vou<strong>la</strong>it dire : Vous pouvez vous contenter de <strong>la</strong> moitié des données <strong>du</strong> problème?Mais, je vais plus loin. Je vous dis que ce n’est même plus <strong>la</strong> moitié des données <strong>du</strong> problème; même cette moitié disparaît. Quand nous refusons l’autre moitié, <strong>la</strong> moitié que nousacceptons ne peut pas être là non plus, <strong>du</strong> fait que nous <strong>la</strong> vivons émotionnellement, danscet état d’esprit d’attachement : pourvu que ça ne m’échappe pas, pourvu que ça <strong>du</strong>re, pourvuque ça ne se transforme pas en son contraire, pourvu que les souffrances ne reviennentpas. La distinction de <strong>la</strong> souffrance et de <strong>la</strong> non-souffrance est à l’intérieur de nous. Or il setrouve qu’il est possible, concrètement possible, pour celui qui a vraiment une vocation dedisciple et qui s’engage sur le chemin, de faire une expérience prodigieuse, bouleversante,parfaitement faisable mais que presque personne n’a faite parce que presque personne n’avoulu <strong>la</strong> faire. C’est faire l’expérience que <strong>la</strong> souffrance n’est pas douloureuse, que c’est une« opinion », une conviction fausse et une illusion. Il est possible de faire l’expérience que <strong>la</strong>souffrance n’est pas douloureuse. Ce qui change tout, parce que ce<strong>la</strong> libère, de plus en plusprofondément, d’une façon absolument nouvelle, qui nous rend méconnaissable même ànous-même, ce<strong>la</strong> libère de cette crainte et de cette peur dans <strong>la</strong>quelle les hommes comme lesanimaux passent leur existence. Si vous regardez attentivement les enseignements (les disciplinesésotériques, spirituelles ou yogiques sérieuses) ayant une certaine autorité, vous retrouvereztoujours cette vérité, qu’il s’agisse <strong>du</strong> vrai christianisme et de <strong>la</strong> tradition ascétique172
et mystique, qu’il s’agisse <strong>du</strong> bouddhisme des Tibétains, avec le double aspect des divinitéstantriques terrifiantes et bienveil<strong>la</strong>ntes, qu’il s’agisse <strong>du</strong> bouddhisme zen, et de tous les autresenseignements, vous verrez toujours qu’on amène le disciple à se situer d’une façon absolumentnouvelle vis-à-vis de <strong>la</strong> souffrance, vis-à-vis de l’opposition entre bon et mauvais, favorableet défavorable, heureux et malheureux. Ce n’est ni <strong>du</strong> sadisme de <strong>la</strong> part des gourousou des abbés de monastère, ni <strong>du</strong> masochisme de <strong>la</strong> part des yogis ou des moines, c’est <strong>la</strong>conquête de <strong>la</strong> compréhension, de <strong>la</strong> certitude, de <strong>la</strong> liberté, et c’est <strong>la</strong> disparition de <strong>la</strong> peur.Je peux faire cette expérience dans des choses simples : je vais manger un p<strong>la</strong>t que jeconsidère comme horriblement mauvais et immangeable. Et je m’aperçois que si je le goûtecomplètement, si je vais jusqu’au bout de l’appréciation, ce p<strong>la</strong>t s’avère mangeable, sans qu’ily ait expérience de <strong>la</strong> souffrance. Il y a seulement un goût amer, un goût aigre, un goût acide.C’est une expérience qui peut être faite et tout le monde sait que, dans <strong>la</strong> plupart des enseignementsspirituels, il y a de nombreuses règles qui permettent de briser, aux niveaux lesplus élémentaires, ces distinctions dans lesquelles nous sommes installés et dont nous sommesprisonniers : j’aime – je n’aime pas, j’aime – je n’aime pas, j’aime – je n’aime pas. Peu àpeu, il est possible de se familiariser consciemment, librement, avec l’autre moitié de l’existence.Jusqu’à présent, je n’ai jamais accepté qu’une moitié de <strong>la</strong> réalité <strong>du</strong> phénomène goût,et à partir <strong>du</strong> moment où le pro<strong>du</strong>it que j’absorbe n’est pas dangereux pour l’organisme, jepeux découvrir que je suis libre de cette <strong>du</strong>alité <strong>du</strong> goût et <strong>du</strong> dégoût, que jamais plus je nepourrai me trouver soumis au dégoût, c’est-à-dire obligé de manger des choses « que jen’aime pas », et à ce moment-là seulement je peux vraiment apprécier de manger les choses« que j’aime », parce que je sais que je suis également prêt à apprécier de manger les choses« que je n’aime pas ». Puis il est possible de passer à des réalités de l’existence plus importantes.Avant de comprendre que les événements tragiques ne sont pas douloureux, il est possiblede comprendre que <strong>la</strong> souffrance en tant qu’émotion n’est pas douloureuse, c’est-à-direapprocher et aborder sa propre souffrance d’une façon absolument nouvelle. Sous une formeou sous une autre, vous trouverez cette vérité dans tous les enseignements qui peuvent vraimentmener à <strong>la</strong> liberté – toujours – et ça ne peut pas être autrement. Comment voulez-vousqu’un enseignement mène à l’absence définitive de peur, à <strong>la</strong> sérénité ou à <strong>la</strong> béatitude immuables,tant que cette distinction de ce qui est favorable et défavorable est maintenue ?C’est impossible. Ce que nous appelons le défavorable ne disparaîtra jamais. Aucun yogi,aucun moine, aucun ascète, aucun ermite, aucun disciple <strong>du</strong> plus grand maître ne peut êtrecertain que l’univers va faire exception pour lui, qu’il ne vieillira jamais, qu’il ne sera jamaisma<strong>la</strong>de, qu’il ne sera jamais trahi, qu’il ne mourra jamais, etc. Par conséquent, il n’y a pasbesoin de réfléchir longtemps pour comprendre que ou bien ce dont je parle aujourd’hui etqui est enseigné dans ce texte est vrai ; et alors il y a peut-être une chance de paix, de sagesse,de libération. Ou bien ce qui est enseigné dans ce texte n’est pas vrai, mais alors abandonnonstout de suite <strong>la</strong> partie, et que plus personne ne perde une heure auprès d’un maîtrezen, un maître tibétain, un maître yogi, un maître hindou, ou à étudier d’anciens textesd’ésotérisme chrétien ou de soufisme musulman. Ce<strong>la</strong> ne peut être autrement, c’est ou l’unou l’autre.Pourquoi ne pas faire l’expérience ? Je pense à un médecin, titré, notoire, qui était trèsopposé aux vérités transmises par le docteur Frederick Leboyer à propos de <strong>la</strong> naissance sansviolence, et qui, un jour, presque en cachette, s’est dit : « Je vais faire l’expérience une fois. »173
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lui faisait toujours déplacer une
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