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A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

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jeune fille. » – « Ça coûte combien ça ? Mes prix sont peut-être dépassés. » – « 1 500 F. » –« Écoute, dit le parrain, tu réussiras bien à compléter et, si tu es reçue, je te donne 1 000F. » C’est un très beau cadeau pour une fille de dix-sept ans. La voilà très heureuse mais,comme elle n’a pas encore ce bachot de terminale, elle n’a donc pas les 1 000 F et elle n’estpas emportée par l’émotion. Elle travaille bien, elle est reçue et elle demande à ses parents :« Qu’est-ce que je fais ? » Les parents lui répondent : « Écoute, c’est nous qui allons prévenirparrain, c’est plus discret. » Les parents préviennent parrain. Suivez bien cette petite histoireinoffensive, le chemin, <strong>la</strong> vérité, <strong>la</strong> sagesse suprême, tout est contenu dans cette petite histoire.Voilà qu’arrive une enveloppe de format allongé, comme celles où l’on met un chèquequ’on ne veut pas plier et, sur l’enveloppe, l’écriture <strong>du</strong> parrain. Notre jeune bachelière l’ouvre.Il y a un petit mot de l’écriture de parrain et un chèque. Elle lit le petit mot : « Bravo ;reçue ; je suis fier de toi ; voilà le cadeau promis ; sois heureuse. Parrain. » Sur le chèque, il ya marqué en chiffres et en lettres : « Payez 500 F à l’ordre de Mlle Sophie Dupont. » Quelleémotion ! Suivez-moi bien. Cette petite histoire, c’est <strong>la</strong> vie de l’humanité jour après jour,minute après minute. Voilà que cette jeune fille est désespérée de recevoir 500 F. 50 F ceserait déjà beau, 500 F c’est magnifique. Vous croyez qu’elle est heureuse de recevoir 500 F ?Ah ! son cœur se serre et <strong>la</strong> voilà malheureuse. Pourquoi ? Parce que sur le chèque de 500 Fqui est <strong>la</strong> seule réalité – « c’est, c’est ; ce n’est pas, ce n’est pas » – le mental surimpose unsecond : le chèque de 1 000 F qui n’a aucune réalité d’aucune sorte, ici et maintenant. Etc’est cette surimposition, cette création d’un second par le mental, qui pro<strong>du</strong>it l’émotiondouloureuse. Si <strong>la</strong> jeune fille pouvait être « un avec » le chèque de 500 F, sans qu’il y ait entreelle et le chèque de 500 F l’épaisseur d’un cheveu de non-adhésion, le chèque de 1 000 Fn’aurait aucune possibilité d’intervenir dans <strong>la</strong> situation et cette fille n’aurait pas de « mental». Elle serait une avec <strong>la</strong> réalité re<strong>la</strong>tive <strong>du</strong> monde phénoménal, elle serait sans émotion,elle aurait un sentiment réel. « Un chèque de 500 F, c’est magnifique, il y a tant de filles quine les ont pas et je vais pouvoir faire beaucoup de choses avec cet argent. » Elle aurait aussi<strong>la</strong> possibilité d’agir sans émotion : « Voyons, parrain m’avait promis 1 000 F, il m’envoie 500F ; est-ce qu’il a été distrait, est-ce qu’il oublie ? Je n’ose pas trop en reparler, qu’est-ce que jepeux faire ? » Ses parents lui auraient peut-être dit : « Écoute, nous sommes assez intimesavec parrain pour, au moins, lui poser <strong>la</strong> question. »Je reprends ma même histoire. Un parrain dit à sa filleule : « Qu’est-ce que tu voudrais,si tu es reçue au bachot ? » Le parrain veut faire un très beau cadeau. – « Ah ! une motocyclette.» – « je te promets 1 000 F. » La fille reçue au bachot, on avertit parrain, arrive uneenveloppe <strong>du</strong> format allongé qu’on utilise si on veut envoyer un chèque sans le plier. À l’intérieurde l’enveloppe se trouve une petite carte avec l’écriture de parrain et un chèque. Sur <strong>la</strong>carte, il est marqué : « Reçue, je te félicite, je suis fier de toi. Voici un peu plus que le cadeaupromis, comme ça tu pourras faire entièrement <strong>la</strong> dépense prévue. » Et sur le chèque il y amarqué 2 000 F. Je mets au défi cette jeune fille de ne pas être emportée par une émotionintense de bonheur. Cette jeune fille est condamnée au bonheur. Comme une marionnettedont quelqu’un, de l’extérieur, tire les fils. Elle ne se sent plus de joie. « À ces mots le corbeaune se sent plus de joie », dit La Fontaine, à ce chèque <strong>la</strong> jeune fille ne se sent plus dejoie. Pourquoi, pourquoi y a-t-il émotion ? Pourquoi est-elle emportée par l’émotion ? Parceque sur le chèque de 2 000 F, le mental surimpose le chèque de 1 000 F atten<strong>du</strong>. Celui-ci n’aaucune réalité d’aucune sorte, <strong>la</strong> seule réalité c’est le chèque de 2 000 F. C’est. It is. Et tout lereste vient <strong>du</strong> Malin.86

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